Adam

Notre tâche serait donc, depuis l’époque où Adam a été retiré du précipice où il était tombé, de découvrir par tous nos moyens possibles, les merveilles éternelles du père, manifestées dans la nature visible ; et cela nous est d’autant plus possible, que le fils qui les contient toutes, et qui les ouvre toutes, nous les a rendues en incorporant nos premiers parents dans la forme naturelle que nous portons aujourd’hui, et qu’il en a apporté la clef avec lui quand il s’est fait semblable à nous. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

D’ailleurs Adam, quoique coupable, n’était plus que dans la privation de ses jouissances primitives ; il n’était plus dans la souillure du péché qui avait été lavé par le baptême de sa délivrance des mains de son ennemi, ou par ce qu’on peut appeler sa grande circoncision ou sa circoncision spirituelle. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

Enfin l’enveloppe corporelle dont on l’avait revêtu, était l’extrait pur de toutes les substances les plus vives de la nature, laquelle n’avait point encore subi les catastrophes secondaires qui lui sont arrivées depuis ; il n’est donc pas étonnant que dans cette réunion de circonstances, la loi de retour qui fut donnée à Adam, eût plus de force et de vertu que la loi judaïque : nous pouvons nous contenter d’en citer un seul trait pour en faire sentir la différence. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

Il fut défendu au peuple Hébreu de s’allier aux nations qu’il allait combattre dans la terre promise ; et la transgression de cette loi le conduisit seulement aux différentes servitudes particulières qu’il a subies. Quant à Adam et à sa postérité, c’est la terre entière qui leur est donnée pour la cultiver, et pour en déraciner les ronces et les épines ; et c’est, au contraire, pour l’avoir remplie d’iniquités, que le Seigneur retire son esprit de dessus les hommes, et qu’il verse le terrible fléau du déluge. Par l’étendue du crime, jugeons de l’étendue de la puissance, et par l’étendue de la puissance, jugeons de l’étendue de la loi. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

Cette loi ne put point être donnée à Adam pendant qu’il était encore dans les abîmes et sous le joug absolu de celui qui l’avait séduit. Ce fut la grâce pure qui agit dans ce terrible instant pour arracher à la mort éternelle celui qui était l’image et la ressemblance du Dieu des êtres ; et l’homme alors était incapable de mettre à profit aucune loi ; mais ce premier degré étant monté, l’homme devint susceptible d’une loi restauratrice ; or, celle qu’il reçut porta, sans doute, les trois caractères que nous avons exposés plus haut ; disons-le donc, elle fut un jugement contre l’ennemi qui fut alors précipité ; elle fut un avertissement qui engagea l’homme à reconnaître les dangers qui l’environnaient, et à se préserver de nouvelles chutes ; enfin elle fut pour lui un moyen de sanctification, par les voies de retour qui lui furent tracées, et par les sacrifices que nous trouvons établis et usités chez les premiers nés, et dont il put se servir. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

En nous disant que la mesure des iniquités des Amorréens n’était pas encore remplie, l’Écriture nous donne bien une espèce de raison pourquoi Abraham ne reçut pas la loi, mais on peut en trouver une plus directe ; c’est que la loi qui devait être donnée, devait tomber sur un peuple, et non pas sur un individu, comme au temps d’Adam, et que ce peuple n’était pas encore né. Elle devait tomber sur un peuple, puisque c’étaient les peuples qui s’étaient pervertis et écartés de la loi ; puisque ces cérémonies de la loi demandaient un grand nombre de ministres ; puisque cette loi devait s’appuyer sur le nombre perdu ou sur l’ancien dénombrement des nations, pour le leur rendre ; et enfin, puisqu’il fallait à cette loi un réceptacle, qui, par ses subdivisions, pût se lier à toutes les branches de la loi, tandis que toutes ces branches avaient été rassemblées en un seul tronc lorsqu’elles furent données à Adam, qui est corporellement la racine et le tronc du genre humain. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

Mais en le livrant ainsi à lui-même, l’esprit lui laissa pour guide, et les paroles des prophètes, et la mémoire des événements qui venaient de se passer ; comme après son élection et la sortie d’Égypte on lui laissa la loi lévitique, l’histoire de sa délivrance et de ses pénibles voyages dans les déserts ; comme aussi après le déluge on avait laissé aux enfants de Noé les instructions de leur père, et les traditions de ce qui s’était passé depuis Adam jusqu’à eux ; et enfin comme on avait laissé à Adam, après sa chute, le souvenir de son crime, et du sacrifice d’amour que la bonté suprême avait bien voulu faire en sa faveur pour l’arracher aux abîmes. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

Par, cette seule promesse, elle sema dans Adam le germe de sa restauration. Elle n’a cessé d’arroser ce germe par toutes les faveurs spirituelles qu’elle a transmises au monde par le ministère de ses élus, jusqu’à ce qu’elle soit venue l’arroser elle-même de son propre sang. Mais l’arbre, ou l’homme, demeure toujours chargé de produire ses fruits par le concours de tous ses descendants. Elle ne pouvait rien de plus que de se donner elle-même pour lui, et elle ne pouvait anéantir la loi par laquelle cet arbre devait lui-même manifester librement ce qu’il avait reçu dans ses essences. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

C’est par la parole que Dieu, dans ses voies de restauration, forma l’alliance générale spirituelle temporelle, dans les diverses époques d’opérations de grâces qu’il a manifestées par l’origine et la création de la nature, par la promesse faite à Adam prévaricateur, par les divers élus principaux qui ont répandu ses lois, et ses ordonnances sur la terre, soit avant le milieu des temps, soit au milieu du temps ; et par ceux qu’il manifestera jusque et compris la fin des temps. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.

L’éloquent écrivain en question a beau s’extasier au sujet du réveil d’Adam, et dire que Milton n’eût point atteint ces hauteurs, s’il n’eût connu la véritable religion : je répondrai que si Milton avait connu le vrai christianisme qui est la parole, il nous aurait peint Adam sous d’autres couleurs. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.

Or, c’est aussi chez l’homme enfant et l’homme sauvage que les matérialistes et les idéologues ont puisé les fragiles systèmes de leurs sensations de l’origine des langues, etc. ; et c’est en s’arrêtant là qu’ils ont finalement animalisé tout notre être. Mais la Bible (car je ne puis dire que cela ici) qui est censée avoir servi de guide à Milton, nous montre Adam sous une autre face. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.

Secondement, il est probable que ce sommeil et cette extraction étaient une suite d’une altération quelconque déjà commencée dans Adam, puisque le Créateur avait dit, à la suite de la création (à la fin du premier chapitre de la Genèse), que toutes les oeuvres qu’il avait faites étaient bonnes ; et que cependant il dit (dans le second chapitre) qu’il n’est pas bon que l’homme soit seul. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.

Troisièmement, soit que cette exacte application des noms aux choses ait été faite par Adam au sortir des mains du Créateur, ou seulement après cette altération commencée (ce dont le texte, joint à la réflexion précédente, semble laisser le choix, quoique les principes excluent la seconde hypothèse), il est sûr, selon la lettre, que cette application des noms aux choses s’est faite avant le sommeil. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.

Dans ce cas-là, Adam devait jouir alors d’une grande lumière et d’une science vaste et efficace, puisque le Créateur l’avait établi sur tous les ouvrages de ses mains, puisqu’il l’avait installé lui-même dans le jardin de délices, et puisqu’il l’avait chargé de le cultiver lui livrant toutes les plantes dont il était rempli, et même l’arbre de la science du bien et du mal, dont il lui défendit de manger. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.

Ainsi donc Adam n’avait pas besoin de s’éveiller à la vie ; mais c’est lui au contraire qui éveillait la vie dans les êtres : ce qui est très diffèrent de ce qui se passe dans les enfants ; mais l’art avait voilé ces choses à Milton, en le livrant à son imaginative. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.

Pour que le christianisme pût réellement favoriser ce que l’on devrait appeler la poésie descriptive, il faudrait que les poètes devinssent ce qu’était Adam avant son sommeil, c’est-à-dire que, comme lui, ils sussent éveiller la vie dans les êtres, au lieu de ne nous entretenir que de ce qui n’est en quelque sorte que l’anatomie de ces êtres, ou même que leur figure extérieure. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.

Les Paralipomènes sont ainsi appelés parce que beaucoup de choses laissées de côté dans les quatre livres des Rois sont contenues dans ces livres. Dans ce premier livre est décrite la généalogie de toutes les tribus, depuis Adam jusqu’aux rois, par tribus, par familles, par maisons. II est dit quels furent ceux des lévites que David établit pour chanter devant Dieu avec la flûte et la cithare, quels autres il consacra aux oeuvres du temple, car il fut le premier qui commença à jeter les fondements du temple. Divers détails sur les rois et leurs générations sont donnés, d’où il résulte que le total des années des rois qui régnèrent à Jérusalem depuis David est de quatre cent soixante-quatorze. Tous ces rois furent de la race de David , et il y en eut neuf qui firent le bien; ceux qui firent le mal sont au nombre de douze, Gotholia ! non comprise. Toutes les années de ceux qui régnèrent à Samarie s’élevèrent au nombre de deux cent soixante-neuf et trente jours; douze rois fuirent donnés par huit races différentes : tous firent le mal, en imitant le péché de Jéroboam. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.