Qui pourrait usurper une telle indépendance, sans courir à de mortels dangers ? Voyez saint Paul, en qui le Christ parlait, à ce qu’il déclare lui-même (Cf. 2 Cor 13,3). Il assure être monté à Jérusalem, uniquement en vue de communiquer aux autres apôtres, dans un examen privé, l’Évangile qu’il prêchait aux nations d’après la révélation et avec la coopération du Seigneur. Cet exemple est éloquent : la docilité aux règles que nous traçons, ne conserve pas seulement l’unanimité à la concorde; mais elle met encore à l’abri de toutes les embûches du démon, notre ennemi, et des pièges de ses illusions. Les Conférences: PREMIÈRE CONFÉRENCE DE L’ABBÉ JOSEPH
Tandis qu’il se réserve pour la douceur de la concorde prochaine, il ne sentira pas l’amertume de la querelle présente, et fera de préférence telle réponse dont il n’ait pas à s’accuser lui-même ni à être repris par son frère, lorsque l’amitié sera rétablie. De cette façon, il accomplira la parole du prophète : «Dans la colère, souviens-toi de la miséricorde.» (Hab 3,2). Les Conférences: PREMIÈRE CONFÉRENCE DE L’ABBÉ JOSEPH
L’expérience l’a montre bien souvent : ceux qui ont établi leur amitié sur le principe du serment, n’ont pu vivre toujours dans la concorde. C’est que le désir de la perfection, le souci d’obéir au précepte apostolique de l’amour ne les animaient point à la conserver; mais ils n’étaient retenus que par une affection tout humaine, oui par la nécessité et la contrainte du pacte qu’ils avaient formé. Ou bien ce fut l’artificieux ennemi qui les précipita à rompre le lien de l’amitié, afin de les faire manquer à leur serment. Les Conférences: PREMIÈRE CONFÉRENCE DE L’ABBÉ JOSEPH
Rien donc n’est plus certain que la maxime des hommes les plus éminents par la prudence : la vraie concorde, l’amitié indissoluble ne peut subsister qu’avec une vie sans reproche, et entre gens de même vertu et de même propos. Les Conférences: PREMIÈRE CONFÉRENCE DE L’ABBÉ JOSEPH