Le lecteur y trouvera que la nature physique et élémentaire actuelle n’est qu’un résidu et une altération d’une nature antérieure, que l’auteur appelle l’éternelle nature ; que cette nature actuelle formait autrefois dans toute sa circonscription, l’empire et le trône d’un des princes angéliques, nommé Lucifer ; que ce prince ne voulant régner que par le pouvoir du feu et de la colère, et mettre de côté le règne de l’amour et de la lumière divine, qui aurait dû être son seul flambeau, enflamma toute la circonscription de son empire ; que la sagesse divine opposa à cet incendie une puissance tempérante et réfrigérante qui contient cet incendie sans l’éteindre, ce qui fait le mélange du bien et du mal que l’on remarque aujourd’hui dans la nature ; que l’homme formé à la fois du principe de feu, du principe de la lumière, et du principe quintessentiel de la nature physique ou élémentaire, fut placé dans ce monde pour contenir le roi coupable et détrôné ; que cet homme, quoiqu’il eût en soi le principe quintessentiel de la nature élémentaire, devait le tenir comme absorbé dans l’élément pur qui composait alors sa forme corporelle ; mais que se laissant plus attirer par le principe temporel de la nature que par les deux autres principes, il en a été dominé, au point de tomber dans le sommeil, comme ledit Moïse ; que se trouvant bientôt surmonté par la région matérielle de ce monde, il a laissé, au contraire, son élément pur s’engloutir et s’absorber dans la forme grossière qui nous enveloppe aujourd’hui ; que par là il est devenu le sujet et la victime de son ennemi ; que l’amour divin qui se contemple éternellement dans le miroir de sa sagesse, appelée par l’auteur, la vierge SOPHIE, a aperçu dans ce miroir, dans qui toutes les formes sont renfermées, le modèle et la forme spirituelle de l’homme ; qu’il s’est revêtu de cette forme spirituelle, et ensuite de la forme élémentaire elle-même, afin de présenter à l’homme, l’image de ce qu’il était devenu et le modèle de ce qu’il aurait dû être ; que l’objet actuel de l’homme sur la terre est de recouvrer au physique et au moral sa ressemblance avec son modèle primitif ; que le plus grand obstacle qu’il y rencontre est la puissance astrale et élémentaire qui engendre et constitue le monde, et pour laquelle l’homme n’était point fait ; que l’engendrement actuel de l’homme est un signe parlant de cette vérité, par les douleurs que dans leur grossesse les femmes éprouvent dans tous leurs membres, à mesure que le fruit se forme en elles, et y attire toutes ces substances astrales et grossières ; que les deux teintures, l’une ignée et l’autre aquatique, qui devaient être réunies dans l’homme et s’identifier avec la sagesse ou la SOPHIE, (mais qui maintenant sont divisées), se recherchent mutuellement avec ardeur, espérant trouver l’une dans l’autre cette SOPHIE qui leur manque, mais ne rencontrent que l’astral qui les oppresse et les contrarie ; que nous sommes libres de rendre par nos efforts à notre être spirituel, notre première image divine, comme de lui laisser prendre des images inférieures désordonnées et irrégulières, et que ce sont ces diverses images qui feront notre manière d’être, c’est-à-dire, notre gloire ou notre honte dans l’état à venir, etc. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature
C’est alors que ses crimes se sont accrus dans une mesure à laquelle il ne peut plus penser sans frayeur. Oui, homme, tu es devenu mille fois plus coupable depuis ta chute : dans ta chute, tu devins dupe et victime ; mais depuis ta chute, tu es devenu instrument universel du mal, tu es devenu l’esclave absolu de ton ennemi, et combien de fois même ne finis-tu pas par être son complice ? PREMIÈRE PARTIE – De la Nature
Car l’homme et Dieu, voilà les deux extrêmes de la chaîne des êtres. Aussi l’homme devrait-il avoir encore même ici-bas la parole exécutive ; mais Dieu seul, au haut de son trône, a la parole créatrice. Tout ce qui est entre ces deux êtres leur est soumis ; à Dieu comme produit ; à l’Homme comme sujet. Aussi tout plierait et tremblerait devant nous, si nous laissions un libre accès dans notre être à la substance divine : premièrement, la nature parce qu’elle n’a jamais connu cette substance divine, et qu’elle ne la connaîtra jamais ; secondement, notre implacable ennemi, parce qu’il ne la connaît plus que par la terreur de ses invincibles puissances. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
