angoisse

J’avoue que le zèle de la maison de Dieu semble n’avoir rien de plus saint que de publier les lois divines, et de les faire honorer encore plus par notre exemple que par nos prédications. Mais ce Dieu si éminemment cher à toutes les facultés de notre être, ce Dieu qui pourrait porter, à tant de titres, le nom de : notre père par excellence, n’a-t-il pas un coeur qui est peut-être dans l’angoisse et la souffrance de ce que toutes les merveilles qu’il a semées dans l’homme et dans l’univers nous sont cachées par des nuages ténébreux ? Et devrions-nous nous donner un moment de relâche, que nous ne lui eussions procuré le repos ? PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

La troisième forme, il l’appelle l’angoisse, parce que la vie est comprimée par la violence des deux puissances antérieures ; mais, dans leur choc, l’astringence s’atténue, s’adoucit, et se tourne en eau, pour livrer le passage au feu qui était renfermé dans l’astringence. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

SATURNE. Quoique Saturne ait été créé en même temps que la roue universelle de la nature actuelle, cependant il ne tient point son origine ni son extraction du Soleil ; mais sa source est l’angoisse sévère, astringente et âpre du corps entier de ce monde. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

Saturne n’est point lié à son lieu comme le Soleil ; ce n’est point une circonscription étrangère, corporifiée dans l’immensité de l’espace ; c’est un fils engendré de la chambre de la mort, de l’angoisse rigide, âpre et froide. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

S’il n’y avait pas une puissance harmonisée qui s’engendrât elle-même éternellement, jamais nous ne verrions l’ordre renaître et succéder aux altérations de tout ce qui constitue le cercle des choses, comme cela se passe sous nos yeux à tous les instants. Aussi, disons-le hautement, il y a une éternelle parole, qui comme dépositaire de l’éternelle mesure, de l’éternelle lumière et de l’éternelle vie, balance continuellement et particulièrement pour l’homme ici-bas, le désordre, l’angoisse et l’infection où il est plongé. S’il ne se tient pas constamment à la hauteur où réside cet universel appui, il retombe dans l’abîme des maux et des souffrances qui résident à l’extrême opposé. Il n’y a pas de milieu pour lui ; s’il ne fait pas usage de la force d’Hercule, il reste écrasé sous le poids énorme de l’Atlas. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.

La vraie parole est universellement dans l’angoisse, aussi nous ne pouvons rien recevoir ni opérer que par l’angoisse ; aussi tout ce qui existe de visible ne cesse-t-il de démontrer physiquement la parole dans l’angoisse ; aussi ne devrions-nous pas fuir l’angoisse interne ; aussi n’y a-t-il que les paroles d’angoisse qui profitent, qui sèment et qui engendrent, parce qu’il n’y a qu’elles qui soient l’expression de la vie et de l’amour. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.

Dispose aussi tes yeux et ton intelligence pour voir, admirer et comprendre ce qui provient chaque jour de l’angoisse particulière du rafraîchissement ou de la parole, et ce qui proviendra à l’avenir de leur angoisse générale ; car les résultats de toutes ces angoisses sont aussi certains qu’incommensurables. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.

Voilà pourquoi aucune parole salutaire et vive ne pouvant naître en nous que par l’angoisse, il est bien certain que les hommes que nous écoutons journellement ne disent point de paroles, et qu’ils nous trompent quand ils prétendent nous annoncer la vérité, puisqu’ils nous parlent sans le secours et la puissance de l’angoisse. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.

D’ailleurs, les paroles de l’angoisse sont toujours nouvelles, puisque c’est là où se trouve le principe des langues. Or, les paroles de ceux que nous écoutons journellement, ne sont jamais nouvelles, et ne nous offrent que des réminiscences et des redites qui ont été déjà répétées mille fois avant eux. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.

Ainsi donc le coeur de l’homme est choisi pour être le dépositaire de l’angoisse de Dieu, pour être son ami de prédilection et le confident de tous ses secrets et de toutes ses merveilles, puisque dans ce genre il n’y a rien qui puisse avoir d’issue et d’effusion que par l’angoisse. Aussi après cette annonce si tendre et si amicale, l’homme en ressent la réalisation, puisqu’il peut dire à son tour : des torrents de douleurs s’accumulent dans mes veines, et tout mon être se sent gonflé d’amertume ; remercie alors, car c’est là le moment où la vie commence. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.

C’est ce feu là qui doit sans cesse te préparer et te tenir en crainte ; et sans cette préparation continuelle qu’il opère sur ton être, la parole vive de l’angoisse n’entrera point en toi ; tu deviendras pour elle un objet de dégoût, et quand elle voudra t’embrasser, elle sera obligée de détourner la tête parce qu’elle se sentira infectée de l’haleine de ta bouche ; car si l’Homme-Esprit est si souvent infecté de l’haleine qui sort de la bouche de l’homme, comment Dieu pourrait-il la supporter ? TROISIÈME PARTIE. De la Parole.

