Cassiano: ange

Bien plus, c’est pour notre bien que nous nous sentons parfois détournés de nos exercices spirituels. Tandis que l’élan de notre course se trouve, malgré nous, entravé, et que nous donnons quelque relâche à la faiblesse de la chair, nous assurons, sans le vouloir, notre persévérance future. Le bienheureux Apôtre a quelque chose de semblable au sujet de cette conduite divine : «Par trois fois, dit-il, je priai le Seigneur que cet ange de Satan s’éloignât de moi; et il me répondit : Ma grâce te suffit, car c’est dans la faiblesse que ma force se montre tout entière !» (2 Co 12,8-9) et de nouveau : «Nous ne savons pas ce qu’il faut demander !» (Rm 8,26) Les Conférences: TROISIÈME CONFÉRENCE DE L’ABBÉ CHEREMON

André, ni Pierre, ni les autres apôtres ne songeaient aux moyens de se sauver; et voici qu’il les choisit par une condescendance toute spontanée de sa grâce (cf. Mt 4,18). — Zachée, poussé par un sentiment de foi, s’efforce de voir le Seigneur, et remédie à la petitesse de sa taille en montant sur le sycomore; le Seigneur l’accueille, et, bien plus, lui accorde cette bénédiction et cette gloire : il va demeurer chez lui. (cf. Lc 19,2 et ss.) — Il attire Paul qui résiste et regimbe. (Ac 9,3 et ss.) — À cet autre, il commande de s’attacher à lui si inséparablement, qu’il lui refuse le court délai sollicité pour ensevelir son père (cf. Mt 8,21 et ss.). — Corneille s’applique incessamment à la prière et à l’aumône; comme en récompense, la voie du salut lui est montrée; un ange le visite, qui lui ordonne de faire venir Pierre et d’apprendre de sa bouche les paroles par où il aura le salut, lui et tous les siens (cf. Ac 10). Les Conférences: TROISIÈME CONFÉRENCE DE L’ABBÉ CHEREMON

Voici ce que pensait le bienheureux Paphnuce des prodiges qui excitent l’admiration, et de la grâce de la pureté; ou plutôt ce qu’il connut par la révélation d’un ange. Je ne puis mieux le raconter qu’avec ses propres paroles et d’après ce qu’il a lui-même éprouvé. Les Conférences: SECONDE CONFÉRENCE DE L’ABBÉ NESTEROS

Agité de ces tristes pensées, un sommeil soudain le saisit, et un ange du Seigneur lui apparaît : «Pourquoi es-tu triste, Paphnuce, de ce que ce feu terrestre ne soit pas en paix avec toi, alors que tes membres gardent un reste de concupiscence qui n’est pas encore parfaitement éteint. Tant que ses racines demeureront vivaces dans tes moelles, nul moyen que le feu matériel te soit pacifique. Tu ne cesseras d’être sensible à ses atteintes, que du jour où tu connaîtras par ce signe que tout mouvement intérieur est mort en toi : si, en présence d’une jeune fille de grande beauté, ton coeur garde inaltérable toute sa tranquillité, alors oui, le contact de cette flamme visible te sera doux et inoffensif, comme il le fut aux trois enfants dans la fournaise de Babylone. Les Conférences: SECONDE CONFÉRENCE DE L’ABBÉ NESTEROS

On a maintes fois éprouvé la vérité de ce que dit l’Apôtre, que «Satan lui-même se transforme en ange de lumière», (2 Cor 11,14) afin de répandre les obscures et affreuses ténèbres de l’erreur pour la vraie lumière de la science. Heureux, si ses suggestions rencontrent un coeur humble et doux, qui les soumette à l’examen d’un frère mûri par l’expérience ou d’un ancien de vertu consommée, puis les rejette ou les accueille selon qu’ils en auront jugé, après les avoir soigneusement éprouvées. Autrement, il n’est pas douteux que nous ne révérions l’ange des ténèbres comme un ange de lumière, et ne périssions de la mort la plus terrible. Les Conférences: PREMIÈRE CONFÉRENCE DE L’ABBÉ JOSEPH