DE LA LITURGIE ET DE LA COMMUNION AUX SAINTS MYSTERES.

Lorsqu’est arrivée l’heure de la divine liturgie, fais diligence pour arriver à son début et entre à l’église avec ravissement et un ardent amour de Dieu…

Tiens-toi debout rempli de crainte et de tremblement, ayant présent à ton esprit, à ton âme et à ton coeur le Fils de Dieu immolé et sacrifié pour tes péchés et le salut de tous ceux qui croient en lui.

Si tu as l’intention de communier aux saints mystères et que tu as l’assentiment de ton père spirituel, pendant la semaine qui précède, pratique un vrai jeûne consistant dans des abstinences spéciales suivant une règle et dans la mesure de tes forces, qui te prive de l’abondance et de la recherche des mets et des boissons. Efforce-toi d’assister aux vigiles (nocturnes) avec des sentiments d’amour de Dieu et en répétant assidûment les prières liturgiques avec componction, gémissements, affliction, des soupirs venant du coeur et des larmes. Sache que rien ne purifie des souillures de l’âme et du corps comme les larmes, la componction du coeur, les gémissements et les soupirs venant du cœur. En même temps pense à ceci : tu t’indignes contre le traître Judas et contre ceux qui ont crucifié, cloué et transpercé le Christ, veille sur toi-même, qu’à l’exemple du traître tu ne sois coupable du corps et du sang du Christ. Judas a livré le Christ une seule fois et toi tu le livres souvent, lorsque tu n’es pas fidèle à ses paroles et ses commandements ! Une seule fois le Christ a été supplicié par ceux qui le crucifièrent ; mais toi, ne multiplies-tu pas les blessures par tes péchés et tes passions variées, toutes contraires à Dieu ? Pour chacun de nos péchés en effet il a subi sa Passion…

Considère que tu communies au plus ineffable des mystères, à la plus délectable des jouissances, à la plus sainte des choses saintes par laquelle toi-même tu deviendras saint. Pour cela tu dois avoir absolument en toi une grande et inébranlable foi et te tenir éloigné de tous les vices, pour rendre ton âme et ton corps purs et saints, car tu te prépares à donner accès en toi à la sainteté même. Vois donc de quel honneur inaccessible tu es honoré quand tu communies à ce mystère divin. Les anges sont présents, ils tremblent et saisis de terreur ils n’osent lever les yeux et toi qui es mortel et rempli d’impuretés tu t’en nourris ; toi qui par tes passions (mauvaises) et tes péchés t’opposes au Christ Dieu, tu t’unis à sa sainteté divine et tu deviens avec le Christ un corps et une chair, comme il le déclare lui-même : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi et moi en lui » ([Joa., VI->http://www.biblegateway.com/passage/?book_id=50&chapter=6&version=2], 56).

O toi qui aies la vertu, je t’en supplie, considère attentivement quel est celui que tu oses recevoir en toi : Dieu lui-même trois fois saint. Avec qui veux-tu former l’unité la plus étroite ? Avec celui qui nous a créés. Sois saisi d’effroi et tremble : car le feu divin touche ta bouche souillée par tes propos inutiles et malsonnants, par toutes tes impuretés, veille à ce qu’il ne te consume pas dans ton indignité. Ta langue a répandu des maux et des injustices, par quoi veux-tu la rafraîchir ? Par le sang du terrible juge. Redoute que tu ne tombes sous son juste jugement.

Tenant les mains jointes en forme de croix et serrées sur la poitrine, la tête légèrement inclinée, récite la prière « Je crois, Seigneur et je confesse…, » jusqu’au bout. Récite-la de toute ton âme avec des soupirs, avec crainte, tremblement et componction du cour. Tremble en te tenant debout et réfléchis à ce que tu fais afin que tu ne manges pas la chair du Seigneur et que tu ne boives pas son sang pour ta condamnation. Demande au Dieu très miséricordieux que même à ce moment où il te visite par sa grâce, tu puisses montrer de la componction, de l’attendrissement et des larmes brûlantes.