Cassiano: anathème

Voilà comme il élève bien au-dessus des fruits de sa prédication ce bien suréminent. Et toutefois, devant la charité, sans laquelle on ne mérite point le Seigneur, il se décide à plier. En considération de ceux qu’il nourrit, comme pourrait le faire une mère, du lait de l’Évangile, il ne refuse pas la séparation d’avec le Christ, dommageable pour lui, mais nécessaire aux autres. Son excessive tendresse, l’incline à ce parti. Ne le pousse-t-elle pas à souhaiter, s’il était possible, le mal suprême de l’anathème pour le salut de ses frères : Je souhaiterais, d’être anathème du Christ pour mes frères, mes parents selon la chair, eux qui sont Israélites (Rm 9,3-4). C’est-à-dire : Je voudrais être voué, non seulement à des peines temporelles, mais à des peines éternelles, pour que tous les hommes, s’il se pouvait, jouissent de la compagnie du Christ; car je suis certain que le salut de tous est plus utile au Christ et à moi-même, que le mien propre. Les Conférences: TROISIÈME CONFÉRENCE DE L’ABBA THÉONAS