Vivant depuis bien des années dans une très grande austérité, il se croyait entièrement délivré de la concupiscence charnelle, d’autant qu’après avoir combattu longtemps contre les démons à front découvert, il avait conscience d’avoir été supérieur à toutes leurs attaques. Les Conférences: SECONDE CONFÉRENCE DE L’ABBÉ NESTEROS
Mais si, au lieu d’une aide, vous prétendez être une séductrice; si vous préférez donner du soutien à l’adversaire, plutôt qu’à moi; si vous estimez que le mystère conjugal n’a d’autre fin que de vous permettre, en vous dérobant personnellement au salut que je vous conseille, de tâcher encore à me retirer de la suite du Sauveur : j’embrasserai virilement le sentiment exprimé par l’abbé Jean, ou plutôt parti de la bouche même du Seigneur; je veux dire que nulle affection charnelle ne pourra me détacher du bien spirituel : Celui qui ne hait pas son père, et sa mère, et ses enfants, et ses frères, et ses soeurs, et son épouse, et ses champs, et encore s’a propre vie, celui-là ne peut être mon disciple, (Lc 14,26) dit le Seigneur. Les Conférences: PREMIÈRE CONFÉRENCE DE L’ABBA THÉONAS
Ainsi, point d’extra, ni pour la qualité ni pour la quantité de la nourriture. Les mets dont la privation gardait notre pureté sans atteinte aux jours ordinaires, proscrivons-les également durant les jours les plus solennels, de peur que l’allégresse de la fête, en nous suscitant les combats de la chair, ne se change en deuil, et ne fasse s’évanouir la fête plus excellente de l’esprit, qui consiste dans la joie triomphante de l’innocence parfaite. Après la joie charnelle, si brève et si vaine, nous devrions pleurer, dans les longues afflictions de la pénitence, notre pureté perdue. Non, non ! tâchons, au contraire, que l’exhortation du prophète ne nous soit pas adressée en vain : Célèbre, ô Juda, tes fêtes, accomplis tes voeux. (Nah 1,15). Si les solennités qui viennent interrompre le cours ordinaire du temps, ne changent rien à la continuité de notre abstinence, nous jouirons de fêtes spirituelles sans trêve, et, cessant de cette sorte toute oeuvre servile, nous irons de nouvelle lune en nouvelle lune et de sabbat en sabbat. (Is 46,23). Les Conférences: PREMIÈRE CONFÉRENCE DE L’ABBA THÉONAS
S’il faut vaincre la gourmandise, ce n’est pas à cause d’elle seulement, et de peur qu’elle ne nous corrompe par le poids des aliments; ce n’est même pas uniquement par crainte qu’elle n’allume en nous les feux de la concupiscence charnelle; mais c’est encore afin qu’elle ne nous mette pas en l’esclavage de la colère, de la fureur, de la tristesse et des autres vices. Que l’on nous serve, en effet, le boire et le manger en moindre quantité, ou trop tard, ou sans les soins convenables : si la tyrannie de la gourmandise nous domine, nous serons fatalement piqués aussi des aiguillons de la colère. D’autre part, impossible de se délecter dans les saveurs voluptueuses et d’échapper en même temps à la passion de l’argent, reine des apprêts superflus et dispendieux où se plaît la délicatesse. Les Conférences: DEUXIÈME CONFÉRENCE DE L’ABBA THÉODOSE