1. L’amour est une disposition bonne de l’âme, qui lui fait préférer à tout la connaissance de Dieu. Quant à parvenir à la possession habituelle de cette charité, c’est chose impossible. tant qu’on garde une attache à quelque, objet terrestre. 10 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE
10. Quand, dans le transport de la charité, l’esprit émigre vers Dieu, il ne conserve plus aucun sentiment de lui-même, ni d’aucune réalité existante. Tout illumine de la lumière infinie de Dieu, il devant, insensible à tout ce qui n’existe que par Lui. Ainsi l’oeil cesse de voir les étoiles, quand le soleil se lève. 28 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE
26. Donner largement de ses biens est signe de charité ; mais combien plus distribuer la parole de Dieu et servir les autres ! 60 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE
37. Qui est par ses efforts entré en possession des fruits de la charité ne les abandonne plus, dût-il souffrir mille maux. À preuve Étienne, disciple du Christ, et ses pareils, et le Sauveur Lui-même priant son Père pour ses meurtriers : Pardonne-leur : ils ne savent pas ! 82 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE
40. Oeuvres de la charité : bienfaisance cordiale envers le prochain, longanimité, patience, tissage des choses selon la droite raison… 90 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE
65. Parmi les passions, les unes se rapportent à la partie irascible de l’âme, les autres à la concupiscible. À toutes, ce sont les objets sensibles qui donnent le branle, ce qui se produit dans les périodes ou charité et maîtrise de soi sont absentes de l’âme. 140 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE
70. Il n’a pas encore la charité parfaite, celui dont les dispositions changent au gré de celles d’autrui, qui par exemple aime celui-ci, déteste celui-là pour un oui ou pour un non, ou bien aujourd’hui aime, demain détestera la même personne pour les mêmes motifs. 152 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE
71. La charité parfaite n’admet, entre les hommes qui ont tous même nature, aucune distinction basée sur la différence des caractères. Elle ne voit jamais que cette unique nature, elle aime également tous les hommes, les bons à titre d’amis, les méchants à titre d’ennemis, pour leur faire du bien, les supporter, endurer patiemment tout ce qu’on reçoit de leur part, refusant obstinément d’y voir la malice, allant jusqu’à souffrir pour eux si l’occasion s’en présente. Ainsi peut-être s’en fera-t-on des amis , jamais du moins on ne sera infidèle à soi-même, et sans cesse, à tous les hommes également, on montrera les fruits de l’amour. Notre Dieu et Seigneur Jésus Christ a bien, Lui, montré son Amour en souffrant pour l’humanité entière, et en donnant gratuitement à tout le monde la possibilité de ressusciter un jour, chacun restant maître de mériter la gloire ou le châtiment. 154 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE
72. Ne pas mépriser gloire et obscurité, richesse et pauvreté, plaisir et douleur, c’est n’avoir pas encore la charité parfaite. La charité parfaite méprise non seulement tout cela, mais encore la vie temporelle et la mort. 156 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE
73. Écoute ceux qui ont obtenu le don de la parfaite charité, quel langage ils tiennent . Qui nous séparera de l’amour du Christ ? La tribulation ? L’angoisse ? La persécution ? La faim ? Le dénuement ? Le danger ? L’épée ? (Il est bien écrit : à cause de Toi tout le jour nous sommes mis à mort, on nous regarde comme des moutons de boucherie !) – Mais dans toutes ces épreuves nous sommes plus que vainqueurs, grâce à Celui qui nous a aimés. Oui, je suis bien sûr que ni mort, ni vie, ni anges, ni principautés, ni puissances, ni présent, ni avenir, ni hauteur, ni profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ notre Seigneur ! (Rom 8,35-39) 158 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE
75. Sans mépriser gloire, plaisir et ce qui les entretient et dont ils ont fait naître la passion : l’avarice, possible de couper court aux prétextes de la colère. Or, sans y couper court, impossible de trouver la charité parfaite. 162 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE
30. Celui qui, parvenu au sommet de la liberté intérieure, possède la charité parfaite, ne fait plus de différence entre soi et autrui, esclave et homme libre, homme et femme. Franchie la zone où règnent les passions, il ne voit plus dans les hommes que leur unique nature : tous, il les voit de niveau, pour tous il se sent le même coeur. Plus de Juif alors, ni de Grec, plus d’homme ni de femme, plus d’esclave ni d’homme libre : le Christ est tout en tous. (Gal 272 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE
48. Chez l’homme dont l’esprit est tout entier tourné vers Dieu, même la convoitise donne des forces à l’amour brûlant pour Dieu, même la puissance irascible se porte d’une pièce vers la charité divine. C’est qu’a la longue, la participation a l’illumination divine l’a rendu lumineux lui-même et concentrant en soi toute la force de ses puissances inférieures, il l’a tournée vers un amour brûlant, insatiable, comme je viens de le dire, et une charité sans limite pour Dieu, la convertissant totalement du terrestre au divin. 310 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE
