Eloge du jeûne.

{{De la virginité — 7.}} Vous voyez ce que produit le jeûne : il guérit les maladies, assainit le corps, met en fuite les démons, chasse les mauvaises pensées, illumine l’esprit, purifie le cœur, sanctifie le corps, et place l’homme au pied du trône de Dieu… Grande est la puissance du jeûne, et grandes les œuvres qui viennent de lui. D’ailleurs comment les hommes sont-ils si puissants, comment font-ils tant de prodiges, comment Dieu se sert-il d’eux pour rendre la santé aux infirmes, sinon précisément à cause de leur ascèse, de leur humilité et de leur vie sainte ? Le jeûne est la vie des anges, et celui qui le pratique se place dans les rangs des anges. Mais ne pensez pas, cher frère, que le jeûne consiste tout simplement en cela. Car celui qui se prive seulement de nourriture fait bien, mais le jeûne ne compte vraiment que pour celui qui s’abstient de toute œuvre mauvaise. Si vous jeûnez et si vous ne veillez pas sur votre bouche pour qu’elle ne dise aucune parole de méchanceté ou de colère, aucun mensonge, aucun parjure, si vous dites du mal de votre prochain, quand même tout cela viendrait de la bouche d’un jeûneur, le jeûne ne servirait de rien, mais ce serait, en somme, peine perdue.