{{Conférences — 10, 14.}} Trois choses rendent consistant un esprit dissipé : les veilles, la méditation, la prière; l’assiduité et l’application continuelle à ces trois exercices établissent l’âme dans une inébranlable fermeté. Celle-ci pourtant ne s’acquiert point, si l’on ne s’adonne encore à un travail continu, non par un motif de cupidité, mais pour les besoins sacrés du monastère, en s’affranchissant par là des inquiétudes et soucis de la vie présente, ce qui rend possible l’accomplissement du précepte de l’Apôtre : « Priez sans relâche» ( 1 Thess 5, 17 ). Celui-là prie peu, qui ne prie que lorsqu’il est à genoux. Mais celui qui, à genoux, s’abandonne à toutes les distractions, ne prie pas du tout. Aussi faut-il se mettre, avant la prière, dans les dispositions que l’on veut avoir en s’y livrant ; car c’est une loi fatale, que les dispositions de l’âme dépendent alors de l’état qui l’a précédé.