Mais si nous allons plus loin, et qu’au lieu de nous reposer sur la base fondamentale de notre contrat primitif, nous nous unissions à des bases désordonnées et vicieuses, nous atteignons bientôt un enfer plus actif, et qui a deux degrés. L’un dans lequel il faut ranger toutes les passions qui nous lient plus ou moins au service de notre ennemi ; l’autre qui est la mesure et la situation du démon lui-même, ainsi que de ceux qui s’identifient avec lui. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
Cet ennemi qui est esprit, ôte même à l’homme l’idée d’une fin, en le promenant dans ses illusions, parce qu’il travaille l’homme dans l’esprit, tout en n’ayant l’air que de le travailler dans l’ordre des choses passagères, et parce que l’homme qui est esprit porte naturellement la couleur de son existence illimitée sur tout ce qu’il éprouve, et sur tout ce qu’il approche. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
Voilà pourquoi cet ennemi, dont il fait aveuglément le service, le conduit jusqu’au tombeau avec des projets et des passions qui lui semblent ne devoir jamais trouver de terme ; voilà pourquoi, il le trompe ainsi dans son être réel et dans son être passager ; voilà pourquoi enfin l’éternelle sagesse avec laquelle nous aurions dû toujours habiter, est obligée de se retirer si loin du séjour infect de l’homme. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
Dans le second degré de l’enfer actif, les hommes font aussi le service du démon, mais ils ne le font pas à leur insu comme dans le degré précédent ; aussi ne sont-ils pas dans le doute et l’ignorance de son existence, et ils participent sciemment et activement à ses iniquités. Heureusement que cette classe de prévaricateurs est la moins nombreuse, sans quoi l’univers aurait succombé depuis longtemps sous le poids des abominations de son ennemi. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
Toutefois cet ennemi nous prouve par là que son crime primitif a été sûrement de vouloir s’emparer de la racine des choses et de la pensée de Dieu, puisqu’il veut sans cesse s’emparer de l’âme de l’homme, qui est la pensée de Dieu. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
Comment soutenir cette idée, que l’ingénuité de cet être pour qui la moindre chose est une jouissance innocente, arrive un jour à la férocité des tigres, qu’il devienne le persécuteur de ses semblables, et soit, en un mot, la victime et le jouet de cet ennemi, dont j’ai cru pouvoir dire précédemment que nous étions tous ici-bas les serviteurs ? SECONDE PARTIE. De l’Homme.
Le sacrifice pacifique paraîtrait avoir pour but de donner des forces à l’homme pour résister à cet ennemi, et même pour en prévenir les attaques. La même loi de la préparation de la victime par l’imposition des mains du prêtre, suffit pour rendre cet effet compréhensible, puisqu’elle place un sang pur et en jonction avec des actions régulières, auprès d’un sang environné d’actions destructives et malfaisantes, et que par là elle peut lui rendre le calme et le repos. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
Sa destinée première était d’être lié à toute la nature, pendant toute la durée de l’oeuvre qu’il aurait eu à remplir s’il se fût maintenu dans son poste. Malgré sa chute, il se trouva toujours lié à cette même nature dont il ne pouvait pas sortir, et dont le poids douloureux était encore augmenté par l’empire que l’homme avait laissé prendre sur elle et sur lui à son ennemi. Ainsi l’homme n’était lié alors à cette nature que par le supplice qu’elle lui causait, et étant lui-même pour ainsi dire identifié avec la puissance des ténèbres. Enfin, lorsque la voie de retour lui fut ouverte, ces moyens salutaires ne pouvaient agir que par l’organe et le canal de cette nature, dans laquelle il s’était enseveli au lieu de la dominer. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
Considérons donc la race humaine sous le joug d’un ennemi ingénieux et vigilant qui ne respire que pour la promener d’erreurs en erreurs, et qui lui a fait partout fléchir le genou devant lui, par le moyen même qu’elle avait en son pouvoir pour l’éloigner d’elle. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
D’ailleurs Adam, quoique coupable, n’était plus que dans la privation de ses jouissances primitives ; il n’était plus dans la souillure du péché qui avait été lavé par le baptême de sa délivrance des mains de son ennemi, ou par ce qu’on peut appeler sa grande circoncision ou sa circoncision spirituelle. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
