De l’exercice de la médecine.

{{324.}} Puisque vous jugez que cet office de soigner les malades me convient, indiquez-moi, Père, si je dois lire quelque ouvrage de médecine et m’appliquer moi-même à ce travail, ou plutôt ne pas vaquer à ces occupations, qui distraient l’esprit, et les fuir, afin qu’elles ne produisent pas en moi, par mon défaut de vigilance, de la vaine gloire, en me contentant de la science que j’en ai, et en donnant des soins avec l’huile, le feu, les onguents et ces choses simples que peuvent employer ceux mêmes qui n’ont pas étudié. Que dois-je donc faire? Car mon âme craint, en cet office, de commettre le péché et d’ajouter encore aux passions d’autres fautes.

{{Réponse du grand ancien.}} – Puisque nous ne sommes pas encore parvenus à la perfection, qui est la complète délivrance de la captivité des passions, que l’esprit soit occupé de médecine plutôt que de passions ; cependant nous ne devons pas mettre en elle notre espérance, mais bien en Dieu qui donne la vie et la mort, et qui dit: «Je frapperai et je guérirai» ( Dt 32,39 ). Quand donc tu lis ces livres ou que tu questionnes à leur sujet, n’oublie pas que sans Dieu personne ne peut être guéri. Celui donc qui s’y adonne doit se donner à Dieu, et Dieu l’aidera. La science médicale n’empêche personne d’honorer Dieu, mais regarde-la comme les travaux manuels faits pour tes frères. Ce que tu fais, fais-le avec la crainte de Dieu, et tu seras sauvé par les prières des saints. Amen.