Du crime, l’Homme avait passé dans les ténèbres. Des ténèbres, la bonté suprême le fit passer dans la nature. De la nature, elle l’a fait passer sous le ministère de la loi. Du ministère de la loi, elle l’a fait passer sous le ministère de a prière, ou de la loi de grâce qui aurait pu tout rétablir pour lui. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
Mais en le livrant ainsi à lui-même, l’esprit lui laissa pour guide, et les paroles des prophètes, et la mémoire des événements qui venaient de se passer ; comme après son élection et la sortie d’Égypte on lui laissa la loi lévitique, l’histoire de sa délivrance et de ses pénibles voyages dans les déserts ; comme aussi après le déluge on avait laissé aux enfants de Noé les instructions de leur père, et les traditions de ce qui s’était passé depuis Adam jusqu’à eux ; et enfin comme on avait laissé à Adam, après sa chute, le souvenir de son crime, et du sacrifice d’amour que la bonté suprême avait bien voulu faire en sa faveur pour l’arracher aux abîmes. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
Homme qui désire entrer, dès ce monde, dans le glorieux ministère du Seigneur, peins-toi donc journellement le tableau de ces eaux restauratrices que, depuis le crime, la bonté suprême n’a cessé de répandre dans les différentes époques de la postérité humaine ; car tu as assez scruté les voies de Dieu à notre égard pour savoir qu’il s’occupe non seulement de la famille entière, mais encore de chaque homme en particulier, comme s’il n’en avait qu’un à soigner. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
Il reste donc à démontrer immédiatement aux réfractaires l’altération de la famille humaine, et l’espèce de cette altération ; puis les secours que la bonté suprême a envoyés dès l’origine, et qu’elle envoie journellement aux mortels pour les soulager dans leur infortune ; puis le caractère de ces secours ou celui de la chose religieuse en général, et enfin les droits que les ministres de cette chose religieuse prétendent chacun dans leur ressort posséder exclusivement pour diriger leurs semblables, et les moyens qu’ils disent exister en eux pour donner le repos aux âmes et leur faire accomplir les véritables lois du Créateur. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
C’est en marchant ainsi dans ces voies d’amour et de charité, que finalement nous repousserions le mal et la douleur de toutes les régions, et que nous reconnaîtrions dans quelle incommensurable proportion le bien l’emporte sur le mal. Car il est bien vrai que le démon est si méchant, que sans la base divine ou la bonté qui est descendue dans l’homme, nous ne pourrions pas savoir seulement qu’il y a un Dieu ; mais aussi les hommes sont tellement environnés de cette bonté divine, que sans la méchanceté de l’homme, nous ne nous apercevrions seulement pas de l’existence du démon. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
L’état habituel de Dieu et des esprits par rapport aux hommes, c’est de les croire moins mauvais qu’ils ne sont, parce que Dieu et les esprits habitant le séjour de l’ordre, de la paix, de la vertu et de la bonté, portent sur tout ce qui est, cette teinte de perfection qui est leur perpétuel élément. Ils ont beau être déçus continuellement, en quelque façon, par les abus récidivés de l’espèce humaine, cela ne les empêche pas de lui prodiguer, l’instant d’après, de nouvelles faveurs : vérité, dont les deux testaments des Juifs et des Chrétiens nous offriraient comme une chaîne de témoignages non interrompu : vérité qui ne surprend plus quand on a l’aperçu de la racine génératrice éternelle, qui ne cesse de se renouveler continuellement elle-même. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.