Le bienheureux David a bien marqué, sous l’inspiration du saint Esprit, ces deux étapes distinctes : «Dieu, dit-il, s’est fait connaître en Judée,» (Ps 75,2) c’est-à-dire dans l’âme qui doit confesser ses péchés, car Judée signifie confession; mais «en Israël», c’est-à-dire en celui qui voit Dieu ou, selon une autre version, en l’homme parfaitement droit devant Dieu, Dieu n’est pas seulement connu, mais «grand est son nom.» (Ibid. 4). Les Conférences: DEUXIÈME CONFÉRENCE DE L’ABBÉ CHEREMON
GERMAIN. — Mais alors, à quelle source puiser la sainte et salutaire componction d’un coeur humilié ? Car, voici que l’Écriture nous la dépeint avec ces paroles, parties des lèvres du pénitent : «J’ai fait connaître mon péché, et je n’ai point couvert mon iniquité; j’ai dit : Je déclarerai contre moi mon injustice au Seigneur.» (Ps 31,5-6). Quel titre aurons-nous donc à redire avec vérité ce qui suit aussitôt : «Et vous avez pardonné l’impiété de mon coeur» ? (Ibid.) Si nous bannissons de notre coeur la mémoire de nos péchés, comment, prosternés en prière, nous exciterons-nous aux larmes d’une humble confession, pour mériter d’obtenir le pardon de nos crimes, selon cette parole : «Chaque nuit, je baignerai ma couche de mes larmes, j’arroserai mon lit de mes pleurs» ? (Ps 6,7). Le Seigneur, du reste, ne commande-t-Il pas de la garder invariablement, lorsqu’il dit : «Je ne me souviendrai plus de tes iniquités, mais toi rappelle-toi» ? (Is 43,25-26). Les Conférences: CONFÉRENCE DE L’ABBA PINUFE