C’est cette Beauté qui produit toute amitié, toute communion. C’est cette Beauté qui […] meut tous les êtres et les conserve en leur donnant l’amoureux désir de leur propre beauté. Pour chacun, elle constitue donc et sa limite et l’objet de son amour, puisqu’elle est son but […] et son modèle (car c’est à son image que tout se définit). Ainsi le Beau véritable se confond avec le Bien car, quel que soit le motif qui meut les êtres, c’est toujours vers le Beau-et-Bien qu’ils tendent, et il n’est rien qui n’ait part au Beau-et-Bien […]. C’est grâce à lui que toutes choses subsistent, qu’elles sont unies et distinctes, identiques et opposées, semblables et dissemblables, que les contraires communient et que les éléments unis échappent à la confusion. […] C’est grâce à lui encore qu’à sa manière propre tout communie à tout, que les êtres s’aiment sans se perdre les uns dans les autres, que tout s’harmonise, que les parties s’accordent au sein du tout […], que les générations se succèdent, que les esprits, les âmes et les corps demeurent à la fois stables et mobiles, car il est pour eux tout ensemble repos et mouvement, étant lui-même au-delà de l’un et de l’autre…