coeur

Que chacun de vous prenne donc à COEUR la tâche de séparer « l’eau qui est en haut de celle qui est en bas », afin de comprendre et de s’assimiler cette eau spirituelle « qui est au-dessus du firmament » pour tirer de « son sein des fleuves d’eau vive » « jaillissant jusqu’à la vie éternelle », loin, bien loin de l’eau d’en bas, c’est-à-dire» de l’eau de l’abîme où l’Écriture place les ténèbres et où habitent « le prince de ce monde » et le « dragon » ennemi « avec ses anges », comme il a été dit plus haut. Homélies sur la Genèse: I – LA CRÉATION Le premier jour.

Nous donc, semblablement, nous devons à la fois porter du fruit et avoir en nous-mêmes nos semences, c’est-à-dire garder dans notre COEUR les semences de toutes les bonnes oeuvres et de toutes les vertus ; ainsi enfoncées dans nos esprits, elles nous feront accomplir avec justice tous les actes qui se présenteront. Car les fruits de ces semences, ce sont nos actes qui proviennent « du bon trésor de notre COEUR ». Homélies sur la Genèse: I – LA CRÉATION Le premier jour.

Si nous écoutons la parole et si, après l’avoir entendue, notre terre produit aussitôt de l’herbe, et si cette herbe, avant d’être mûre et de porter du fruit, vient à se dessécher, notre terre sera appelée « caillouteuse ». Mais si la parole s’implante dans notre COEUR avec des racines si profondes qu’elle produise le fruit des bonnes oeuvres et porte la semence des biens à venir, alors vraiment chacune de nos terres porte son fruit, l’une cent, l’autre soixante, l’autre trente pour un, selon ce qu’elle peut. Et remarquons bien que notre fruit ne doit comporter nulle zizanie ou ivraie, qu’il ne doit pas se trouver sur les bords du chemin, mais qu’il doit être semé dans le chemin lui-même, dans ce Chemin qui dit « Je suis la Voie », pour que les « oiseaux du ciel » ne grappillent pas nos fruits ni notre vigne. Et même, s’il est donné à tel d’entre nous d’être une « vigne », que celui-là se garde de porter des épines au lieu de grappes : sinon cette vigne ne sera « ni taillée, ni cultivée » et les nuées n’auront pas l’ordre de « laisser tomber la pluie sur elle » ; elle deviendra un désert où croîtront les épines. Homélies sur la Genèse: I – LA CRÉATION Le premier jour.

De même que le soleil et la lune sont, d’après l’Écriture, les grands luminaires au firmament du ciel, ainsi, en nous, le Christ et l’Église. Mais Dieu a ajouté des étoiles au firmament ; il faut donc voir aussi ce qui en nous, c’est-à-dire dans le ciel de notre COEUR, tient lieu d’étoiles. Homélies sur la Genèse: I – LA CRÉATION Le premier jour.

L’explication littérale, c’est qu’au commandement de Dieu les eaux produisent les êtres qui rampent et les oiseaux, et qu’ainsi nous connaissons l’auteur des choses visibles. Mais voyons aussi comment cela se passe au firmament de notre ciel, c’est-à-dire dans la ferme réalité de notre esprit et de notre COEUR. Homélies sur la Genèse: I – LA CRÉATION Le premier jour.

Je crois qu’une fois que notre esprit a été illuminé par le Christ, notre soleil, il lui est ordonné de se servir des eaux qui sont en lui pour produire des êtres qui rampent et des oiseaux qui volent, c’est-à-dire d’étaler au jour les bonnes et les mauvaises pensées pour opérer la séparation du bien et du mal, puisqu’aussi bien l’un et l’autre viennent du COEUR. C’est de notre COEUR, en effet, que sortent, comme des eaux, les bonnes et les mauvaises pensées. Sur la parole et sur l’ordre de Dieu, étalons-les donc les unes et les autres au regard et au jugement de Dieu, afin qu’illuminés par lui nous puissions séparer ce qui est mal de ce qui est bien, autrement dit pour que nous puissions nous séparer de ce qui rampe sur la terre et donne des préoccupations terrestres. Homélies sur la Genèse: I – LA CRÉATION Le premier jour.

Tout à l’heure, le texte portait : « que les eaux produisent des êtres vivants qui rampent et des oiseaux volant sur la terre au firmament du ciel », mais il porte maintenant : « que la terre produise des êtres vivants selon leur espèce, des quadrupèdes et des êtres qui rampent et des bêtes de la terre selon leur espèce ». Pour ce qui est des êtres produits par l’eau, nous avons dit qu’il fallait les interpréter comme les mouvements et les pensées de notre esprit qui viennent de l’intime du COEUR. Quant à ce qui est dit maintenant : « que la terre produise des êtres vivants selon leur espèce, des quadrupèdes, des êtres qui rampent et des bêtes de la terre selon leur espèce », je pense qu’il faut entendre par là les mouvements de notre homme extérieur, autrement dit de l’homme charnel et terrestre. Car là où il est question de la chair, il n’est pas fait mention d’oiseaux mais seulement de quadrupèdes, de bêtes qui rampent et de bêtes de la terre. Au dire de l’Apôtre, « le bien n’habite pas dans ma chair » et « la sagesse de la chair est ennemie de Dieu » ; aussi, ce que produit la terre, c’est-à-dire notre chair, c’est ce qui fait l’objet de ce commandement du même apôtre : « Faites mourir vos membres, ce membres de l’homme terrestre, la fornication, l’impureté, la luxure, l’avarice, l’idolâtrie » et le reste. Homélies sur la Genèse: I – LA CRÉATION Le premier jour.