49. Ne garder ni envie, ni colère, ni rancune contre l’offenseur, ce n’est pas encore avoir pour lui l’amour. On peut, sans charité, aucune, éviter de rendre le mal pour le mal, parce que c’est la loi, mais on n’ira pas, spontanément, rendre le bien pour le mal, car cette disposition de faire du bien à ceux qui nous détestent est propre au parfait amour spirituel. 312 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE
8. L’égoïsme est une inclination passionnée et déréglée pour le corps. Ses adversaires sont la charité et la maîtrise de soi. Avoir cet égoïsme, c’est évidemment avoir toutes les passions. 436 Centuries sur la Charité TROISIÈME CENTURIE
11. Ce qui plaît à Dieu, c’est la charité et la chasteté, la contemplation et l’oraison. Ce qui plaît à la chair, c’est la gourmandise, la débauche et ce qui les développe. Voilà pourquoi ceux qui vivent dans la chair ne sauraient plaire à Dieu ; mais ceux qui sont au Christ ont crucifié leur chair avec ses passions et ses convoitises. (Rom 8,8). 442 Centuries sur la Charité TROISIÈME CENTURIE
15. Tu prétends observer sans réserve le précepte d’aimer ton prochain ? Alors, pourquoi cette amère rancune contre tel ou tel sourd-elle en toi ? N’est-ce pas le signe qu’à la charité tu préfères des biens d’un instant et luttes pour les posséder jusqu’à combattre ton frère ? 450 Centuries sur la Charité TROISIÈME CENTURIE
43. Une représentation passionnée, c’est une pensée composée d’une représentation et d’une passion. Séparons passion et représentation, il ne reste que la simple pensée. Or nous les séparons par la charité spirituelle et la maîtrise de nous-mêmes, si nous le vouons. 506 Centuries sur la Charité TROISIÈME CENTURIE
50. Si nous aimons sincèrement Dieu, notre charité même chasse nos passions. Or, aimer Dieu, c’est Le préférer, Lui, au monde, et l’âme à la chair, ce qui se traduit par le mépris des choses du monde, une attention continuelle à Dieu, par la maîtrise de soi, par l’amour, la prière, le chant des psaumes. 520 Centuries sur la Charité TROISIÈME CENTURIE
67. Pas plus que la simple pensée d’une chose humaine ne mène forcément l’esprit au mépris des choses divines, la simple connaissance des choses divines ne le mène effectivement au mépris des choses humaines, parce qu’ici-bas la vérité n’apparaît qu’en ombres et en figures. C’est pourquoi il faut cette bienheureuse passion de la sainte charité pour attacher l’esprit aux objets de la contemplation spirituelle et lui faire préférer, au matériel l’immatériel, au sensible, le spirituel et le divin. 554 Centuries sur la Charité TROISIÈME CENTURIE
16. Il ne possède pas encore la charité parfaite, ni la connaissance profonde de la Providence divine, celui qui, au moment de l’épreuve, s’écarte de l’amour pour ses frères spirituels. 656 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE
18. La charité est longanime, bienveillante… Aussi, perdre courage sous les chagrins qui surviennent, et pour cela se montrer méchant envers ceux qui en sont cause, s’écarter de l’amour à leur égard, n’est-ce pas se soustraire aux Intentions de la Providence divine ? 660 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE
20. Garde-toi de mépriser le commandement de la charité, car il fera de toi un fils de Dieu ; mais si tu le violes, tu deviendras fils de la géhenne. 664 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE
21. Envier, ou être envié ; causer un dommage, ou le subir, offenser ou être offensé ; arrêter sa pensée sur un soupçon, voilà ce qui fait obstacle à l’amour entre amis. Puisses-tu donc n’avoir jamais rien fait ni subi de tel, qui t’ait écarté de la charité envers ton ami ! 666 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE
26. Ne va pas, pour un sentiment d’aversion que par une calomnie le Malin aurait insinué en toi, juger aujourd’hui méchant et pervers ton frère, que u estimais hier bon et, spirituel. A force de patiente charité, ne pense qu’au bien d’hier, et repousse loin de ton âme l’aversion d’aujourd’hui. 676 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE
27. Garde-toi, alors qu’hier tu louais la bonté et proclamais la vertu d’un tel, de le décrier aujourd’hui comme méchant et pervers, parce qu’en toi l’affection s’est changée en aversion. Ne cherche pas, en blâmant ton frère, à légitimer ton aversion mauvaise, mais persiste à le louer fidèlement, même si la tristesse t’accable, et tu reviendras vite à la salutaire charité. 678 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE
30. Si par hasard un frère, en tentation, persiste à dire du mal de toi, ne te laisse pas arracher, par ce même démon méchant qui te trouble l’intelligence, à l’état de charité. Or rien ne t’en arrachera si, injurié, tu bénis et, bien qu’on te veuille du mal, restes bienveillant. C’est la route de la sagesse selon le Christ qui ne la suit pas n’est pas son compagnon. 684 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE
32. Ne blesse jamais ton frère par des paroles ambiguës, de peur qu’il ne te réponde du tac au tac, et que vous ne sortiez tous deux de la disposition de charité. Mais, avec la franchise de l’amour, va, reprends-le : et, supprimées les causes du malaise, vous serez délivrés tous deux du trouble et de l’amertume. 688 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE
