{{Histoire des moines — 22.}} Il n’y a qu’un solitaire en chaque cellule. Le silence et le repos sont très grands parmi eux ; c’est seulement le samedi et le dimanche qu’ils se réunissent tous ensemble dans l’église, où ils se voient comme s’ils revenaient du ciel. Que si quelqu’un manque en cette assemblée, ils connaissent par là qu’il faut que quelque indisposition l’ait retenu, et tous le vont visiter, non pas tous ensemble, mais les uns après les autres ; et s’ils ont quelque chose qui puisse être agréable au malade, chacun le lui porte. Personne n’ose troubler le silence de son prochain pour quelque autre raison, si ce n’est peut-être que l’un d’eux soit capable d’instruire les autres par ses paroles et de leur donner par ses discours consolation et onction fortifiante, comme on ferait pour des athlètes prêts au combat. Beaucoup d’entre eux viennent à l’église d’une distance de trois ou quatre milles, tant leurs cellules sont éloignées les unes des autres ; mais leur charité est si grande, et qui les unit entre eux et avec tous les frères est telle, qu’ils sont un sujet d’admiration et un exemple pour tout le monde. Et s’ils apprennent que quelqu’un veut demeurer avec eux, chacun lui offre sa cellule.