Par conséquent ceux qui cherchent et s’appliquent à se rendre célestes par une vie parfaite et une compréhension profonde, deviennent eux-mêmes des « trônes de Dieu » et sont rendus célestes surtout à cause de leur manière de servir et de leur intimité ; ils disent : « Il nous a ressuscites avec le Christ et nous a fait asseoir avec lui dans les cieux ». Mais aussi ceux dont « le trésor est dans le ciel » peuvent être appelés célestes et trône de Dieu, car « là où est leur trésor, là est leur COEUR ». Dieu ne se contente pas de reposer sur eux, mais « il habite en eux ». Homélies sur la Genèse: I – LA CRÉATION Le premier jour.

Nous avons déjà interprété cela au sens littéral dans le passage où Dieu dit : « Faisons l’homme, etc., qu’il domine sur les poissons de la mer et sur les oiseaux du ciel, etc. » Mais, au sens allégorique, ce qui me semble indiqué par les poissons, les oiseaux, les animaux et les êtres de la terre qui rampent, c’est ce que nous avons déjà dit plus haut, c’est-à-dire, soit tout ce qui procède de l’âme et de la pensée du COEUR, soit tout ce qui provient des désirs corporels et des mouvements de la chair. Les saints qui sont fidèles à la bénédiction de Dieu tiennent tout cela sous leur domination, car les saints conduisent l’homme tout entier selon la volonté de l’esprit ; les pécheurs au contraire sont sous la domination de ce qui provient des vices de la chair et des plaisirs du corps. Homélies sur la Genèse: I – LA CRÉATION Le premier jour.

Et nous, selon la parole de l’Apôtre Paul, « appliquons-nous à la lecture », pour que nous puissions, selon ses propres termes, « recevoir le sens du Christ » et connaître « ce que Dieu nous a donné ». Ce qui nous a été donné comme nourriture, n’en faisons pas une nourriture de « porcs » ou de chiens, mais transformons-le pour nous rendre dignes de recevoir dans l’asile de notre COEUR le Verbe et Fils de Dieu qui vient avec son Père et qui veut faire en nous sa demeure dans l’Esprit Saint, dont nous devons être avant tout le temple par notre sainteté. A Lui, la gloire dans l’éternité des siècles et des siècles. Ainsi soit-il. Homélies sur la Genèse: I – LA CRÉATION Le premier jour.

En attendant, vous avez vu ce que sont ces bois équarris. Le Noé spirituel les a établis, pour ceux qui sont au dedans, comme un mur et une protection contre les flots qui viennent battre du dehors. Et si ces bois sont enduits de bitume « à l’intérieur et à l’extérieur », c’est que l’architecte de l’Église, le Christ, ne veut pas que vous soyez comme ceux qui « paraissent au dehors justes aux yeux des hommes mais qui, à l’intérieur, sont des sépulcres pleins de cadavres » ; Il veut que vous soyez saints de corps à l’extérieur et purs de COEUR au dedans, sur vos gardes de tout côté et défendus par la vertu de chasteté et d’innocence. Voilà ce que c’est que d’être enduit de bitume à l’intérieur et à l’extérieur. Homélies sur la Genèse: II – L’ARCHE DE NOÉ Le premier jour.

S’il y a quelqu’un de capable, malgré la poussée du mal et le débordement des vices, de se détourner des choses fragiles, périssables et caduques, pour écouter la parole de Dieu et les injonctions célestes, celui-là construit dans son COEUR l’arche du salut et consacre, pour ainsi dire, en lui-même la bibliothèque de la parole divine ; il lui donne comme longueur, comme largeur et comme hauteur, la foi, la charité et l’espérance. La foi en la Trinité, il la déploie durant la longueur de la vie et l’immortalité ; la largeur de la charité, il l’établit par des sentiments de douceur et de bonté ; la hauteur de l’espérance, il la porte jusqu’aux réalités célestes, car s’il vit sur la terre, « c’est dans les cieux qu’il a sa demeure ». Il rapporte à l’unité l’ensemble de ses actes ; car il sait que « tous courent, mais qu’un seul reçoit la palme », celui qui n’est pas divisé par la multiplicité des pensées et l’instabilité de l’esprit. Homélies sur la Genèse: II – L’ARCHE DE NOÉ Le premier jour.