39. Celui qui est parvenu à la possession de la charité parfaite et a mis sa vie entière à l’unisson, celui-là exprime par l’Esprit saint le Seigneur Jésus. Dans le cas contraire, c’est, bien entendu, le contraire qui se produit. 702 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE
42. Quand tu n’as dans la pensée ni parole ni acte honteux, que tu ne gardes pas rancune à qui t’a fait du tort ou a dit du mal de toi, et qu’au moment de la prière tu as toujours l’esprit sans matière et sans forme, sache alors que tu as atteint la pleine mesure de la liberté intérieure et de la charité parfaite. 708 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE
57. Si tu as reçu de Dieu une grâce de connaissance, bien que partielle, garde-toi de négliger la charité et la tempérance, car ce sont elles qui, en purifiant à fond les puissances pathétiques de l’âme, te fraient sans cesse le chemin de la connaissance. 738 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE
61. Il est en quelque sorte naturel que, surtout au début, la connaissance tire après soi la présomption et l’envie, la présomption à l’intérieur seulement, l’envie et a l’intérieur et à l’extérieur (à l’intérieur, contre ceux qui la possèdent, à l’extérieur, chez eux). La charité donc supprime ces trois défauts : la présomption, puisqu’elle n’enfle pas ; l’envie intérieure, puisqu’elle n’est pas envieuse ; l’envie à l’extérieur, puisqu’elle est patiente et bonne. Il est donce nécessaire à qui possède la connaissance d’avoir aussi l’amour afin de garder toujours son esprit sans blessure 746 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE
72. C’est pourquoi le Sauveur a dit : Heureux les coeurs purs car ils verront Dieu. (Mt 5,8). Ils Le verront, Lui et les trésors qui sont en Lui, quand par la charité et la tempérance, ils se purifieront, et d’autant mieux que plus énergique sera leur effort de purification. 768 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE
79. Si tu as été jugé digne de contempler les plus hautes et divines réalités, pratique avec grand soin la charité et la tempérance, afin que, tes puissances de passion maintenues dans le calme, la lumière dans ton âme conserve, toujours égal, son éclat. 782 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE
81. Voici les dissolvants de la charité : la détraction, l’injustice, la calomnie en matière de foi ou de moeurs, les coups, blessures, etc…, que la personne même soit atteinte, ou bien quelqu’un de ses parents ou aime. Celui donc qui détruit la charité par un de ces actes ignore encore le but des commandements du Christ. 786 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE
83. Un tel a calomnié. Ne va pas le détester, Iui, mais sa calomnie, et le diable qui l’a porté à calomnier. Si tu détestes le calomniateur, tu détestes un homme, tu violes le commandement : ce qu’il a fait, lui, en paroles, tu le fais en action. Mais si tu gardes le commandement, remplis le devoir de la charité : aide-le, autant que tu le peux, pour le délivrer du mal. 790 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE
86. La charité, et la maîtrise de soi délivrent l’âme des passions, la lecture et la contemplation dégagent l’esprit de l’ignorance ; l’état d’oraison l’établit en Dieu même. 796 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE
87. Les démons voient-ils que nous méprisons les choses du monde, crainte d’en venir, à cause d’elles, a haïr les hommes et à perdre la charité ? Ils provoquent contre nous des calomnies, pour que, vaincus par la tristesse, nous haïssions les calomniateurs. 798 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE
90. Dieu seul est bon par nature et, bon par volonté, le seul imitateur de Dieu, car son but est de réunir les méchants, pour qu’ils deviennent bons, à Celui qui est bon par nature. C’est pourquoi, outragé par eux, il les bénit ; persécuté, il endure ; calomnié, il intercède pour eux ; mis à mort, il redouble de prières. Bref, il fait tout, pour ne pas s’écarter de l’idéal de la charité. 804 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE
92. Il n’a pas encore la liberté intérieure, celui qui, lorsque survient une tentation, ne peut fermer les yeux sur la faute de son ami, réelle ou apparente. Ce sont en effet les passions tapies dans l’âme qui se soulèvent, obscurcissent le jugement, l’empêchent de se tourner vers les rayons de la vérité et de distinguer le meilleur du pire. Cet homme-là n’a donc pas la charité parfaite, celle qui bannit la crainte du jugement. 808 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE
100. Beaucoup ont parlé de la charité, et abondamment. Mais si tu la cherches, elle, tu ne la trouveras que chez les disciples du Christ, les seuls qui aient pour maître en charité la Charité véritable, celle dont on a dit : Quand j’aurais le don de prophétie, que je contemplerais tous les mystères el posséderais toute connaissance, si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien. (1 Cor 13,2) Aussi bien, qui possède l’amour possède Dieu même, puisque Dieu est amour. (1 Jn 4,46). A Lui gloire dans les siècles ! Amen. 824 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE