Certains hommes méprisent le but proposé aux chrétiens, sous prétexte qu’il est trop modeste : les biens indicibles qui nous ont été promis pour le siècle à venir ! N’ayant pour connaissance que la science expérimentale, ils l’introduisent dans l’Eglise de ceux qui pratiquent la sagesse du Christ. Ceux qui ne possèdent pas de connaissances scientifiques, déclarent-ils, sont des ignorants et des êtres imparfaits : tous doivent s’adonner totalement aux études helléniques, négliger les doctrines de l’Évangile (ces dernières, en effet, ne dépouillent aucunement de l’ignorance de leurs sciences) et s’éloigner, en s’en moquant, de celui qui dit : « Devenez parfaits » (I Cor., xiv, 20 ; cf. Mat., v, 48). « Si l’on est en Christ, on est parfait » (Philipp., m, 14-15 ; Col., I, 28) et « Nous prêchons parmi les parfaits » (I Cor., il, 6)… Ce n’est donc pas en te dépouillant de cette ignorance-là, mais en te dépouillant de l’ignorance concernant Dieu et les dogmes divins, ignorance que nos théologiens ont interdite, c’est en rendant tout ton genre de vie meilleur, conformément aux règles prescrites par ces théologiens, que tu seras rempli de la sagesse de Dieu et deviendras réellement image et ressemblance de Dieu. {Triades, I, 1, § 4 ; éd. Meyendorff, p. 14.)