Evangelho de Tomé – Logion 13

Pla

Jesus disse a seus discípulos: comparem-me, digam-me a quem me pareço. Simão Pedro lhe disse: pareces a um anjo justo. Mateus lhe disse: pareces a um filósofo sábio. Tomé lhe disse: Mestre, minha boca não aceitará em absoluto que te diga a quem pareces. Jesus disse: não sou teu mestre; embriagaste-te na fonte fervente que eu medi. Tomou-o, se retirou (com ele) e lhe disse três palavras. Logo, quando Tomé voltou a seus companheiros, estes o perguntaram: que disse Jesus? Tomé lhes disse: se os digo, tomareis pedras e as lançareis contra mim; um fogo sairia então das pedras e lhes queimaria.


JESUS HA DICHO A SUS DISCIPULOS: COMPARADME, DECIDME A QUIEN ME PAREZCO. SIMON PEDRO LE DIJO: TE PARECES A UN ANGEL JUSTO. MATEO LE DIJO: TE PARECES A UN FILOSOFO SABIO. TOMAS LE DIJO: MAESTRO, MI BOCA NO ACEPTARA EN ABSOLUTO QUE TE DIGA A QUIEN TE PARECES. JESUS DIJO: NO SOY TU MAESTRO; TE HAS EMBRIAGADO EN LA FUENTE HIRVIENTE QUE YO HE MEDIDO. LO COGIO, SE RETIRO (CON EL) Y LE DIJO TRES PALABRAS. LUEGO, CUANDO TOMAS HUBO VUELTO CON SUS COMPAÑEROS, ESTOS LE PREGUNTARON: ¿QUE TE HA DICHO JESUS? TOMAS LES DIJO: SI OS DIGO UNA DE LAS PALABRAS QUE EL ME HA DICHO, TOMAREIS PIEDRAS Y LAS LANZAREIS CONTRA MI; UN FUEGO SALDRIA ENTONCES DE LAS PIEDRAS Y OS ABRASARIA.

Puech

Suarez

Meyer

Mt 16:13-20

Mc 8:27-30

Lc 9:18-22


QUE DIZEM DE MIM?

Suarez

LOGION 13

Mt 16.13-20 // Mc 8.27-30 // Lc 9.18-21 ; Jn 6.68-69 —Lc 19.40

A la question de Jésus : dites-moi à qui je ressemble ? seul Thomas donne la réponse qui satisfait son Maître. L’apologétique chrétienne a fait jouer à Pierre le rôle de successeur du Messie. L’importance de l’enjeu nous a amenés à étudier de près les textes sur lesquels l’Église s’appuie pour justifier la primauté de Pierre.


v. 4-5. La S.J. démontre que le passage de Mt 16.17-19 tu es Pierre et sur cette pierre… est une interpolation de l’ultime rédacteur matthéen. Elle ajoute cependant que les multiples sémitismes qu’on y relève garantissent l’origine palestinienne du texte et que « Jésus aurait prononcé ce logion, soit durant la dernière Cène (Cullmann), soit à un autre moment difficile à préciser ». On peut en effet supposer que ce « logion » provient d’une source indéterminée; en fait les sémitismes qu’on relève dans cette péricope garantissent bien qu’elle fut créée de toute pièce par l’ultime rédacteur matthéen.

Par ailleurs la S.J. précise que les additions de Mc 27b-28, 30 ont été faites au niveau du Mc-interm. puis sont passées dans les ultimes rédactions matthéenne et lucanienne. Elle note également que « c’est l’ultime Rédacteur matthéen qui a ajouté le nom de Simon avant celui de Pierre, de façon a préparer l’addition du v. 17 et le changement de nom de Simon en Pierre ». En fait Simon Pierre est bien attesté par Ts.

v. 8-16. Dans les trois synoptiques, il est simplement fait mention du nom de Thomas en même temps que de celui des autres « apôtres ». Quant à Jean, il fait jouer à Thomas, ou à Thomas appelé Didyme, un rôle de second plan dans des épisodes dont l’authenticité est controversée.

