Puis, après avoir banni tous les soins et les pensées terrestres, efforcez-vous de toutes manières de vous appliquer assidûment, que dis-je ? constamment à la lecture sacrée, tant que cette méditation continuelle imprègne enfin votre âme, et la forme, pour ainsi dire, à son image. Elle en fera de quelque façon l’arche de l’alliance, renfermant en soi les deux tables de pierre, c’est-à-dire l’éternelle fermeté de l’un et l’autre Testament; — l’urne d’or, symbole d’une mémoire pure, et sans tache qui conserve à jamais le trésor caché de la manne, entendez l’éternelle et céleste douceur des pensées spirituelles et du pain des anges; la verge d’Aaron, c’est-à-dire l’étendard, signe du salut, de notre Souverain, et véritable pontife Jésus Christ, toujours verdoyant dans un immortel souvenir : le Christ, en effet, est la verge qui, après avoir été coupée de la racine de Jessé, reverdit de sa mort avec une vigueur nouvelle. Toutes ces choses sont couvertes par deux chérubins, c’est-à-dire la plénitude de la science historique et spirituelle. Car chérubin signifie plénitude de science. Ils couvrent sans cesse le propitiatoire de Dieu, c’est-à-dire la tranquillité de votre coeur, et la protègent contre toutes les attaques des esprits malins. Les Conférences: PREMIÈRE CONFÉRENCE DE L’ABBÉ NESTEROS
Voici que la Parole de Dieu a dissipé les iniquités et les péchés de l’un d’eux, avec un charbon de feu pris sur l’autel. Or, après sa vision merveilleuse de la Divinité, après avoir contemplé les chérubins sublimes et reçu la révélation des mystères du ciel, il s’écrie : Malheur à moi ! je suis un homme aux lèvres impures, et j’habite au milieu d’un peuple aux lèvres impures (Is 6,5). Et je crois, quant à moi, qu’il n’eût pas senti, même alors, l’impureté de ses lèvres, s’il n’avait appris, par la contemplation de Dieu, la vraie et entière pureté de la perfection. Mais à cette vue, il connut soudain la souillure qui lui demeurait auparavant cachée. Car c’est bien de la souillure de ses propres lèvres qu’il parle, et non de la souillure du peuple, lorsqu’il dit : Malheur à moi ! je suis un homme aux lèvres impures. La preuve en est dans ce qui suit : Et j’habite au milieu d’un peuple aux lèvres impures. Les Conférences: TROISIÈME CONFÉRENCE DE L’ABBA THÉONAS