{{Doctrines — 11, 3.}} Un grand ancien se reposait avec ses disciples en un lieu où se trouvaient différents cyprès, des petits et des grands. L’ancien dit à l’un de ses disciples; «Arrache ce cyprès». Il était tout petit, et aussitôt le frère l’arracha d’une seule main. L’ancien lui en montra ensuite un autre plus grand que le premier et lui dit : « Arrache aussi celui-ci ». Le frère l’ayant secoué et deux mains l’arracha aussi. A nouveau l’ancien lui en montra un autre plus grand ; avec beaucoup de peine il arracha également celui-là. Ensuite il lui en montra un autre encore plus grand ; l’ayant bien secoué avec toujours plus de peine, de fatigue et de sueur, il le tira lui aussi. Alors l’ancien lui montra un autre encore plus grand ; mais ayant beaucoup peiné et sué, il ne put l’arracher. L’ancien voyant donc qu’il n’y parvenait pas ordonna à un autre frère de venir et de l’aider, et ainsi ils purent tous les deux ensemble arracher le cyprès. Alors l’ancien dit à ces frères : «Voyez, mes frères, il en est ainsi des passions. Tant qu’elles sont petites, nous pouvons, si nous voulons, les supprimer facilement. Mais si nous n’y faisons pas attention parce qu’elles sont petites, elles prennent consistance, et plus elles se sont fortifiées, plus il faut de peine pour les arracher. Si elles ont encore plus grandi en nous, nous ne sommes plus capables, même avec de la peine, de les arracher de nous-mêmes, à moins que nous ayons l’aide de quelques saintes gens qui, après Dieu, s’occupent de nous. » Vous voyez quelle puissance réside en ce que disent les saints anciens.