36. Je dis que le songe n’est autre chose qu’un mouvement et une agitation de l’esprit, pendant que les sens du corps sont assoupis. L’Échelle Sainte: TROISIÈME DEGRÉ
69. Nos exercices spirituels, soit extérieurs et visibles, soit intérieurs et invisibles, sont ordinairement précédés d’une bonne résolution et d’un bon propos, d’une sainte affection et d’un pieux désir; mais toutes ces heureuses dispositions, nous les devons à la grâce de Dieu, qui agit en nous et avec nous. 70. Sans le bon propos, nous ne ferions point de bonnes œuvres; car si, comme nous l’enseigne l’Ecclésiaste : tout ce qui se passe sous le ciel, doit se faire dans un temps convenable (Ec 3,1), nous sommes essentiellement obligés dans notre saint état, qui est une république céleste, à considérer avec la plus grande attention quelles sont les choses qui conviennent aux circonstances dans lesquelles nous nous trouvons, et de quelle manière elles conviennent; car il est certain que, pour ceux qui combattent dans la carrière de la vie religieuse, il y a un temps où ils jouissent d’une grande tranquillité d’âme et sont délivrés de tout trouble et de toute agitation. Or je ne parle ici qu’à ceux qui ne font que d’entrer dans cette sainte carrière. Il est encore certain qu’il y a un temps de larmes et un temps d’aridité et de dureté de cœur, un temps pour obéir et un temps pour commander, un temps pour jeûner et un temps pour manger, un temps de guerre où notre corps est précisément l’ennemi que nous avons à combattre, et un temps de paix où nous avons heureusement triomphé des ardeurs de la concupiscence, un temps de tempête et un temps de sérénité, un temps de tristesse et un temps de joie, un temps pour enseigner et un temps pour apprendre, un temps où l’enflure du cœur souille la conscience, et un temps où l’humilité la purifie; un temps de combat et un temps de repos, un temps de tranquillité et un temps de travail, un temps pour prier longuement et avec assiduité, et un temps pour exercer les fonctions de son état ou de son emploi. C’est pourquoi, loin de nous laisser entraîner par une ardeur pleine d’orgueil, ne faisons chaque chose qu’au temps qui lui est assigné et qui lui convient. Gardons-nous en hiver de chercher des fruits qu’on ne trouve que pendant l’été, et de vouloir moissonner quand il s’agit de semer; car il est un temps destiné à semer les grains précieux des travaux, des sueurs et des austérités, et un autre temps pour en recueillir les fruits inestimables et incompréhensibles. L’Échelle Sainte: VINGT-SIXIÈME DEGRÉ
27. L’anachorète plein de ferveur pénètre dans les secrets jugements du Seigneur; mais il ne reçoit cette faveur éminente qu’après avoir combattu et vaincu mille tentations diverses, triomphé des démons dans un très grand nombre de combats, chassé loin de lui tout trouble et toute agitation, et nous pourrions ajouter après avoir été comme mondé et accablé sous le poids de ces terribles épreuves. C’est, si je ne me trompe, ce que le grand apôtre Paul nous montre lui-même par son exemple. En effet aurait-il jamais connu les secrets ineffables qui lui furent révélés, si auparavant il n’avait été transporté dans le ciel, comme dans un lieu d’un repos parfait ? (cf. 2 Cor 12,4). L’Échelle Sainte: VINGT-SEPTIÈME DEGRÉ
15. Lorsque vous aurez acquis une douceur parfaite, et que vous aurez complètement triomphé de l’aigreur et de la colère, vous n’aurez que peu de violence à vous faire pour être délivré de tout trouble et de toute agitation dans vos prières. L’Échelle Sainte: VINGT-HUITIÈME DEGRÉ