Ce qu’est l’ascétisme chrétien. Contre Celse — L. 5, n. 49.
Comme ce n’est pas ce qui entre dans là bouche de l’homme qui le rend impur [cf. Mt 15, 11], et que les viandes ne nous rendront pas agréables à Dieu [cf. 1 Cor 8, 8], nous ne faisons pas vanité de ne point manger, et quand nous mangeons, ce n’est pas par gourmandise. C’est pourquoi, autant qu’il est en nous, nous n’avons rien de commun avec les disciples de Pythagore, qui ne mangent pas ce qui a été animé. Voyez donc la différence qui existe entre la raison qu’ont les Pythagoriciens d’observer pareille abstinence et la raison qu’ont chez nous les ascètes. Ceux-là s’abstiennent de manger ce qui a été animé à cause de la doctrine fabuleuse de la migration de l’âme en différents corps… Mais nous, si nous faisons quelque chose de semblable, nous le faisons pour dompter notre corps et le réduire en servitude [I Cor 9, 27], et nous voulons «faire mourir les membres de l’homme terrestre qui est en nous, la fornication, l’impureté, la luxure, la passion, les mauvais désirs» [Col 3, 5], et nous faisons tout cela pour «mortifier les actes du corps» [Rom 8,13].