Conférences – extraits sur le deuil

C’est ainsi qu’à son tour David va plus loin que la Loi n’ordonne. Moïse voulait que l’on rendit le talion à ses ennemis. David ne le fit pas. Mieux encore, il enveloppa dans sa dilection ses persécuteurs, pleura leur mort et comme un deuil et la vengea, tout en priant le Seigneur pour eux avec grande pitié. (cf. 1 Roi 24). 1838 Les Conférences PREMIÈRE CONFÉRENCE DE L’ABBA THÉONAS

Mais sa réponse montre évidemment que le jeûne n’est pas toujours nécessaire ni convenable, lorsque le caractère festif du temps ou, d’aventure, quelque raison de charité conseillent de l’interrompre. Les amis de l’époux peuvent-ils être dans le deuil, tant que l’époux est avec eux ? Mais il viendra des jours où l’époux leur sera ôté, et alors ils jeûneront. 1967 Les Conférences PREMIÈRE CONFÉRENCE DE L’ABBA THÉONAS

Ainsi, point d’extra, ni pour la qualité ni pour la quantité de la nourriture. Les mets dont la privation gardait notre pureté sans atteinte aux jours ordinaires, proscrivons-les également durant les jours les plus solennels, de peur que l’allégresse de la fête, en nous suscitant les combats de la chair, ne se change en deuil, et ne fasse s’évanouir la fête plus excellente de l’esprit, qui consiste dans la joie triomphante de l’innocence parfaite. Après la joie charnelle, si brève et si vaine, nous devrions pleurer, dans les longues afflictions de la pénitence, notre pureté perdue. Non, non ! tâchons, au contraire, que l’exhortation du prophète ne nous soit pas adressée en vain : Célèbre, ô Juda, tes fêtes, accomplis tes voeux. (Nah 1,15). Si les solennités qui viennent interrompre le cours ordinaire du temps, ne changent rien à la continuité de notre abstinence, nous jouirons de fêtes spirituelles sans trêve, et, cessant de cette sorte toute oeuvre servile, nous irons de nouvelle lune en nouvelle lune et de sabbat en sabbat. (Is 46,23). 2012 Les Conférences PREMIÈRE CONFÉRENCE DE L’ABBA THÉONAS