Aussi bien, celui qui ne renonce aux séductions du vice que par le motif de la crainte, retournera, dès que la crainte sera évanouie qui faisait obstacle à son penchant, vers l’objet de ses amours. Pour lui, pas de stabilité dans le bien. Point de repos non plus du côté de la tentation, parce qu’il n’a point la paix solide et constante que donne la chasteté. Où règne le tumulte de la guerre, il est impossible d’échapper au risque d’être blessé. Pour propre que l’on soit à la lutte et vaillant dans le combat, bien que l’on porte souvent aux adversaires de mortelles blessures, il est fatal, dès là qu’on est engagé dans la mêlée, que l’on tâte quelquefois du fer ennemi. Les Conférences: PREMIÈRE CONFÉRENCE DE L’ABBA CHEREMON CHAPITRE 8
Et je n’ai pas tout dit. Alors même que nulle défaillance ne vient nous faire obstacle, nous n’avons pas la franche liberté de faire tout ce que nous voulons. Nous ne sommes pas exacts comme nous le voudrions au silence de la retraite, ni à la stricte observance de nos jeûnes, ni à la lecture assidue, dans le temps même où nous le pourrions; mais certains cas se présentent, qui nous retirent, malgré nous, de nos salutaires pratiques : si bien qu’il faut implorer du Seigneur les temps et les lieux favorables pour nous y livrer. Il est sûr que pouvoir ne suffit pas, s’il ne nous accorde l’occasion propice, pour accomplir les choses qui nous sont manifestement possibles. «Nous voulions aller vers vous, dit l’Apôtre, une première et une seconde fois; mais Satan nous a empêchés.» (1 Thess 2,18) Les Conférences: TROISIÈME CONFÉRENCE DE L’ABBÉ CHEREMON CHAPITRE 6
Cependant, un vif sentiment de componction me remuait intérieurement. Il se traduisit bientôt par de profonds soupirs : «Toutes les pensées, dis-je, que vous avez développées avec tant d’éloquence, ajoutent encore au découragement dont j’avais à souffrir. Outre les captivités de l’âme qui sont communes à tous, et les distractions qui battent du dehors les esprits encore faibles, je trouve un obstacle particulier à mon salut dans la médiocre connaissance que je parais avoir de la littérature. Zèle du pédagogue, ou application de l’élève, je m’en suis imprégné jusqu’au fond. Avec un esprit de la sorte infecté des oeuvres des poètes, les fables frivoles, les histoires grossières dont je fus imbu dès ma petite enfance et mes premiers débuts dans les études, m’occupent même à l’heure de la prière. Je psalmodie, on j’implore le pardon de mes péchés; et voici que le souvenir effronté des poèmes jadis appris me traverse l’esprit, l’image des héros et de leurs combats semble flotter devant mes yeux. Tandis que ces fantômes se jouent de moi, mon âme n’est plus libre, d’aspirer à la contemplation des choses célestes. Cependant, les larmes que je répands chaque jour ne réussissent pas à les chasser. Les Conférences: PREMIÈRE CONFÉRENCE DE L’ABBÉ NESTEROS CHAPITRE 12
Si vous désirez, vous aussi, garder inviolable votre amitié, hâtez-vous d’expulser vos vices et de mortifier vos volontés propres; puis, n’ayant plus qu’une même ambition, un même idéal, accomplissez vaillamment l’oracle qui comblait de délices l’âme du prophète : «Qu’il est bon, qu’il est doux pour des frères d’habiter ensemble !» (Ps 67,7). Ce qui doit s’entendre, non de ceux qui habitent en un même lieu, mais de ceux qui vivent dans un même esprit. Il ne sert de rien d’être unis dans une habitation commune, si l’on est séparé par la vie et par le but que l’on se propose; au contraire, pour ceux qui sont également fondés en vertu, la distance des lieux ne constitue pas un obstacle. Devant Dieu, c’est l’unité de conduite, et non point celle des lieux, qui fait habiter les frères dans une même demeure; et la paix ne se conservera jamais entière, où les volontés sont divergentes. Les Conférences: PREMIÈRE CONFÉRENCE DE L’ABBÉ JOSEPH CHAPITRE 3
Question : Ce relâchement du jeûne n’est-il pas un obstacle pour la chasteté ? Les Conférences: PREMIÈRE CONFÉRENCE DE L’ABBA THÉONAS CHAPITRE 21
Mais, si l’ennemi, dans sa malice,… prétexte, pour faire obstacle à notre sanctification, un effet purement naturel ou dont il a été lui-même la cause, sans qu’il y ait eu consentement de notre part, nous pouvons et devons approcher avec confiance de la grâce du pain de vie. Les Conférences: DEUXIÈME CONFÉRENCE DE L’ABBA THÉODOSE CHAPITRE 5
Tel est le corps de mort qui fait obstacle à leur ambition, lorsque, jaloux d’imiter la sainteté des anges et désireux d’adhérer constamment au Seigneur, ils ne réussissent point à rencontrer un si grand bien, mais font le mal qu’ils ne veulent pas, emportés qu’ils sont, même par l’esprit, vers des choses qui n’intéressent ni le progrès ni la consommation des vertus. Les Conférences: TROISIÈME CONFÉRENCE DE L’ABBA THÉONAS CHAPITRE 16
Mais quel obstacle à notre propos, si, délivrés par leur complaisance de toute sollicitude à l’endroit de la nourriture, nous nous donnions tout entiers à la lecture et à la prière ? Le travail auquel nous nous livrons ici, nous est une distraction; supprimé, nous pourrions nous appliquer avec plus de force aux seuls exercices spirituels. Les Conférences: CONFÉRENCE DE L’ABBA ABRAHAM CHAPITRE 10
Aussi les solitaires prudents et parfaits doivent faire mieux que supporter patiemment les visites des frères, mais les recevoir avec joie. D’abord, elles nous provoquent à désirer toujours plus avidement le secret de la solitude. On croirait qu’elles retiennent notre course; en réalité, elles sauvent son infatigable continuité. Car, si jamais nul obstacle ne nous retardait, nous ne pourrions conserver jusqu’à la fin la même vitesse. Ensuite, elles nous offrent gracieusement, avec le fruit de l’hospitalité, une réfection nécessaire à notre pauvre corps; et, tout en bénéficiant d’un répit fort aimable, nous faisons plus de profit, que si nous avions persévéré dans le labeur de l’abstinence. Les Conférences: CONFÉRENCE DE L’ABBA ABRAHAM CHAPITRE 20