Quant à toi, si tu fais une arche, si tu réunis une bibliothèque, serres-y les écrits des prophètes, des apôtres et de ceux qui les ont suivis dans la droite ligne de la foi. Fais-la à double et à triple étage. Par elle, apprends les récits de l’histoire ; par elle, apprends à connaître le « grand mystère » qui a son achèvement dans le Christ et dans l’Église ; par elle, sache corriger tes moeurs, supprimer tes vices, purifier ton âme et la dépouiller de tous les liens qui la tiennent captive, en y installant les cellules diverses des vertus et des progrès. Tu l’enduiras de bitume au dedans et au dehors, « en portant la foi dans ton COEUR et en la confessant de bouche », en possédant intérieurement la science et accomplissant extérieurement les oeuvres, en t’avançant dans la pureté intérieure du COEUR et dans la chasteté extérieure du corps. Homélies sur la Genèse: II – L’ARCHE DE NOÉ Le premier jour.

Mais ce qui fait dire que Dieu parle à l’homme, c’est qu’il soupire dans le COEUR des saints et qu’il fait parvenir le son de sa voix à leurs oreilles. Ainsi, quand il veut montrer qu’il connaît les paroles et les actes de chacun, il dit qu’ « il a entendu » ; quand il veut montrer que nous avons commis une injustice, il dit qu’ « il est irrité » ; quand il veut nous convaincre d’ingratitude pour ses bienfaits, il dit qu’ « il se repent » ; et bien qu’il parle de tout cela comme de dispositions humaines, en réalité cependant il ne se sert pas de membres corporels. Car la substance divine est simple, elle n’est pas composée de membres, d’organes, ni d’états affectifs. Seulement, les opérations divines, pour être saisies par les hommes, doivent être présentées sous des termes empruntés aux membres humains et exprimées sous le couvert de sentiments bien connus. C’est ainsi que l’on dit que Dieu est irrité, qu’il entend ou qu’il parle. Homélies sur la Genèse: III – LA CIRCONCISION D’ABRAHAM Le premier jour.

Beaucoup, avant eux, ont vécu de longues années, neuf cents ans et plus, certains même vécurent jusqu’au déluge, et pourtant aucun n’a eu l’appellation d’« ancien ». Car, chez Abraham, ce terme ne souligne pas la vieillesse du corps, mais la plénitude du COEUR. Homélies sur la Genèse: III – LA CIRCONCISION D’ABRAHAM Le premier jour.

Tel est un des textes de Paul sur la circoncision. En voici un autre : « Le vrai Juif n’est pas celui qui le paraît, dit-il, la vraie circoncision n’est pas celle qu’on voit dans la chair ; mais le Juif, c’est celui qui l’est intérieurement, et la circoncision, c’est celle du COEUR, selon l’esprit et non selon la lettre. » Ne vous semble-t-il pas plus digne de parler d’une telle circoncision dans les saints et les amis de Dieu, plutôt que d’un retranchement de chair ? Homélies sur la Genèse: III – LA CIRCONCISION D’ABRAHAM Le premier jour.

La nouveauté du propos effarouche peut-être autant quelques-uns de nos frères que les Juifs. Car Paul semble imaginer quelque chose d’impossible en prônant la circoncision du COEUR. Le moyen de circoncire un organe enfoui dans la profondeur des entrailles et échappant aux regards humains ? Homélies sur la Genèse: III – LA CIRCONCISION D’ABRAHAM Le premier jour.

Revenons donc aux paroles des prophètes, pour qu’avec vos prières la lumière se fasse sur toutes ces questions. Le prophète Ezéchiel dit : « Aucun étranger incirconcis de COEUR et incirconcis de chair n’entrera dans mon sanctuaire ». Et de même ailleurs, tout en faisant des reproches, le prophète dit .: « Tous les étrangers sont incirconcis de chair, mais les fils d’Israël sont incirconcis de COEUR. » Ce qui indique bien qu’à moins d’être circoncis de COEUR et de chair, « on n’entrera pas dans le sanctuaire » de Dieu. Homélies sur la Genèse: III – LA CIRCONCISION D’ABRAHAM Le premier jour.

– Mais je vais paraître pris à mes propres paroles. Car aussitôt, sur ce passage du prophète, un Juif peut m’arrêter et me dire : « Le prophète indique ici les deux circoncisions, celle de la chair et celle du COEUR. Il n’y a donc plus de place pour l’allégorie, puisque les deux espèces de circoncision y sont envisagées. » Homélies sur la Genèse: III – LA CIRCONCISION D’ABRAHAM Le premier jour.

Mais laissons ces gens qui, comme les idoles, « ont des oreilles et n’entendent pas, des yeux et ne voient pas ». Pour vous, ô « peuple de Dieu, peuple qu’il s’est acquis, peuple choisi pour annoncer les vertus du Seigneur », recevez la vraie circoncision de la parole de Dieu dans vos oreilles, sur vos lèvres, dans votre COEUR, dans votre chair et dans tous vos membres sans exception. Homélies sur la Genèse: III – LA CIRCONCISION D’ABRAHAM Le premier jour.

