Remarquez bien que chacune de nos âmes contient en quelque sorte un puits d’eau vive, il y a en elle un certain sens céleste, une image de Dieu enfouie ; c’est ce puits que les Philistins, c’est-à-dire les puissances adverses, ont obstrué de terre. De quelle terre ? Des comportements charnels (carnalibus sensibus), des pensées terrestres, et c’est pourquoi « nous avons porté l’image de l’homme terrestre ». C’est quand nous portions cette image de l’homme terrestre que les Philistins obstruèrent nos puits de terre. Mais maintenant qu’est venu notre Isaac, accueillons sa venue et creusons nos puits ; rejetons-en la terre, purifions-les de toute ordure, de toute pensée fangeuse et terrestre : nous trouverons en eux l’eau vive, cette eau dont le Seigneur dit : « Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive sortiront de sa poitrine ». Et remarquez la libéralité du Seigneur ; ce sont des puits que les Philistins ont comblés et de maigres filets d’eau qu’ils nous ont disputés ; à leur place, il nous est rendu des sources et des fleuves.