{Et il dit à un autre: Suis-moi; -et il dit: Seigneur, permets-moi d’aller premièrement ensevelir mon père. Et Jésus lui dit: Laisse les morts ensevelir leurs morts; mais toi, va et annonce le royaume de Dieu. (Luc 9:59-60)}
{{Homélies sur saint Luc Fr. 67 (Lc, 9, 59-60)}}
Il existe une signification plus élevée : c’est après la mort de son père, quand celui-ci était un cadavre, que le jeune homme fut appelé par le Sauveur, et je pense ceci : de même que pour Paul le monde était crucifié et était un cadavre puisque pour lui les réalités du monde étaient mortes et qu’il ne les considérait plus que comme « des choses visibles qui n’ont qu’un temps », ainsi, pour tout homme juste, le diable est mort, tandis que le diable était vivant quand l’homme était pécheur. Quiconque en effet « commet le péché est né du diable » ; car ce mauvais père vit en tout homme , lorsqu’il pèche et arrête son regard aux choses d’ici-bas. Mais celui en qui est mort le malin peut entendre le Sauveur lui dire : « Suis-moi ». Et c’est sans doute le diable, le père que, selon cette interprétation spirituelle, nous devons haïr, si nous voulons devenir dignes de Jésus. L’expression « les morts ensevelir leurs morts » n’a qu’un sens allégorique : les morts, d’une certaine façon, ensevelissent leurs morts en eux-mêmes, puisqu’ils sont devenus leurs propres sépulcres et leurs propres tombeaux. Celui qui obéit à Jésus abandonne parfaitement le mort et n’y touche plus désormais, car il sait que toucher un cadavre, c’est se souiller.