Le peuple juif eut l’esprit trop grossier pour pénétrer dans cette simple et profonde intelligence. Couvert d’ailleurs de toutes les iniquités dont il s’était souillé antérieurement par sa négligence à observer les lois et les ordonnances de Moïse, et par l’effusion du sang des prophètes, la loi de grâce, dont l’époque était arrivée pour le genre humain, opéra pour la réprobation du peuple qui en avait été, avec si peu de succès, le représentant ; et au lieu de se laver de ses crimes dans la foi à cette nouvelle victime qui venait s’offrir, il combla ses iniquités en la regardant comme son ennemi, et il épaissit ainsi pour lui-même le voile qui venait de se déchirer pour toute la postérité d’Adam. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
Aussi cet homme qui était fait pour apaiser la colère de Dieu, est celui qui la provoque sans cesse, en substituant les ténèbres à la lumière, et mille actions fausses à la place de l’action vraie qu’il porte au-dedans de lui-même. Il n’avait pas ici-bas d’ami plus proche de lui que son être intime pour s’appuyer, pour entendre parler de Dieu et pour participer aux fruits et aux merveilles de l’admiration. Au lieu de se ménager précieusement cette ressource, il s’est rendu lui-même son plus proche et son plus mortel ennemi ; il a cru de sa sagesse de se confondre avec la bête ; de commettre toutes les atrocités qui sont la suite de ce système, et de se créer par là l’enfer actif qu’il n’aurait dû qu’apercevoir, et encore seulement pendant son temps d’épreuves. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
Mais l’homme du monde qui ne se remplit que de néant et de corruptions, et qui ne travaille point, n’a pas des nuits aussi tranquilles que l’homme de peine ; et comme il est poursuivi par ces substances fausses dont il se laisse continuellement imprégner, et sur lesquelles l’ennemi a des droits qu’il réclame encore plus dans les heures nocturnes que pendant les jours, voilà pourquoi les gens du monde qui sont une parole et qui se fuient eux-mêmes personnellement, se recherchent cependant les uns et les autres avec tant d’ardeur pendant la veille de la nuit, parce que par-là ils tempèrent, sans le savoir, les poursuites de leur ennemi. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
La nature a pour objet de servir de prison à l’ennemi, encore plus que d’en servir à l’homme même ; car elle a été donnée à l’homme pour lui servir aussi de préservatif. Lorsque ce préservatif n’est plus devant ses yeux, l’idée de cet ennemi se réveille secrètement en lui, et peut-être, en effet, l’ennemi s’approche-t-il plus facilement quand l’obstacle a moins d’activité, et quand les yeux de l’homme ne peuvent pas pomper dans le préservatif tous les secours qu’il y peut puiser par la vue. Aussi dans ce cas-là la présence de la moindre personne le rassure, parce que leurs forces réunies peuvent éloigner l’ennemi ; c’est donc cette terreur secrète de son ennemi qui poursuit l’homme dans les ténèbres ; et cette terreur ne se peut dissiper complètement que par le sentiment de sa force spirituelle qu’il peut retrouver dans sa vraie renaissance ou dans son alliance avec la parole. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
L’art décrire, s’il n’est pas un don supérieur, est un piège et peut-être le plus dangereux que notre ennemi puisse nous tendre. Il cherche par là à nous remplir d’orgueil en nous exposant à nous contempler dans nos ouvrages, ou bien à nous retarder dans notre marche en nous faisant attendre longtemps ce que nous désirons d’écrire, et la manière dont nous devons l’écrire. Car dès que nous n’écrivons qu’étant menés par des puissances inférieures, il est trop près d’elles pour qu’il ne se ressente pas de son influence. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
Si l’on voulait étendre cette loi jusqu’à l’ennemi de toute vérité qui a lui-même été la cause de ce que cet univers est extraligné, et comme exilé de l’amour et de la parole, il faudrait observer que malheureusement cet ennemi n’est pas sans parole, ce qui fait qu’il opère lui-même son propre extralignement et son propre exil. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
Ministres des choses saintes, ne serait-ce pas à vous à nous enseigner ces vérités si imposantes et si peu connues ? Car, qui est-ce qui se persuade ici-bas que nous ne soyons autre chose que les grands économes des domaines de Dieu, et chargés de travailler à son repos ? Hélas! on pourrait dire que l’homme ne travaille qu’à l’oeuvre opposée, et qu’il se conduit comme s’il ne cherchait qu’a opérer le repos de l’ennemi, tandis que nous ne devrions nous occuper qu’à guérir les plaies qu’il fait sans cesse à toutes les régions ; et tout nous apprend que nous pourrions atteindre à ce haut emploi, en nous attachant en esprit et en vérité au ministère de la parole, puisque s’il y a d’un côté une progression descendante des abominations de l’homme et de son ennemi, depuis l’origine du monde, il y a aussi une progression ascendante des trésors divins développés devant nous, depuis cette même origine, et qui ne cesseront de se développer jusqu’à la culture du temps. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