Car si ce feu de l’abîme ne prépare pas ainsi les voies, la parole de l’angoisse divine n’entrera point en nous, et si la parole de l’angoisse n’entre point en nous, nous ne pourrons rien comprendre aux angoisses de l’universalité des choses, et nous ne pourrons pas leur tenir de consolateur. Oui, si nous n’avons pas en activité en nous la substance de vie, comment pourrons-nous juger et sentir ce qui est mort autour de nous ? TROISIÈME PARTIE. De la Parole.

Aussi ils se lamentaient dans leur tristesse, et ils disaient au nom de l’homme : l’univers, ce superbe tableau que nous admirerions avec transport, si nous ne sentions pas ce qui lui manque, l’univers n’a point la parole, il ne peut prendre part à la prière ; il est même un obstacle à la prière, puisque nous ne pouvons prier qu’au milieu de nos frères. Hélas ! nous ne pourrons donc prier à loisir que quand l’univers sera passé ! et il nous faudra attendre la fin des choses, pour pouvoir donner un libre cours à cette ardeur qui nous oppresse ! Qui pourrait tenir à cette douleur ! et ils passaient leurs jours dans cette angoisse. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

Pour expliquer cette restauration de l’univers qui n’est que temporaire et incomplète, il prétend que lors de l’altération, il se forma par la puissance supérieure une barrière entre la lumière de l’éternelle nature, et l’embrasement de notre monde ; que par là ce monde ne fut alors qu’une vallée ténébreuse ; qu’il n’y avait plus aucune lumière qui eût pu briller dans tout ce qui était renfermé dans cette enceinte ; que toutes les puissances ou toutes les formes furent comme emprisonnées là dans la mort ; que par la forte angoisse qu’elles éprouvèrent, elles s’échauffèrent surtout dans le milieu de cette grande circonscription, lequel milieu est le lieu du soleil. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

Il prétend que par ce moyen la chaleur fut captivée, et que son foyer, qui est le lieu du soleil, fut changé en une convenable douceur, et ne se trouva plus dans l’horrible angoisse ; qu’en effet, la chaleur étant embrasée par la lumière, déposa sa terrible source de feu, et n’eut plus le pouvoir de s’enflammer davantage ; que l’éruption de la lumière, au travers de la barrière de séparation, ne s’étendit pas plus loin dans ce lieu, et que c’est pour cela que le soleil n’est pas devenu plus grand, quoique après cette première opération, la lumière ait eu d’autres fonctions à remplir, comme on le verra ci-dessous. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

Car comme la puissance lumineuse du Soleil ne pouvait pas détendre ni tempérer la qualité âpre et rigide de l’espace, principalement dans la hauteur au-dessus de Jupiter, dès lors, cette même circonférence entière demeura dans une terrible angoisse, et la chaleur ne pouvait pas s’éveiller en elle à cause du froid et de l’astringence qui y dominaient. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

Dans le premier degré de l’enfer actif, il n’y a d’abord spirituellement ni angoisse, ni espérance ; il n’y a qu’illusion, mais l’abîme est sous cette illusion, et bientôt il la trouble en lui faisant sentir les pointes aiguës de ses traits amers. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

Homme, ne crains pas de voir une annonce de cette rigoureuse loi dans les cris de ta mère lorsqu’elle te donne le jour, ainsi que dans les pleurs que tu verses dès ta naissance. Apprends-là aussi ce qu’il en a dû coûter à la source du rafraîchissement pour se procréer dans la forme de ton altération spirituelle, et pour se rendre de ton espèce. Mais compare ta vie temporelle active et libre à celle que tu menais dans le sein de ta mère, et vois même si elle ne te procure pas des jouissances et une existence qui te font oublier tes premières larmes ; et apprends par là ce que tu dois attendre des moindres impressions que la véritable angoisse peut te faire sentir. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.

Mais veux-tu apercevoir quel est le sublime objet de cette angoisse de la parole ? Lorsque l’homme s’écoute bien attentivement, la vérité semble lui dire : Homme, je ne puis verser mes pleurs que dans ton sein. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.

Cette opinion avancée par le médecin Andry dans son Traité de la génération des vers dans le corps de l’homme, s’accorde parfaitement avec les principes. Ceux qui auront eu l’occasion de considérer et de connaître les formes fondamentales de la nature, n’ignorent pas que le ver ne fait qu’en représenter la racine, en nous peignant l’avilissement que cette nature a éprouvé, et les efforts qu’elle fait, mais en vain, pour se délivrer de son angoisse en circulant continuellement. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.