Communion quotidienne.

Lettres — 93 (à la patricienne Césarée, 372). La communion et participation quotidienne au corps sacré et au sang du Christ est chose bonne et utile. Elle est conforme à la claire parole du Christ : « Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle» ( Jn 6, 55 ). Qui peut douter que cette participation constante à la vie ne désigne la vie parfaite ? Quant à nous, nous communions quatre fois chaque semaine, le dimanche, le quatrième jour, le jour de la parascève, et le samedi. Nous y ajoutons d’autres fois, s’il y est fait mémoire d’un saint. Dans les temps de persécution, en l’absence de prêtre ou de diacre, on est contraint de communier de sa propre main. Il est inutile de montrer qu’il n’y a dans cette coutume rien d’excessif, étant donné qu’une longue pratique la fonde par les faits. Tous ceux qui mènent dans les déserts la vie solitaire, là où ils n’ont pas de prêtre, conservent chez eux la communion et se la donnent à eux-mêmes. A Alexandrie et en Egypte, chaque fidèle laïc conserve chez lui le plus souvent la communion et la prend de sa main, comme il le veut. Une fois en effet que le prêtre a accompli et donné le sacrifice, celui qui l’a reçu tout entier en une fois, s’il ne le consomme que jour par jour, est amené à penser qu’il le prend et le reçoit de celui qui le lui a donné. Et en effet, le prêtre à l’église donne une parcelle et celui qui la reçoit la retient en sa puissance et la porte à sa bouche de sa propre main. C’est toujours le même pouvoir qu’il exerce, qu’il ne reçoive du prêtre qu’une parcelle ou qu’il en reçoive plusieurs.