Oui, si nous ne sommes pas des êtres égarés et liés par notre ennemi, nous pouvons tellement ouvrir les pores de notre esprit, de notre coeur et de notre âme, que la vie divine les pénètre tous, qu’elle nous imprègne de l’élément pur, que, malgré le dépérissement auquel l’âge expose nos organes matériels, nous exhalions tous les parfums de la région à venir, et que nous soyons ainsi des organes ambulants de la lumière et de la gloire de notre souveraine source : et telle était notre primitive destination, puisque nous devions être unis et animés de l’esprit et de la parole qui produit d’elle-même toutes ces choses. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
En effet, Dieu ayant destiné l’homme à être l’améliorateur de la nature, ne lui avait pas donné cette destination sans lui donner l’ordre de l’accomplir ; il ne lui avait pas donné l’ordre de l’accomplir sans lui en donner les moyens ; il ne lui en avait pas donné les moyens sans lui donner une ordination ; il ne lui avait pas donné une ordination sans lui donner une consécration ; il ne lui avait pas donné une consécration sans lui promettre une glorification ; et il ne lui avait promis une glorification, que parce qu’il devait servir d’organe et de propagateur à l’admiration divine, en prenant la place de l’ennemi donc le trône était renversé, et en développant les mystères dé l’éternelle sagesse. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature
La matière n’avait point de porte pour sortir d’elle-même, ni pour entrer dans aucune autre région plus inférieure qu’elle ; voilà pourquoi l’ennemi ne pouvait avoir d’accès dans aucune région régulière, soit matérielle, soit spirituelle. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature
Quand il fut descendu à ce degré inférieur, l’ennemi eut beau jeu pour lui faire naître les idées de l’ambition qu’il n’aurait pas eues sans cela, et sans qu’on lui parlât de ces objets d’ambition qui lui étaient inconnus. Ainsi par son premier écart, il fut victime de sa faiblesse ; par le second, il fut à la fois victime et dupe de celui qui avait intérêt de l’égarer, et il devint entièrement assujetti à ce monde physique, dont il aurait dû être le dominateur. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature
Consolez-vous, hommes de désir, si le silence de la nature est la cause de l’ennui qu’elle manifeste, rien ne peut devenir pour vous plus éloquent que ce silence ; car c’est le silence de la douleur, et non celui de l’insensibilité. Plus vous observerez attentivement cette nature, plus vous reconnaîtrez que si elle a ses moments de tristesse, elle a aussi ses moments de joie, et il n’est donné qu’à vous de les découvrir et de les apprécier. Elle sent la vie circuler secrètement dans ses veines ; et même elle est prête à entendre par votre organe les sons de la parole qui la soutient et l’oppose à l’ennemi comme une barrière insurmontable. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature
Mais au milieu de ces douloureux progrès de l’ennemi, vous triomphez d’avance, parce que vous voyez marcher aussi la progression restauratrice vers son terme de gloire et de victoire. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature
En laissant ainsi ces influences fausses accomplir en nous leur cercle en entier, sans doute sa gloire divine n’en paraît que plus grande, parce que ce cercle d’influences fausses à beau s’accomplir, il finit cependant par être rien, et l’élu qui a subi cette épreuve dans toute son étendue, n’en est que plus ferme et plus en garde contre l’ennemi. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
L’ennemi a aussi l’élan de son propre esprit, ou un souffle, par le moyen duquel il cherche à nous soumettre à sa fausse puissance, bien loin de nous faire triompher. Mais ce souffle de l’ennemi, son esprit enfin n’est pas ouvert comme celui de l’homme. Voilà pourquoi, quand nous sommes surveillants, il ne peut rien dans l’ordre de l’esprit, ni même dans l’ordre de la nature, attendu qu’alors il n’a plus d’accès dans l’air qui, quoique ouvert, demeure néanmoins fermé pour lui. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
Monstre altéré de sang, comment as-tu pu devenir l’ennemi de la pensée de Dieu ! …. Mais toi-même, homme, n’étais-tu pas une pensée du Seigneur ? Et cependant tu as pu pécher. C’est ici que l’homme de désir s’écrie : Ô douleur ! ô mes larmes ! Inondez-moi, couvrez-moi, dérobez-moi à la face du Seigneur, jusqu’à ce que j’aie pu obtenir de voir clarifier l’homme qui est la pensée du Seigneur. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
