La seconde forme, il l’appelle le fiel ou l’amertume, et il prétend que c’est elle qui, cherchant par son activité pénétrante à diviser l’astringence, ouvre la voie de la vie, sans quoi tout resterait mort dans la nature. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature
C’est en avançant ainsi qu’elle voit s’étendre de plus en plus ses angoisses et ses tribulations ; aussi les psaumes seraient bien autre chose que ce qu’ils sont, si l’on les faisait à présent. Car la parole est le désir divin personnifié humainement et en action. A mesure qu’elle perce et qu’elle se montre à l’atmosphère humaine, à mesure aussi elle est réduite à ne trouver pour sa nourriture et sa subsistance que du fiel et de l’amertume. Mais quel dédommagement pour elle quand elle rencontre quelque âme de désir et qui cherche à être réellement régénérée selon la nouvelle loi de l’esprit et de la vérité ! TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
Non seulement ces secours et ces suppléments sont nos continuels remparts contre l’ennemi ; mais si nous les employons avec zèle et une intention pure, ils nous lient toujours un peu, chacun selon leur mesure, à ce délicieux magisme que la vérité porte avec elle-même, et que sa parole ne cesse de faire filtrer partout, même à notre insu ; de façon que d’un côté, nous imprégnant de leurs sucs vivifiants, et de l’autre, nous rendant comme invisibles et inabordables à l’ennemi, ils ne nous offrent partout que la sécurité et le bonheur, et neutralisent perpétuellement l’amertume qui est toujours prête à pointer dans nos jouissances. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
Je ne te surprendrai point, homme, en te disant ici, que cette substance de vie ne se trouve que dans les douleurs d’une angoisseuse amertume, ou dans une profonde et complète désolation sur nos écarts, sur nos privations, sur les écarts et les réelles privations de nos semblables, sur les malheurs de ceux qui souffrent et plus encore, sur les malheurs de ceux qui ne souffrent point ; sur l’état sépulcral de la nature, et sur les lamentables et continuelles douleurs aiguës de l’universelle parole qui cherche par nous à rétablir partout l’équilibre et la plénitude, tandis qu’à la manière d’être que nous nous sommes créée par le crime, nous tenons le coeur de Dieu lui-même en nous, comme sur son lit de mort, et comme dans le tombeau le plus infect. Or, pourquoi la désolation est-elle ainsi la source génératrice de la substance de vie ? C’est qu’il n’y a que cette désolation qui soit aujourd’hui pour nous la source génératrice de la parole, comme nous voyons que dans nos maladies, ce sont nos souffrances qui nous arrachent des cris, et que ce n’est que de ces cris que naissent les soulagements et les secours qu’on nous apporte. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature
Saisis donc cet instant salutaire où tout sera divinisé pour toi et autour de toi ; fais entendre un soupir au milieu de cette enceinte de bonheur et de joie. A ce soupir, l’agent suprême tournera avec intérêt ses yeux sur toi. De la part de Dieu, arrêter ses regards sur une âme, c’est la chercher jusque dans ses profondeurs ; c’est l’inviter par une tendre prévenance, à exprimer elle-même tout ce qui se passe en elle. Approche toi donc encore plus près de lui dans ce moment, et dis-lui : “Seigneur, je n’apporte que des gémissements au milieu de tes célestes délices ; ma voix ne saurait former que des cris de douleur au sein de l’allégresse divine. EH ! toi-même, Seigneur, quand tu auras entendu les justes motifs de mon amertume, puisses-tu suspendre tes transports et tes ravissements !” TROISIÈME PARTIE. De la Parole.