Diverses causes de ferveur.

{{Conférences — 9,26.}} Quel est l’homme, si grande que fût son expérience, qui pourrait peindre la variété, dire la cause et l’origine des sentiments de componction qui embrasent le cœur d’une brûlante ardeur et lui font former des prières si pures et si ferventes ? J’en vais dire quelque chose, par manière d’exemple, autant qu’il me sera possible, à la lumière du Seigneur, de rappeler mes souvenirs. Parfois, quand nous chantons les psaumes, un verset nous a jetés dans cette prière toute de feu. Parfois aussi c’est la voix mélodieuse d’un frère qui a réveillé les âmes de leur assoupissement pour en faire monter une ardente prière. Nous savons également qu’une psalmodie imposante et grave a donné quelquefois de grands mouvements de ferveur même a ceux qui ne faisaient que l’entendre. Pareillement les exhortations et entretiens homme consomme en perfection ont souvent relevé des âmes abattues et en ont fait jaillir un flot de prières. La mort d’un frère ou de quelque personne chère n’a pas été moins puissante à nous ravir en des sentiments de parfaite componction. C’est encore le souvenir de notre tiédeur et de nos négligences qui a parfois allumé dans nos cœurs une ardeur salutaire. Il n’est donc personne qui ne rencontre une infinité d’occasions de sortir de sa torpeur, moyennant la grâce de Dieu, et de secouer sa somnolence.