Il ne nous manque plus que d’expliquer la circoncision du COEUR. Quand on brûle de désirs luxurieux et de basses concupiscences, pour dire bref, quand « on commet l’adultère dans son COEUR », on est incirconcis de COEUR. Quand on accueille dans son esprit des pensées hérétiques, quand on agite dans son COEUR des idées blasphématoires contre la science du Christ, on est incirconcis de COEUR. Mais quand on garde la pureté de la foi en toute droiture de conscience, on est circoncis de COEUR et on mérite de s’entendre dire : « Bienheureux les COEURs purs, parce qu’ils verront Dieu. » Homélies sur la Genèse: III – LA CIRCONCISION D’ABRAHAM Le premier jour.

Cependant, à ces expressions des prophètes, j’oserai en ajouter d’autres analogues. Car s’il faut circoncire nos oreilles, nos lèvres, notre COEUR, notre chair, au sens que nous venons d’expliquer, on peut aussi dire que nos mains, nos pieds, nos regards, notre odorat, notre toucher ont également besoin de circoncision. Pour que l’homme de Dieu soit absolument parfait, tous ses membres doivent être circoncis : les mains doivent s’abstenir des larcins, des vols, des meurtres, et s’ouvrir seulement pour les oeuvres de Dieu. Il faut circoncire les pieds, pour qu’ « ils ne soient pas agiles pour répandre le sang », pour qu’ils n’entrent pas « dans le conseil des méchants » et qu’ils ne se meuvent que selon les intentions de Dieu. Il faut circoncire les yeux, pour qu’ils ne convoitent pas le bien du prochain, pour qu’ils ne regardent pas « de femme avec concupiscence ». Si on promène des regards malsains et indiscrets sur des formes féminines, on est incirconcis des yeux. Mais si « soit en mangeant, soit en buvant, on mange et on boit pour la gloire de Dieu », comme le demande l’Apôtre, on est circoncis dans son goût. Quand « on se fait un dieu de son ventre » et que l’on s’adonne aux raffinements de la gourmandise, je dirai qu’on a le goût incirconcis. Si on s’empare de « la bonne odeur du Christ » et si on cherche le « parfum de suavité » dans les oeuvres de miséricorde, on a l’odorat circoncis ; mais si l’on s’avance « oint des parfums les plus exquis », il faut dire que l’on a l’odorat incirconcis. Homélies sur la Genèse: III – LA CIRCONCISION D’ABRAHAM Le premier jour.

Telle est la circoncision que Josué a donnée « avec des couteaux de pierre » au peuple de Dieu. Mais quel est ce couteau de pierre, quel est ce glaive avec lequel on circoncit le peuple de Dieu ? Écoutez ce que dit l’Apôtre : « Elle est vivante la parole de Dieu, elle est efficace, plus acérée qu’aucun glaive à deux tranchants ; si pénétrante qu’elle va jusqu’à séparer l’âme et l’esprit, les jointures et les moelles ; elle démêle les sentiments et les pensées du COEUR. » – Voilà le glaive qui doit nous circoncire, ce glaive qui fait dire au Seigneur Jésus : « Je ne suis pas venu apporter la paix sur la terre, mais le glaive. » Homélies sur la Genèse: III – LA CIRCONCISION D’ABRAHAM Le premier jour.

Que le Seigneur nous accorde de « croire dans notre COEUR, de confesser de bouche » et de manifester par les oeuvres que « l’alliance de Dieu est dans notre chair », pour que « les hommes, voyant nos bonnes oeuvres, glorifient notre Père qui est dans les cieux » par Jésus-Christ notre Seigneur, « à qui appartient la gloire dans les siècles des siècles ». Ainsi soit-il. Homélies sur la Genèse: III – LA CIRCONCISION D’ABRAHAM Le premier jour.

Voyons plutôt quel est cet arbre sous lequel se tenait Abraham et où il offrait un repas au Seigneur et à ses anges. L’Écriture porte : « Sous l’arbre de Mambré ». Mambré, dans notre langue, signifie « vision » ou « péné-tration ». Comprenez-vous alors quel est le lieu où le Seigneur peut se mettre à table ? La pénétration de la vue d’Abraham l’a charmé. C’est qu’Abraham était « un COEUR pur qui pouvait voir Dieu ». Dans un tel lieu, dans un tel COEUR, le Seigneur peut venir se mettre à table avec ses anges. – Autrefois, également, les prophètes étaient appelés des voyants. Homélies sur la Genèse: IV – L’APPARITION DE DIEU A ABRAHAM Le premier jour.

