concuspicência [MCCC]

49. Garde-toi de souiller ton esprit en accueillant les pensées de convoitise et de colère. Sinon, de l’oraison pure, tu tomberas dans la paresse spirituelle. 108 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE

51. L’insensé, jouet de ses passions, quand sa colère en mouvement le bouleverse, suit aveuglément l’impulsion de fuir ses frères ; au contraire, quand sa convoitise ranime son ardeur, il change du tout au tout et court à eux, plein de prévenances. La conduite du sage, dans la même alternative est tout è l’oppose : du côté colère, il a supprimé toute cause de trouble et se garde de toute amertume contre ses frères ; du côté convoitise, il maîtrise tout élan irraisonné qui le porte vers eux. 112 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE

79. L’aumône est le traitement de la colère : le jeûne, le remède de la convoitise ; l’oraison, elle, purifie l’esprit et le prépare à la contemplation des êtres. Pour les facultés de l’âme le Maître nous a également donné ses préceptes. 170 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE

83. Faites mourir vos membres, ceux de la terre fornication, impureté, passion, convoitise mauvaise, cupidité, (Col 3,5) etc… La terre désigne ici la prudence de la chair la fornication, l’acte même du péché ; l’impureté, le consentement, la passion, c’est la pensée passionnée ; la convoitise mauvaise, la simple acceptation de la pensée de la convoitise ; la cupidité, la matière première et l’aliment de toute passion. Et voilà tout ce que le divin Apôtre nous enjoint de mettre a mort, comme membres de la prudence de la chair. 178 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE

2. Si l’esprit s’arrête longuement sur un objet sensible, c’est qu’une passion l’y retient attaché : convoitise, ou tristesse, ou colère, ou rancune. Et tant qu’il ne méprise pas cet objet, il ne peut s’affranchir de cette passion. 218 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE

28. Puissant, l’homme qui jouit à l’action la connaissance ; par la première, il réfrène la convoitise et apaise la colère, par la seconde, il donne à son esprit des ailes et émigre vers Dieu. 268 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE

33. Inversement, trois forces nous poussent au mal : les passions, les démons, la volonté mauvaise. Les passions, quand nous sentons une convoitise déraisonnable : manger à contretemps, sans nécessité , jouir d’une femme, surtout si ce n’est pas la nôtre, en refusant de procréer des enfants ; quand nous nous mettons en colère, que nous nous laissons aller outre mesure à l’amertume, contre un homme, par exemple, qui nous a manqué d’égards ou fait du tort ; les démons, quand par exemple, à un moment de négligence, nous sommes tout d’un coup violemment assaillis comme par un adversaire à l’affût, qui bouleverse les passions dont nous venons de parler ; la volonté mauvaise, quand, sachant où est le bien, nous choisissons le mal. 280 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE

47. Certains remèdes immobilisent les passions, les empêchent de se mettre en branle et de s’intensifier ; d’autres les affaiblissent, les réduisent. Ainsi le jeûne, les durs travaux, les veilles empêchent la convoitise de prendre force ; la solitude, la contemplation, la prière, l’affaiblissent et tendent à la détruire. De même pour la colère : la longanimité, l’oubli des injures, la douceur l’immobilisent, l’empêchent de prendre force, l’amour, l’aumône, la bonté, la bienfaisance la réduisent peu à peu. 308 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE

48. Chez l’homme dont l’esprit est tout entier tourné vers Dieu, même la convoitise donne des forces à l’amour brûlant pour Dieu, même la puissance irascible se porte d’une pièce vers la charité divine. C’est qu’a la longue, la participation a l’illumination divine l’a rendu lumineux lui-même et concentrant en soi toute la force de ses puissances inférieures, il l’a tournée vers un amour brûlant, insatiable, comme je viens de le dire, et une charité sans limite pour Dieu, la convertissant totalement du terrestre au divin. 310 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE

53. Le monde, pour l’Écriture, c’est l’ensemble des objets matériels et les mondains, ceux dont l’esprit est accaparé par ces objets. A eux s’adressent ces objurgations : N’aimez pas le monde, ni ce qui vient du monde : la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, l’ostentation du genre de vie. Cela n’est pas de Dieu, mais du monde… et la suite. (1 Jn 320 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE

60. Au moine la passion de l’égoïsme suggère d’avoir pitié de son corps, et peu à peu de le nourrir mieux qu’il ne convient. De là, sous prétexte de sage gouvernement de soi-même, par une lente déviation, elle le mène à la chute dans le gouffre de la volupté. Au mondain, elle propose d’emblée de s’occuper de ce corps en servant sa convoitise. 336 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE

69. Lorsque la convoitise est excitée, l’esprit voit en rêve ce qui fait la matière du plaisir. Quand c’est la colère, il voit ce qui provoque la crainte. De plus, les démons impurs s’emploient à fortifier nos passions et, en s’appuyant sur notre négligence complice, il les excitent. Les bons anges, au contraire, les apaisent et nous poussent à la pratique des vertus. 356 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE

5. La malice des démons, selon le bienheureux Denys, se définit ainsi : colère sans raison, convoitise sans intelligence, imagination emportée. Or la déraison, l’inintelligence, l’emportement sont, par définition privation de raison, d’intelligence et de prudence. Mais la privation est postérieure à la possession. Donc, avant d’être privés, les démons étaient pourvus de raison, d’intelligence, d’une sage prudence. Par conséquent, les démons non plus ne sont pas par nature mauvais : ils le sont devenus par un mauvais usage de leurs facultés naturelles. 430 Centuries sur la Charité TROISIÈME CENTURIE

56. L’égoïsme, je l’ai dit bien souvent, est à la source de toutes les pensées passionnées. De Iui naissent, en effet, les trois vices capitaux de la convoitise : gourmandise, avarice, vaine gloire. Puis de la gourmandise naît la luxure, de l’avarice la cupidité, de la vaine gloire l’orgueil. Et tous les autres, sans exception, se rattachent à l’un des trois précédents : colère, tristesse, rancune, paresse, envie, médisance, etc… Passions qui toutes ensemble enchaînent l’esprit aux objets matériels, le retiennent sur la terre, pesant sur lui comme une masse de pierre. Sur lui, plus léger par nature et plus vif que le feu ! 532 Centuries sur la Charité TROISIÈME CENTURIE

64. Celui dont les désirs se bornent aux choses de la terre convoite la bonne chère, le plaisir sexuel, la célébrité, la fortune et tout ce qu’elles entraînent. Si son esprit ne trouve aucun objet meilleur vers quoi tourner la convoitise, il restera à jamais incapable de mépriser ces objets-là. Combien plus excellente, sans comparaison, la connaissance de Dieu et des réalités divines ! 548 Centuries sur la Charité TROISIÈME CENTURIE

75. L’amour de Dieu est l’adversaire de la convoitise : c’est lui qui amène l’esprit à s’abstenir des plaisirs. L’amour du prochain, lui, s’oppose à la colère : c’est lui qui rend indifférent à la gloire et à la fortune. Voici les deux deniers que le Sauveur a donné à l’hôtelier pour qu’il le soigne. Mais veille à ne pas te montrer ingrat en l’associant aux brigands, sinon tu seras de nouveau assailli et laissé non plus à demi, mais tout à fait mort. 774 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE