Ambroise : Extraits de “Des veuves”, 377/8.

{{445 : Chasteté dans le mariage, le veuvage, la virginité.}} – C. 4, n. 23. Il nous est enseigné que la vertu de chasteté se présente sous trois aspects : dans le mariage, dans le veuvage, dans la virginité ; nous ne vantons pas l’une à exclusion des autres ; chacune s’applique à un état différent. En cela l’Eglise possède une grande richesse de doctrine : elle a ses préférences, elle ne connaît pas les exclusives, et Dieu veuille qu’elle n’ait pas à les connaître ! Nous exaltons donc la virginité sans rejeter l’état de viduité ; nous honorons les veuves, de sorte que le mariage garde l’honneur qui lui est dû. Ces préceptes ne sont pas nôtres, mais nous sont enseignés par les divins témoignages. 24. Rappelons-nous comment Marie, comment Anne, comment Suzanne sont louées. Et puisqu’il ne s’agit pas seulement de donner des louanges, mais de suivre des principes, rappelons-nous où se trouvaient et Suzanne [cf. Dn 13,7], et Anne [cf. Le 2, 38], et Marie [cf. Le 1, 28] ; et remarquons la manière dont chacune est justement louée et le lieu où elles étaient : l’épouse dans un jardin, la veuve dans le temple, la vierge dans la solitude. 25. Pour les premières le fruit est plus tardif, pour la vierge il vient plus tôt ; la vieillesse révèle les premières, les vierges trouvent dans leur jeune âge leur titre de gloire, sans que le nombre des années vienne y ajouter quelque chose, puisque la virginité est de tous les âges. Elle sied à l’adolescence, elle fait l’ornement de la jeunesse, elle grandit la vieillesse, à tous les âges de la vie elle a comme les cheveux blancs convenant à sa justice, la maturité que lui confère son sérieux, le voile que lui donne sa pudeur ; loin de nuire à la piété, elle accroît l’esprit religieux. Nous constatons dans ce qui suit, que chaque année pour les fêtes de Pâques sainte Marie se rendait à Jérusalem avec Joseph [cf. Le 2,41]. Partout une ardente dévotion, partout une continuelle pureté accompagne la vierge. Et la mère du Seigneur ne s’en vante pas, comme si elle se reposait sur ses mérites, mais plus elle reconnaît ses mérites, plus elle s’acquitte scrupuleusement de son vœu, plus elle remplit largement son devoir, plus elle porte religieusement les faveurs divines, accomplissant ainsi le saint temps de fête.

{{446 : Le Christ a passé en faisant le bien.}} – 10, 61. Grâces soient à l’évangile, par qui nous qui n’avons pas vu de nos yeux le Christ venant en ce monde, nous avons l’impression d’être près de lui en lisant ses faits et gestes ; en sorte que ceux qu’il approchait puisaient leur foi en lui-même, et qu’il s’approche aussi de nous quand nous croyons à ce qu’il a fait… 63. Et ne craignez pas que votre guérison se fasse attendre. Il ne connaît pas les obstacles, celui qui est guéri par le Christ. Il vous faut employer le remède que vous avez_ reçu de lui ; car dès qu’il a donné un ordre, l’aveugle voit, le paralytique marche, le muet parle, le sourd entend, le fiévreux se met à servir, le lunatique est délivré. Vous donc, quelque passion mauvaise que vous ressentiez et qui vous rende malade, priez le Seigneur, ayez confiance et ne craignez aucun retard. Où est la prière, là est le Verbe, la passion est chassée, le mauvais désir s’en va. Ne craignez pas non plus la difficulté de l’aveu, bien plutôt goûtez-en d’avance le bienfait ; vous dont le mal était de ne pouvoir retenir votre corps, vous vous mettrez à servir le Christ.