Quiconque veut n’entendre ce récit que selon la lettre ferait mieux de se ranger parmi les Juifs que de rester avec les Chrétiens. Mais quiconque veut être chrétien et disciple de Paul doit écouter Paul qui dit que « la loi est spirituelle », et qui déclare, parlant d’Abraham, de son épouse et de ses fils, que c’est un « sujet allégorique ». Il n’est pas facile à qui que ce soit de découvrir toutes les allégories que ce sujet renferme. Il lui faut néanmoins prier pour que « soit ôté le voile » qui est sur son COEUR « à lui qui s’efforce de se tourner vers le Seigneur », – « car le Seigneur c’est l’Esprit », – il faut prier pour que le Seigneur lui-même ôte le voile de la lettre et fasse briller la lumière de l’esprit, et qu’ainsi nous puissions dire que « le visage découvert, réfléchissant la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image de plus en plus resplendissante, comme par l’esprit du Seigneur ». Homélies sur la Genèse: VI – ABIMÉLECH ET SARA Le premier jour.

– Cependant, jadis, Pharaon lui aussi avait voulu prendre Sara, mais il ne le voulait pas « avec un COEUR pur ». – La vertu ne peut entrer chez qui que ce soit sans la pureté de COEUR. Aussi l’Écriture rapporte que « le Seigneur frappa Pharaon de grands et terribles malheurs ». Car la vertu ne pouvait pas habiter avec l’exterminateur, – ainsi que signifie en notre langue le mot de Pharaon. Homélies sur la Genèse: VI – ABIMÉLECH ET SARA Le premier jour.

Mais considérons ce qu’Abimélech dit au Seigneur : « Tu sais, Seigneur, dit-il, que j’ai fait cela avec un COEUR pur. » – Abimélech agit tout autrement que Pharaon. Il est loin d’être totalement ignorant et perverti : il sait au moins qu’il faut un COEUR pur pour se préparer à la vertu. Aussi Dieu le guérit-il, à la prière d’Abraham, pour avoir voulu prendre la vertu avec un COEUR pur. Et il n’y eut pas que lui à être guéri, il y eut aussi ses servantes. Homélies sur la Genèse: VI – ABIMÉLECH ET SARA Le premier jour.

Que signifie ce qu’a ajouté l’Écriture : « Et le Seigneur ne lui permit pas de la toucher » ? Si Sara représente la vertu et si c’est avec un COEUR pur qu’Abimélech a voulu avoir la vertu pour épouse, pourquoi l’Écriture dit-elle que « le Seigneur ne lui permit pas de la toucher » ? Homélies sur la Genèse: VI – ABIMÉLECH ET SARA Le premier jour.

Abimélech signifie : mon père est roi. Or il me semble qu’Abimélech représente les sages parmi les amis du siècle, adonnés à la philosophie, sans avoir encore entièrement ni pleinement atteint la règle de piété, sachant toutefois que Dieu est le père et le roi de tout, autrement dit qu’il a tout fait et qu’il gouverne tout. Sur ce plan de la philosophie morale, il est bien vrai que ces gens-là ont cultivé jusqu’à un certain point la pureté de COEUR et qu’ils ont cherché généreusement, avec zèle, à entrer en communication de la vertu divine. Mais « Dieu n’a pas permis qu’ils la touchent ». Car ce n’était pas Abraham – quelque grand qu’il fût, il n’était qu’un serviteur, – mais le Christ qui était destiné à donner cette grâce aux Gentils. Aussi, malgré l’impatience d’Abraham de voir la parole qui lui avait été dite : « Toutes les nations seront bénies en toi », s’accomplir en lui et par lui, c’est en Isaac que lui est faite la promesse, c’est-à-dire dans le Christ, selon ce que dit l’Apôtre : « Il n’a pas dit « et à ses descendants » comme s’il s’agissait de plusieurs, mais « et à ta descendance », comme ne parlant que d’un seul qui est le Christ. » Homélies sur la Genèse: VI – ABIMÉLECH ET SARA Le premier jour.

Donc, selon notre système d’allégorie, Pharaon – c’est-à-dire l’homme impur, l’exterminateur – ne pouvait absolument pas prendre Sara, c’est-à-dire la vertu, pour épouse. Tandis qu’Abimélech, c’est-à-dire l’homme à la vie pure, le philosophe, le pouvait, lui qui la cherchait avec un COEUR pur. Cependant « le moment n’était pas encore venu ». Aussi la vertu reste avec Abraham, elle reste avec la circoncision, jusqu’à ce que vienne le temps où, avec le Christ Jésus notre Seigneur « en qui habite corporellement la plénitude de la divinité », la Vertu totale et parfaite passe à l’Église des Gentils. Homélies sur la Genèse: VI – ABIMÉLECH ET SARA Le premier jour.

– On nous lit Moïse à l’église. Appliquant à nous-mêmes la parole de l’Apôtre, demandons au Seigneur que « lorsqu’on lit Moïse, il n’y ait pas un voile qui recouvre notre COEUR ». Homélies sur la Genèse: VII – NAISSANCE ET SEVRAGE D’ISAAC Le premier jour.

