– « Et Dieu dit : voici que je vous donne toute herbe portant semence à la surface de toute la terre et tout arbre qui porte un fruit d’arbre ayant semence ; ce sera pour votre nourriture et celle de tout animal de la terre et de tout oiseau du ciel et de tout ce qui rampe sur la terre ayant en soi un souffle de vie. » Homélies sur la Genèse: I – LA CRÉATION Le premier jour.
Il faut bien remarquer la prudence de la Sainte Écriture jusque dans le choix des mots. L’Écriture dit, quand il s’agit des hommes, que Dieu dit : « voici que je vous donne toute semence sur la terre et tout arbre qui est sur la terre : ce sera pour votre nourriture » ; quand il s’agit des bêtes, elle ne dit pas : « voici que je vous donne tout cela pour nourriture », mais se contente de : « ce sera pour votre nourriture ». Par là, selon le sens spirituel que nous avons exposé, il faut comprendre que ces passions qu’il a données à l’homme, Dieu prévoit pourtant qu’elles seront aussi une nourriture pour les bêtes de la terre. C’est donc avec une souveraine prudence que l’Écriture divine emploie ses mots ; pour les hommes, elle rapporte que Dieu dit : « Je vous ai donné cela comme nourriture », mais, quand elle en vient aux bêtes, pour faire comprendre qu’il n’y a pas là qu’un ordre mais en quelque façon une prédiction, elle dit que ce sera aussi une nourriture pour les bêtes, les oiseaux et les serpents. Homélies sur la Genèse: I – LA CRÉATION Le premier jour.
Vous voudriez voir que l’Écriture divine connaît bien des bois qui sont raisonnables ? Rappelez-vous ce qui est écrit dans le prophète Ézéchiel : « La onzième année, au troisième mois, le premier jour du mois, la parole de Dieu me fut adressée en ces termes : Fils de l’homme, dis à Pharaon, roi d’Egypte et à sa multitude : A qui te compares-tu dans ta grandeur ? Voilà qu’Assur était un cyprès sur le Liban, à la belle ramure, à l’ombrage épais, ayant sa cime dans les nues. Les eaux l’avaient fait croître, l’abîme l’avait fait grandir, en faisant couler ses fleuves autour de lui et en envoyant ses ruisseaux à tous les arbres des champs. C’est pourquoi sa taille s’élevait plus haute que tous les arbres des champs. » Et peu après : « Les cyprès nombreux dans le jardin de Dieu et les pins n’égalaient pas ses branches, et les sapins ne leur ressemblaient pas. Aucun arbre dans le jardin de Dieu ne l’égalait en beauté, et tous les arbres du jardin des délices de Dieu lui portaient envie. » Homélies sur la Genèse: II – L’ARCHE DE NOÉ Le premier jour.
Cependant, la qualité de ses hôtes n’échappe pas au sage Abraham. Il en rencontre trois, mais il n’en adore qu’un et ne parle qu’à un seul en disant : « Arrête-toi chez ton serviteur et repose-toi sous cet arbre. » Homélies sur la Genèse: IV – L’APPARITION DE DIEU A ABRAHAM Le premier jour.
Pour entendre des récits de ce genre nous exigeons des oreilles circoncises. Car il faut bien se garder de croire que le principal souci de l’Esprit Saint dans les Livres de la Loi ait été d’écrire où se trouvait Abraham. En effet en quoi m’intéresse-t-il, moi qui suis venu écouter ce que l’Esprit Saint enseigne au genre humain, d’entendre raconter qu’Abraham se trouvait sous un arbre ? Homélies sur la Genèse: IV – L’APPARITION DE DIEU A ABRAHAM Le premier jour.
Voyons plutôt quel est cet arbre sous lequel se tenait Abraham et où il offrait un repas au Seigneur et à ses anges. L’Écriture porte : « Sous l’arbre de Mambré ». Mambré, dans notre langue, signifie « vision » ou « péné-tration ». Comprenez-vous alors quel est le lieu où le Seigneur peut se mettre à table ? La pénétration de la vue d’Abraham l’a charmé. C’est qu’Abraham était « un coeur pur qui pouvait voir Dieu ». Dans un tel lieu, dans un tel coeur, le Seigneur peut venir se mettre à table avec ses anges. – Autrefois, également, les pro-phètes étaient appelés des voyants. Homélies sur la Genèse: IV – L’APPARITION DE DIEU A ABRAHAM Le premier jour.
« Abraham, dit l’Écriture, se tenait debout près d’eux sous l’arbre. » Homélies sur la Genèse: IV – L’APPARITION DE DIEU A ABRAHAM Le premier jour.
– Or, après ce fameux repas qu’Abraham offrit à Dieu et à ses anges sous l’arbre de la vision, qu’advient-il ? Les hôtes s’en vont. Homélies sur la Genèse: IV – L’APPARITION DE DIEU A ABRAHAM Le premier jour.
Quant à vous, veillez à n’être pas des Égyptiens que presse la faim. Ne vous laissez pas prendre aux occupations du siècle ni enchaîner aux liens de l’avarice ni amollir par les excès de la luxure. Ne vous privez pas des nourritures de la Sagesse toujours servies dans les églises de Dieu. Car si vous fermez vos oreilles à ce qu’on lit ou explique à l’église, il est hors de doute que vous avez « faim de la parole de Dieu ». Mais si, descendant de la souche d’Abraham, vous conservez la noblesse de la race Israé-lite, alors c’est la loi, ce sont les prophètes qui ne cessent de vous nourrir, et les Apôtres vous servent de somp-tueux festins. Alors les Évangiles vous invitent à prendre place dans le sein d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, « dans le royaume du Père », pour que « vous mangiez là de l’arbre de vie » et buviez du vin de « la vraie vigne », le « vin nouveau avec le Christ dans le royaume de son Père ». Car ces nourritures ne peuvent manquer aux « fils de l’époux », qui ne peuvent souffrir de la faim «tant que l’époux est avec eux » Homélies sur la Genèse: XVI – JOSEPH ACQUIERT POUR PHARAON LES TERRES DE L’EGYPTE Le premier jour.