Conférences — 6, 3. Tout ce qui est en ce monde est ou bon, ou mauvais, ou indifférent. C’est pourquoi nous devons connaître ce qui est, à proprement parler, bon, ce qui est mauvais, et ce qui tient le milieu entre les deux, afin que notre foi, soutenue par une science véritable, demeure inébranlable dans toutes les tentations. Or, du moins parmi les choses humaines, rien ne mérite d’être tenu pour vraiment bon que la vertu, laquelle nous conduit à Dieu par une foi sans mélange et nous fait adhérer sans cesse à ce bien immuable. Il n’est de mal, au contraire, que le péché, lequel, en nous séparant de Dieu qui est bon, nous unit au démon qui est mauvais. Est indifférent ce qui, selon les sentiments et au gré de celui qui en use, peut se tourner en un sens ou en l’autre : ainsi les richesses, la puissance, l’honneur, la force physique, la santé, la beauté, la vie même ou la mort, la pauvreté, les maladies, les injures et autres choses semblables, qui, selon les dispositions et les sentiments de celui qui en use, peuvent profiter indifféremment, soit au bien, soit au mal.