Par contre sous la dénomination du disciple que Jésus aimai 5 Jean rend à Thomas la première place :

  • c’est lui qui est couché sur le sein de Jésus (Jn 13.23)
  • c’est lui à qui Jésus confie sa mère (Jn 19.26-27)
  • c’est lui vers lequel accourt Marie de Magdala (Jn 20.2)
  • c’est lui qui le premier reconnaît Jésus (Jn 21.7)

Enfin Jean conclut son évangile de la façon suivante (Jn 21.20-24) : « 20 Pierre, s’étant retourné, aperçoit le disciple que Jésus aimait qui suivait, celui qui, durant le repas, s’était penché sur sa poitrine et avait dit : Seigneur, quel est celui qui transmet ton (enseignement) à la postérité ? 21 Pierre donc, en le voyant, dit à Jésus : Seigneur, mais qu’en sera-t-il pour celui-ci ? 22 Jésus lui dit : si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je revienne, que t’importe ? Toi, suis-moi. 23 Lc bruit se répandit alors parmi les frères que ce disciple ne mourrait pas. Mais Jésus ne lui dit pas qu’il ne mourrait pas, mais : si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je revienne, que t’importe ? 24 C’est ce disciple qui témoigne de ces choses et qui les a transcrites, et nous savons que véridique est son témoignage. »

Lc verbe de la fin du v. 20, παραδίδωμι, qui signifie transmettre, livrer à la postérité, a généralement été rendu par « trahir », « livrer ». En fait, la fin de ce verset doit se lire littéralement ainsi : quel est celui te transmettant à la postérité ?6 La confusion avec le verbe προδίδωμι qui lui signifie trahir, livrer provient de la référence faite par Jn à une scène (Jn 13.25-26) où il est question d’une bouchée donnée à un certain Judas, fils de Simon Iscariote, de mauvaise réputation. A noter que si dans ce passage de Jean et // Mt et Mc on traduit correctement par : l’un de vous transmettra (mon enseignement) à la postérité, au lieu de : l’un de vous me trahira, on comprend mieux la réaction de chacun des disciples qui demande : est-ce moi ? (Mt 26.22 // Mc 14.19). Sinon cette interrogation, qui rend perplexe les commentateurs, signifierait que les disciples s’offrent à jouer les traîtres, ce qui, apparemment, serait paradoxal. A noter enfin que la mission fut confiée à Judas : mais répondant, Judas, le messager 7 dit : n’est-ce pas moi, Maître ? Il lui dit : tu l’as dit (Mt 26.25). Jésus ajoute dans Jean : ce que tu fais, fais-le vite (Jn 13.27).

Peu avant son arrestation, Jésus allait dire une dernière fois « Ami fais ce pour quoi tu es là. » (Mt 26.50). In extremis Judas-Thomas (cf. incipit) allait livrer Jésus au monde.

v. 23-26. La parole rapportée par Lc : je vous le dis, si eux se taisent, les pierres crieront conclut la péricope dite « cortège messianique vers Jérusalem » au cours duquel les disciples se mettent à louer Dieu d’une voix forte pour tous les miracles qu’ils avaient vus disant : « Béni celui qui vient, lui le Roi, au nom du Seigneur ! Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux ! » (Lc 19.37-38). C’est une protestation des Pharisiens qui amène la réflexion de Lc 19.40 placée dans la bouche de Jésus.

En fait le verset de Lc est un mélange de la fin du présent logion et du log. 19, v. 4-6. A noter que Béni celui qui vient au nom du Seigneur est une reprise de Ps 118 (117) 26.

Roberto Pla

  1. « mesurée » (sites) : lire, peut-être, saktes, « creusée », « déterrée ».[]
  2. Cf. Gospel of Judas 35.[]
  3. Or “three words.” The three sayings or words are unknown, and they may be mentioned as a device for the reflection of the reader. For examples of three
    words, see Hippolytus Refutation of All Heresies 5.8.4 (Kaulakau, Saulasau, Zeesar, from the Hebrew of Isaiah 28:10, 13); Pistis Sophia 136 (Yao Yao Yao, the ineffable name of God).[]
  4. Cf. Gospel of Bartholomew 2:5.[]
  5. Cf. v. 12 : je ne suis pas ton Maître et v. 16 : Et il le prit.[]
  6. Cf. log. 43, v. 3-4 : par les choses que je vous dis, ne savez-vous pas qui je suis ?[]
  7. Lit. : le « le transmettant à la postérité ».[]
  8. Marcos: Tu és o Cristo. Lucas: O Cristo de Deus. João: O santo de Deus. Jesus é respondido em todos os casos não enquanto filho do carpinteiro de Nazaré senão como Filho do homem.[]
  9. Ver ao Filho é discernir, reconhecer ao Filho “oculto” no homem.[]