Mais malheureusement ce même être peut offrir le modèle inverse, s’enfoncer dans l’ignorance et dans les crimes, être l’ennemi du principe même qui l’a formé, et devenir le foyer actif de toutes les dépravations et de toutes les abominations réunies. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
Mais pour que cette attraction opère de manière à ne pas prolonger les suites et les effets de cette action désordonnée, il faut, premièrement, que le sang de l’animal soit versé ; secondement, que cet animal, quoique pur par sa nature, reçoive de plus quelque action préservatrice, parce qu’il est composé des éléments mixtes, et qu’il est exposé à l’influence désorganisatrice de l’ennemi, comme tout ce qui est matière ; or, l’action préservatrice en question était représentée chez les Hébreux par l’imposition des mains du prêtre sur la tête de la victime, lequel prêtre lui-même doit nous représenter l’homme rétabli dans ses droits primitifs, et voici l’esprit de ces deux lois. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
La simple loi de transposition dont nous venons de parler, suffit pour nous faire concevoir quel était l’esprit du sacrifice pour le péché, en précipitant les souillures dans la région du désordre, et sur l’ennemi qui les avait occasionnées. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
Cette loi ne put point être donnée à Adam pendant qu’il était encore dans les abîmes et sous le joug absolu de celui qui l’avait séduit. Ce fut la grâce pure qui agit dans ce terrible instant pour arracher à la mort éternelle celui qui était l’image et la ressemblance du Dieu des êtres ; et l’homme alors était incapable de mettre à profit aucune loi ; mais ce premier degré étant monté, l’homme devint susceptible d’une loi restauratrice ; or, celle qu’il reçut porta, sans doute, les trois caractères que nous avons exposés plus haut ; disons-le donc, elle fut un jugement contre l’ennemi qui fut alors précipité ; elle fut un avertissement qui engagea l’homme à reconnaître les dangers qui l’environnaient, et à se préserver de nouvelles chutes ; enfin elle fut pour lui un moyen de sanctification, par les voies de retour qui lui furent tracées, et par les sacrifices que nous trouvons établis et usités chez les premiers nés, et dont il put se servir. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
Nous pouvons même trouver ici en partie l’explication du passage de Saint Jean ( : .) : tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des larrons, et les brebis ne les ont point écoutés, quoique ce passage tombe bien plus directement sur les grands prêtres que sur les prophètes. Ce passage annonce bien que tous ces chefs et tous ces envoyés ne pouvaient introduire le peuple dans le royaume, puisqu’ils ne marchaient que par l’esprit, et que ce royaume est divin ; mais il annonce aussi qu’ils n’ont pas été les vrais pasteurs de ce peuple, puisqu’ils n’ont point donné volontairement leur vie pour lui, et puisque au lieu de le préserver soigneusement de la main de l’ennemi, ils ont été souvent les premiers à le livrer à sa fureur. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
Car il veut, cet esprit, que nous annoncions la mort du Christ à nos iniquités, pour les chasser loin de nous ; aux hommes de Dieu de tous les âges, pour qu’ils soient présents activement dans notre oeuvre ; à la Divinité, pour lui rappeler que nous sommes rachetés à la vie, puisqu’elle a mis elle-même son sceau et son caractère dans le libérateur qu’elle a choisi ; enfin, il veut que nous annoncions universellement cette mort à l’ennemi, pour le faire fuir de notre être, puisque tel a été l’objet de la mort corporelle du réparateur. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
Mais si nous ne sommes pas purs, l’ennemi qui ne s’oppose pas à la séparation des parties corporelles qui ne sont que de forme, s’oppose à la réintégration des principes sur lesquels l’âme lui a laissé prendre empire ; et il retient le tout sous sa domination, au grand détriment de la malheureuse âme qui s’en est rendue la victime. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
Oui, si nous gardions fidèlement notre poste, jamais l’ennemi n’entrerait dans la place, quelque puissant qu’il fût. Mais aussi il faut en garder tous les passages avec une activité si soutenue, qu’à quelque endroit qu’il se présente, il nous trouve vigilants et en force pour lui résister. Un instant de négligence de notre part suffit à l’ennemi qui ne dort point, pour faire brèche, pour monter à l’assaut, et s’emparer de la citadelle. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