Qu’en dis-tu, Abraham ? Quelles sont les pensées qui s’agitent dans ton COEUR ? La voix de Dieu s’est fait entendre pour secouer et éprouver ta foi. Qu’en dis-tu ? Qu’en penses-tu ? Est-ce que tu hésites ? Est-ce que tu rumines et calcules ainsi dans ton COEUR : « Si c’est en Isaac que la promesse m’a été faite et que je l’offre en holocauste, je n’ai plus de promesse à attendre ? «N’est-ce pas plutôt cet autre raisonnement que tu tiens, en te disant que celui qui t’a fait la promesse ne peut mentir et que, quoi qu’il arrive, la promesse demeurera ? Homélies sur la Genèse: VIII – LE SACRIFICE D’ABRAHAM Le premier jour.

Abraham se leva le matin – en ajoutant le mot « matin » l’Écriture a peut-être voulu montrer qu’un rayon de lumière brillait déjà dans son COEUR -, il sella son ânesse, prépara le bois et prit son fils. Il ne délibère pas, n’hésite pas, ne parle à personne de son dessein, mais aussitôt se met en marche. Homélies sur la Genèse: VIII – LE SACRIFICE D’ABRAHAM Le premier jour.

« Et il parvint à l’endroit que le Seigneur lui avait fixé, le troisième jour. » Je laisse de côté pour le moment le symbole caché que contient ce troisième jour et je regarde la sagesse et les intentions du maître de l’épreuve. Ainsi, alors que tout devait avoir lieu sur des montagnes, il n’y avait pas de montagne aux alentours, et le voyage se prolonge durant trois jours, tout au long desquels le retour incessant des inquiétudes déchire les entrailles paternelles. Pendant ce long délai, le père peut à loisir contempler son enfant ; il prend avec lui ses repas ; et l’enfant, durant les nuits, enlace le cou de son père, se serre contre sa poitrine, repose contre son COEUR. Vous le voyez, l’épreuve est au comble. Homélies sur la Genèse: VIII – LE SACRIFICE D’ABRAHAM Le premier jour.

Quand vous vous approchez de Dieu dans la joie, il vous rend à son tour ce que vous lui avez offert, et il vous dit : « Vous me reverrez et votre COEUR se réjouira et nul ne vous ravira votre joie. » Ainsi tout ce que vous offrez à Dieu vous revient surabondamment. C’est ce qu’indiquent les Évangiles – encore que la figure soit diffé-rente – dans la parabole où il est dit qu’un homme reçut une mine pour la faire fructifier et procurer de l’argent au père de famille. Écoutez le texte en effet : « Enlevez-lui cette mine, dit-il, et donnez-la à celui qui en a dix. » Mais si vos cinq mines en rapportent dix, on vous en fera don et elles vous seront laissées. Homélies sur la Genèse: VIII – LE SACRIFICE D’ABRAHAM Le premier jour.

Si le Christ est appelé le mari de l’âme, – car l’âme l’épouse quand elle vient à la foi, – son adversaire est bien cet autre mari que l’âme épouse quand elle s’écarte de la foi, celui-là même que l’Écriture nomme « l’ennemi » parce qu’ « il sème l’ivraie au milieu du bon grain ». Il ne suffit donc pas pour l’âme qu’elle soit chaste de corps, il faut encore que ce mari exécrable ne l’ait point connue. Car il peut arriver qu’une femme, tout en conservant la virginité du corps, connaisse ce mari exécrable qu’est le diable, et qu’en accueillant dans son COEUR les traits de la convoitise elle perde la chasteté de l’âme. Et c’est parce que Rébecca était saintement vierge de corps et d’âme à la fois, que l’Écriture redouble son éloge et dit : « elle était vierge et aucun homme ne l’avait connue. » Homélies sur la Genèse: X – RÉBECCA Le premier jour.

C’est par les mariages aussi que l’Écriture désigne symboliquement les progrès des saints. Aussi, dans ces mariages vous pouvez être le mari si vous voulez : si, par exemple, vous exercez l’hospitalité de grand COEUR, c’est elle, l’hospitalité, que pour ainsi dire vous prenez pour épouse ; et si vous lui ajoutez le soin des pauvres, c’est comme une seconde épouse que vous prenez ; si vous y joignez la patience, la douceur et les autres vertus, vous aurez pris autant d’épouses que vous avez de vertus. Homélies sur la Genèse: XI – ABRAHAM ÉPOUSE CÉTHURA – SÉJOUR D’ISAAC AU PUITS DE VISION Le premier jour.

Si, au contraire, je me néglige, si je ne mets pas plus en pratique en mon particulier la parole de Dieu que je ne me rends fréquemment à l’église pour l’écouter, comme je vois faire à certains d’entre vous qui viennent seulement à l’église les jours de fête, en vérité des gens de cette sorte n’habitent pas près du puits de vision. Je crains pour ma part que ceux qui se montrent ainsi négligents, ne boivent pas aux puits de la vie et ne refassent pas leurs forces ; et cela, quand bien même ils se rendraient à l’église, car ils s’occupent alors des affaires qui leur tiennent à COEUR, des soucis qu’ils emportent avec eux, et ils s’en vont sans s’être désaltérés aux puits des Écritures. Homélies sur la Genèse: XI – ABRAHAM ÉPOUSE CÉTHURA – SÉJOUR D’ISAAC AU PUITS DE VISION Le premier jour.

