{{L’Echelle du paradis. — 28.}} La prière est en elle-même un commerce intime et une union de l’homme avec Dieu ; mais si l’on considère son efficacité, elle est le soutien du monde, la réconciliation avec Dieu, la mère et aussi la fille des larmes qu’elle fait verser, l’expiation des péchés, le pont pour traverser les tentations, le rempart contre les afflictions, l’exterminatrice des guerres, l’office des anges, l’aliment de tous les esprits, la joie future, l’action illimitée, la source des vertus, le canal des grâces, l’invisible progrès, l’aliment de l’âme, la lumière de l’esprit, la ruine du désespoir, la preuve de l’espérance, le bannissement de la tristesse, la richesse des moines, le trésor des solitaires, l’adoucissement de la colère, le miroir du progrès, l’indice suivant lequel nous serons mesurés, la révélation de notre état, l’annonce des biens futurs, le signe de la gloire à venir. La prière est, pour celui qui s’en acquitte vraiment, le prétoire, le tribunal, le trône où siège le Seigneur en attendant le jugement futur… Le début dans la voie de l’oraison consiste à repousser dès qu’elles se présentent et par la seule vue de l’esprit les distractions. Le second degré consiste à tenir notre esprit uniquement fixé sur ce que nous disons ou méditons. Le degré le plus parfait consiste dans le transport de l’âme en Dieu. Autre est la joie que trouvent dans l’oraison ceux qui vivent en communauté, autre celle que ressentent ceux qui prient dans la solitude. La première peut être parfois un peu entachée de vanité ; la seconde est toute remplie d’humilité.