Songe qu’elle est si puissante, que par le seul souvenir des faveurs que tu en auras reçues, tu seras capable de faire fuir l’ennemi, comme la seule ombre des apôtres guérissait les maladies ; car cette parole divine ne saurait se montrer nulle part, qu’elle n’y laisse des traces indélébiles : il ne nous manque que de les observer avec plus de soins et de les suivre avec plus de confiance. Songe qu’elle ne demande rien autre chose à tous les hommes que d’employer tous leurs efforts à se maintenir en état de prier efficacement pour l’amélioration universelle, c’est-à-dire d’être en état d’exercer TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
Dans cette triste énumération, il n’y a rien pour l’oeuvre. Il n’y a rien pour la gloire et la consolation de la parole, puisqu’il n’y a rien pour le véritable pouvoir de chasser l’ennemi, quoique formant, en vertu de notre parole, un de nos droits primitifs, demeure non seulement suspendu, mais même comme supposé et imaginaire, à force de tomber en désuétude ; et ici indépendamment de l’oisiveté qui rapproche continuellement les gens du monde les uns des autres, on pourrait entrevoir la raison pour laquelle ils aiment tant à veiller et à faire de la nuit le jour. Car ils sont bien loin de croire que ce penchant qui les entraîne tienne à une racine profonde. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
Si l’homme était dans sa vraie loi militante, il veillerait bien plus encore la nuit que le jour pour chasser l’ennemi, comme cela a été primitivement l’objet des prières nocturnes des affiliations religieuses, et comme cela se pratique matériellement dans les camps de nos guerriers. Car c’est pendant la nuit que dans les deux ordres les ennemis peuvent opérer leurs plus grands ravages, comme en effet c’est pendant le sommeil de l’homme primitif qu’il devint la proie de son adversaire, et que le contrat divin fut oublié. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
Si, sans s’élever à cette loi militante spirituelle, l’homme était dans sa pure loi naturelle, il dormirait paisiblement pendant la nuit et il puiserait là dans le repos le renouvellement des forces qui lui sont nécessaires pour son travail : tel est le cas de l’homme de peine et du villageois, qui, communément, sont peu en prise de la part de l’ennemi pendant leur sommeil. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
Quant au pouvoir de guérir, qui ne serait cependant qu’au nombre de nos droits secondaires, quand même nous serions régénérés, disons qu’il devient un des pièges tendus par l’ennemi, quand pour administrer ce pouvoir, nous employons des moyens extraordinaires, et surtout, quand nous les employons par notre simple volonté humaine. Quand l’homme se livre à cette oeuvre, par ordre et par la puissance divine, il est parfaitement dans la mesure, soit pour lui, soit pour le malade, parce qu’alors il n’y a que la volonté suprême qui les gouverne l’un et l’autre. On peut dire aussi que ce n’est qu’alors qu’il peut être sûr de son succès. Quand il marche par les voies magnétiques et somnambulistes, il peut nuire à son malade, même en le guérissant, parce qu’il ne sait pas si sa maladie n’avait pas un but moral qui devient nul par une guérison anticipée et en cela, le guérisseur s’expose beaucoup, parce qu’il s’ingère avec ignorance dans un ministère supérieur ; en outre, il a toujours lieu d’être incertain sur le résultat. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
Voyez l’ennemi de cette vérité chercher sans cesse à convertir en acides corrosifs et en poisons ces ruisseaux salutaires, afin que les serviteurs cessent d’être consolés, et qu’ils finissent par être infidèles. Voyez l’âme de l’homme repousser elle-même ces présents qui lui sont envoyés, et se détourner des festins de jubilation pour aller se repaître de serpents. Voyez la terrible justice étouffant partout avec violence tous les agents du désordre qui se montrent comme en sortant de dessous la terre. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
Le réparateur eut faim aussi dans le désert ; le prince du mensonge profita de cette affection pour le tenter ; mais cette loi de matière à laquelle le réparateur était soumis, n’offusqua point en lui la lumière de l’esprit, et la loi de son intelligence triompha des embûches que l’ennemi lui tendait dans une loi pure de sa matière. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
