Celui qui méprise la nature intelligible

{{Homélies sur saint Luc Fr. 84 (Lc, 14, 18 et ss.)}}

Celui qui a acquis les cinq paires de boeufs et n’a pas mis à l’épreuve dès le début ce qu’il a acheté, c’est celui qui méprise la nature intelligible et philosophe au sujet du sensible, comme les Juifs ébionites. Ne les prenant pas sept par sept comme des animaux purs, mais deux par deux comme des animaux impurs, il est entré dans l’arche, alors que le Sauveur fond « les deux en un seul homme nouveau » et dit : « Mon père et moi nous sommes un. » Si deux est le chiffre de la matière, cet homme honore le sensible et le matériel. C’est pourquoi il refuse d’assister au dîner intelligible : de là vient que certains manuscrits, au lieu de : « Je t’en prie », portent : « A cause de cela je ne peux pas venir. » Ceux qui choisissent le sensible prétendent être incapables de concevoir l’incorporel. L’autre dit : « J’ai pris femme » : c’est celui qui croit avoir trouvé une sagesse et, parce qu’il participe à elle, refuse la vraie sagesse, ou celui qui s’est uni à la chair, ami du plaisir plus que de Dieu ; « ceux qui sont dans la chair ne peuvent plaire à Dieu . »