Et vous, si vous scrutez sans cesse les visions des prophètes, si vous les examinez sans cesse, si vous désirez sans cesse en faire votre profit, si vous les méditez, si vous demeurez en elles, vous aussi vous recevrez la bénédiction du Seigneur et vous habiterez près du puits de vision. Le Seigneur Jésus vous apparaîtra aussi « sur le chemin », il vous ouvrira les Écritures, et vous direz alors : « Est-ce que notre COEUR n’était pas tout brûlant : au dedans de nous tandis qu’il nous dévoilait les Écritures ? » Car le Seigneur Jésus apparaît à ceux qui tiennent compte « de sa loi nuit et jour ». « A lui la gloire : et la puissance dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. » Homélies sur la Genèse: XI – ABRAHAM ÉPOUSE CÉTHURA – SÉJOUR D’ISAAC AU PUITS DE VISION Le premier jour.

Je pense que l’on peut dire de chacun de nous qu’il y a également au dedans de lui « deux nations et deux peuples ». Car, s’il y a le peuple des vertus en nous, il n’y a pas moins le peuple des vices : « c’est de notre COEUR, en effet, que viennent les mauvaises pensées, les adultères, les vols, les faux témoignages », et aussi « les tromperies, les rivalités, les hérésies, les jalousies, les orgies et autres choses semblables. » Vous voyez par là l’importance du peuple du mal en nous. Mais si nous pouvons mériter de dire cette parole des saints : « Par l’effet de votre crainte, Seigneur, nous avons conçu, nous avons enfanté et nous avons fait paraître sur la terre l’esprit de votre salut », alors il y a en nous un autre peuple, de génération spirituelle celui-là. Car « les fruits de l’esprit sont la charité, la joie, la paix, la patience, l’humilité, la douceur, la continence, la charité ». Homélies sur la Genèse: XII – RÉBECCA CONÇOIT ET ENFANTE Le premier jour.

Essayez donc, vous qui m’écoutez, d’avoir un puits bien à vous et une source bien à vous ; de la sorte, quand vous prendrez le livre des Écritures, vous arriverez à découvrir, vous aussi, de votre propre chef, quelque explication. Oui, d’après ce que vous avez appris dans l’Église, essayez de boire, vous aussi, à la source de votre esprit, En vous-mêmes, naturellement, il y a « l’eau vive », il y a les canaux intarissables et les fleuves gonflés du sens raisonnable, à moins qu’ils ne soient obstrués de terre et de déblais. Dans ce cas, ce qu’il vous faut, c’est creuser votre terre et la nettoyer de sa saleté, c’est-à-dire chasser la paresse d’esprit et secouer la torpeur du COEUR. Écoutez en effet ce que dit l’Écriture : « Tourmente un oeil et il en coulera des larmes ; tourmente un COEUR et il en sortira de la vivacité d’esprit. » Homélies sur la Genèse: XII – RÉBECCA CONÇOIT ET ENFANTE Le premier jour.

Ainsi donc les puits creusés par Abraham, c’est-à-dire les écrits de l’Ancien Testament, ont été remplis de terre par les Philistins, que ce fussent de mauvais docteurs, Scribes et Pharisiens, ou les puissances adverses : leurs ouvertures furent bouchées, pour qu’ils ne pussent donner à boire aux descendants d’Abraham, Oui, ce peuple ne peut pas boire aux Écritures, et « la soit de la parole de Dieu » le tourmente, jusqu’à la venue d’Isaac qui dégage les puits où boiront ses serviteurs. – Soyons donc pleins de reconnaissance pour le Christ fils d’Abraham – dont il est dit : « Généalogie de Jésus-Christ, fils de David, fils d’Abraham », – qui est venu et nous a déblayé les puits. Il les déblayait pour ceux qui disaient : « Est-ce : que notre COEUR n’était pas brûlant en nous quand il nous ouvrait les Écritures ? » Ainsi ouvrit-il ces puits et « il les nomma comme les avait nommés Abraham son père », car il ne les changea pas de nom. Homélies sur la Genèse: XIII – LES PUITS D’ISAAC Le premier jour.

Ainsi a-t-il ouvert les puits : il nous a enseigné que Dieu n’est pas à chercher en un lieu déterminé, et nous a appris qu’ « un sacrifice est offert à son nom en tout endroit de la terre ». C’est maintenant en effet « le temps où les vrais adorateurs adorent le Père », non plus à Jérusalem ni sur le mont Garizim, « mais en esprit et en vérité ». Ce n’est donc pas dans un lieu ni sur la terre que Dieu habite, mais dans le COEUR. Vous cherchez alors où se trouve Dieu ? Dieu se trouve en un COEUR pur. C’est là en effet qu’il fera sa demeure, selon qu’il l’a dit par le prophète : « J’habiterai et je marcherai au milieu d’eux, et ils seront mon peuple et je serai leur Dieu, dit le Seigneur. » Homélies sur la Genèse: XIII – LES PUITS D’ISAAC Le premier jour.