Mais l’auteur allemand dont j’ai parlé apprendra à ceux qui le liront, quel ciel il faut entendre dans les paroles de Boileau, en nous montrant le pouvoir universel du règne astral sous lequel l’espèce humaine est tombée depuis le péché, et qu’il nous faut traverser et soumettre si nous voulons vaincre : ce qui est d’autant plus difficile que l’ennemi s’est emparé de tous les postes et qu’il domine sur tous les royaumes de ce monde, comme il le dit lui-même au Réparateur dans l’Évangile. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
C’est ce qui m’a fait dire que la littérature humaine en général était un des filets de l’ennemi, et qu’il s’en sert avec beaucoup d’adresse pour retarder les hommes dans leur marche, tout en leur donnant sujet de croire qu’ils sont très avancés puisqu’en effet ils le sont plus dans leur art que le commun des autres mortels. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
Je sais que les obstacles sont innombrables, les difficultés immenses, et les dangers presque continuels ; mais aussi il y a des appuis de toute espèce accordés universellement aux forces de l’homme, pour qu’il puisse partout se défendre, remporter la victoire et remplir toutes les destinations de son être, sans que l’ennemi eu retire autre chose que de la honte. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
Non seulement ces secours et ces suppléments sont nos continuels remparts contre l’ennemi ; mais si nous les employons avec zèle et une intention pure, ils nous lient toujours un peu, chacun selon leur mesure, à ce délicieux magisme que la vérité porte avec elle-même, et que sa parole ne cesse de faire filtrer partout, même à notre insu ; de façon que d’un côté, nous imprégnant de leurs sucs vivifiants, et de l’autre, nous rendant comme invisibles et inabordables à l’ennemi, ils ne nous offrent partout que la sécurité et le bonheur, et neutralisent perpétuellement l’amertume qui est toujours prête à pointer dans nos jouissances. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
Voilà notre boussole, voilà notre vaisseau, voilà notre port, voilà notre ville de refuge. Allons à ce guide par notre esprit et par nos actes ; unissons-nous à lui et partout il nous fera renaître de la mort à la vie, par lui et avec lui ; partout il nous fera participer à sa propriété d’être un continuel prodige, et l’ennemi sera obligé de nous laisser passer sans avoir mis d’imposition ni sur nous, ni sur notre félicité présente et future. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
Car l’ennemi ne se contente pas de nous avoir dépouillés de notre corps primitif ; il voudrait encore nous dérober notre corps élémentaire pour couvrir sa nudité, parce qu’il ne reçoit aucun secours de cette nature physique dans laquelle il est renfermé, et qu’il n’en éprouve que la rudesse et l’âpreté, attendu que ce sont là les seules qualités qu’il ait primitivement réveillées en elle, et que ce n’est qu’en se revêtant ainsi de notre corps élémentaire, qu’il pourra mettre un jour le comble à ses prestiges, à ses abominations et aux illusions de ceux qui n’auront pas établi leur confiance dans la vérité. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
Pour toi, l’homme de désir, tels sont les sentiers que tu suis, et non seulement tu conserves des traces réelles de ta véritable destination, mais tu sais par expérience, autant que par persuasion, que tous ceux de nos instants qui ne sont pas pour Dieu sont contre Dieu, puisque le seul objet de notre existence est d’aider à Dieu à rentrer dans son royaume, et à se rétablir universellement sur son trône. Aussi tu ne cesses de dire : “Pleurez, pleurez, prophètes ; pleurez, âmes de désir, de ce que le moment n’est pas encore venu, où ta parole puise verser sur la terre toutes ses richesses ; elle pleure encore plus que vous de se voir ainsi contrariée dans son amour. ” — “Ma pensée s’est déterminée, par une sainte et ferme résolution, à se porter toute entière à l’avancement de son oeuvre ; elle s’y est fixée, et a juré de ne jamais plus s’en détourner. Ma pensée posera son feu sur toutes les matières combustibles et étrangères à mon essence. ” — “Elle l’y laissera jusqu’à ce qu’elles s’échauffent et qu’elles s’embrasent, et jusqu’à ce qu’il se fasse au milieu de toutes ces matières combustibles une explosion universelle qui, à chaque instant de mon existence, fasse entendre les sons les plus imposants.” — “Pourquoi le feu de ma pensée n’opérerait-il pas une semblable explosion ? Ne vois-je pas un feu périssable se poser sur les nuages et les faire voler en éclats ? ” — “Et toi, pensée de l’homme ; toi, rayon vivant, sorti d’un feu plus vivant encore que toi-même, tu aurais moins de privilège que le feu de la nature, de qui un jour les yeux de la Divinité se détourneront et il ne sera plus ! ” — “Non, non, sens ta dignité, sens ta grandeur, porte-toi toute entière vers le but de ton oeuvre et de ton avancement. Ils sont là, les