Ascèse du moine Paul.

{{Histoire Lausiaque — 20, 1.}} Son ouvrage et son ascèse consistaient à prier sans cesse. Il avait donc trois cents prières déterminées ; il ramassait alors autant de petits cailloux, qu’il tenait sur son sein, et à chaque prière il jetait un caillou.

{{2.}} Etant allé trouver saint Macaire, surnommé le citadin, pour s’entretenir avec lui, il lui dit : « Abbé Macaire, je suis affligé. » Le saint le força alors à lui en dire la cause. Et il lui dit : « Dans un village habite une vierge, qui a trente ans de pratique d’ascétisme. Sur elle on m’a raconté qu’à part le samedi ou le dimanche elle ne mange rien, mais traînant les semaines en longueur et mangeant à des intervalles de cinq jours, elle fait sept cents prières. En apprenant cela, je me suis reproché de ne pouvoir en faire plus de trois cents.»

{{3.}} Saint Macaire lui répondit : « Voici la soixantième année que je ne fais que cent prières par jour, je travaille pour me nourrir, je m’acquitte de ce que je dois envers mes frères, sans que néanmoins ma conscience m’accuse d’être négligent. Si la tienne, alors que tu en fais trois cents, te reproche quelque chose, il est visible ou que tu ne pries pas avec assez de pureté, ou que tu peux prier plus que tu ne fais. »