Et maintenant que nous entrons au festin de la Sagesse, il ne nous reste plus qu’à ne pas y emporter avec nous les vêtements de la folie. N’y venons pas revêtus de la robe d’infidélité, ni ternis par les taches des péchés; mais, dans la pureté et la simplicité du COEUR, embrassons la parole et mettons-nous au service de la divine Sagesse qui est le Christ Jésus notre Seigneur, « à qui appartiennent la gloire et la puissance dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il ». Homélies sur la Genèse: XIV – APPARITION DU SEIGNEUR A ISAAC – ALLIANCE AVEC ABIMÉLECH Le premier jour.

D’ailleurs, lorsque Siméon fut retenu prisonnier en Egypte et que ses neuf frères, une fois relâchés, revinrent, chez leur père, il n’est pas écrit qu’ils « montèrent » d’Egypte, mais qu’ « ils mirent le blé sur leurs ânes et s’en allèrent ». Il ne convenait pas de dire qu’ils « montèrent », puisque leur frère était retenu captif en Egypte et qu’eux, l’esprit et le COEUR anxieux, lui restaient pour ainsi dire douloureusement attachés par les liens de l’amour. Mais quand ils ont recouvré leur frère, quand Joseph s’est fait connaître et que Benjamin lui a été présenté, quand ils repartent dans la joie, c’est alors qu’il est dit « qu’ils montèrent d’Egypte et vinrent dans la terre de Canaan chez leur père Jacob ». C’est le moment où ils disent à leur père : « Ton fils est vivant et c’est lui qui commande à toute la terre d’Egypte. » On ne peut en effet éviter de dire que ceux qui annoncent que Joseph est vivant et qu’il commande à toute l’Egypte montent de préoccupations bien humbles et bien basses à d’autres extrêmement élevées. Homélies sur la Genèse: XV – LES FRÈRES DE JOSEPH REMONTENT DE L’EGYPTE – JACOB APPREND QUE JOSEPH EST VIVANT Le premier jour.

Puisse le Seigneur Jésus nous « mettre ses mains sur les yeux », à nous aussi, pour que nous nous décidions à tourner les regards, non pas vers « les choses visibles, mais vers les invisibles » ! Qu’il nous ouvre les yeux qui ne s’arrêtent pas aux choses présentes, mais aux choses futures, et qu’il nous dévoile ce regard du COEUR qui contemple Dieu en esprit, par le Seigneur Jésus-Christ lui-même, « à qui soient la gloire et la puissance dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il ». Homélies sur la Genèse: XV – LES FRÈRES DE JOSEPH REMONTENT DE L’EGYPTE – JACOB APPREND QUE JOSEPH EST VIVANT Le premier jour.

Il y a là, me semble-t-il, un reproche pour les Égyptiens. Car, quand il s’agit des Hébreux, on ne trouve pas facilement dans l’Écriture que « la faim les pressait ». Bien qu’il soit écrit que la famine s’appesantit sur le pays, il n’est cependant pas écrit que la faim pressa Jacob ou ses fils ; mais il est dit que la faim pressa les Égyptiens. Car la faim atteint les justes mais elle ne les presse pas; aussi s’en glorifient-ils, comme fait Paul que l’on voit rendre grâces de bon COEUR au milieu d’épreuves de ce genre, quand il dit : « Dans la faim et la soif, dans le froid et la nudité. » Car ce qui est exercice de la vertu pour les justes est punition du péché pour les méchants. Homélies sur la Genèse: XVI – JOSEPH ACQUIERT POUR PHARAON LES TERRES DE L’EGYPTE Le premier jour.

Tandis que pour les justes et pour ceux qui « méditent la loi du Seigneur jour et nuit », « la Sagesse dresse sa table, tue ses victimes, mêle son vin dans la coupe et appelle à haute voix ». Ce n’est pas pour que tous viennent, ni pour que les opulents ou les riches ou les sages de ce monde descendent chez elle, mais – dit l’Écriture – « que ceux qui sont dépourvus d’esprit viennent à moi ». Cela veut dire que ceux qui sont « humbles de COEUR », qui ont appris du Christ à être « doux et humbles de COEUR » (ailleurs ils sont appelés « pauvres en esprit », mais ils sont riches par la foi) viennent au festin de la Sagesse, se restaurent de ses nourritures et repoussent «la famine qui s’appesantit sur la terre ». Homélies sur la Genèse: XVI – JOSEPH ACQUIERT POUR PHARAON LES TERRES DE L’EGYPTE Le premier jour.