ennemis de ton oeuvre et de ton avancement : quand même ils ne seraient plus identifiés avec toi, ils se sont emparés du seul poste qui soit fait pour toi, et ils n’oublient rien pour t’empêcher d’y rentrer.” — “Ne te détourne point de ton oeuvre, jusqu’à ce que tu aies tellement nettoyé ce poste, que toi seule y conserves de l’autorité, et que jusqu’aux moindres traces de tous les pas de l’ennemi en soient effacées.” — “Aie soin même d’allumer des feux purificateurs dans tous les lieux où il aura habité et par lesquels il aura passé, parce que ce poste, après avoir été un champ de meurtre et de carnage, doit devenir le temple de la paix et de la sainteté.” — “LA SAINTETÉ DE LA PAROLE, voilà le feu qu’il faut allumer dans tous les lieux où l’ennemi aura habité et par lesquels il aura passé ; et même ce mot seul le fera fuir et lui fera abandonner son poste.” — “N’en prononce plus d’autre le reste de tes jours ; ne séjourne plus parmi les ténébreuses opinions des hommes, laisse-là leurs obscures recherches. Tu es sûr d’être dans la ligue de vie, dès que ton coeur aura prononcé ce mot, LA SAINTETÉ DE LA PAROLE !” — “Les ténébreuses opinions des hommes et leurs obscures recherches t’imprégneraient de leurs confuses ignorances ; ne tourne plus la tête derrière toi, dès l’instant que tu as mis la main sur le timon de la charrue” — “Que la paix règne entre toi et tous ceux qui croiront à LA SAINTETÉ DE LA PAROLE, et que toutes les diversités d’opinions disparaissent. Naaman, général du roi de Syrie, avait cru à LA SAINTETÉ DE LA PAROLE : aussi, quand il demande à Élisée, qui l’avait guéri de la lèpre, s’il lui sera permis désormais d’aller, avec le roi, adorer dans le temple de Remmon, le prophète lui répond : Allez en paix. ” — “Que les fantômes, que les illusions de tous les mondes, que les puissances déchaînées des abîmes se présentent devant toi : il faut désormais qu’elles s’y présentent en vain, parce qu’il faut qu’elles te trouvent à ton poste, et qu’elles sachent que tu y veux demeurer pour l’éternité” TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
Voici donc le sentier qui te mènera à la demeure de la prière ; car c’est la prière qui doit t’investir de tous tes pouvoirs. Commence par repousser loin de cet univers l’ennemi qui le poursuit et ne cherche qu’à le corrompre, comme un prisonnier cherche à surprendre le geôlier qui le surveille, et à se défaire de lui. L’ennemi aura dès lors un grand obstacle de moins à opposer à ta prière, et l’univers se montrera à toi dans ses simples mesures constitutives, quoiqu’horriblement altérées. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
Quand tu auras atténué et soumis cet esprit de l’univers, tu arriveras à cette éternelle nature qui ne connaît pas le bien et le mal, qui ne connaît pas l’âpre fermentation, et qui connaît encore moins les poursuites de l’ennemi. Traverse l’enceinte de cette éternelle nature, et tu trouveras dans sa demeure ton lieu de repos et l’autel où tu dois déposer ton offrande ; car elle est habitée par l’esprit pur, par l’intelligence, par l’amour, par la parole, par la majesté sainte : et c’est alors que tu sentiras ce que c’est que la prière ; ce n’est en effet que de ces divines sources qu’elle dérive et qu’elle pourra découler dans ton sein, pour que tu la répandes sur les nations. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
Les élans de notre volonté nous sont donnés pour empêcher l’ennemi de nous aborder. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
Les principes de notre vie élémentaire nous sont donnés, non seulement pour garder les postes, mais encore pour battre en brèche les remparts de la citadelle et nous ouvrir les voies, afin d’aller à l’ennemi et de le poursuivre dans ses repaires. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
L’activité des puissances de la nature est remise à notre disposition pour consolider les principes de notre force, et renouveler continuellement nos moyens de combattre l’ennemi lorsque la brèche est ouverte. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
“Les trésors que tu as donnés en dépôt à la nature sont méconnus de l’homme que tu avais placé dans le monde pour développer les prodiges qu’ils renferment dans leur sein, et pour leur faire obtenir le rang qu’ils méritent aux yeux de l’intelligence humaine ; et même par la négligence de cet administrateur insouciant et infidèle, ils sont devenus la proie de l’ennemi qui, après les avoir dérobés, les a dissipés, ou bien les a empoisonnés de son venin corrosif, en sorte que l’homme ne peut plus les approcher sans s’exposer à s’infecter à leur vapeur pestilentielle.” TROISIÈME PARTIE. De la Parole.