Mais s’enfonçant de plus en plus dans l’endurcissement, il prolongeait encore après la mort des prophètes les travaux et les douleurs qu’il leur avait occasionnés pendant leur vie ; il appesantissait par sa résistance le poids de ses propres iniquités qu’ils avaient pris sur eux par les saints mouvements de leur charité divine ; par là il accumulait sur lui-même le double reproche de n’avoir pas écouté la voix de la sagesse qui lui avait parlé, et de retenir dans de pénibles mesures ceux que cette sagesse avait pris pour ses organes ; et c’est pour cela qu’on lui demandera le sang des prophètes qui a été versé depuis Abel jusqu’à Zacharie ; car n’oublions pas que le peuple Hébreu n’est que le représentant de l’homme et de toute la postérité d’Adam. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
La mort d’Abel ne fut point volontaire ; elle put servir à l’avancement d’Adam par la transposition que l’effusion de ce sang put faire des actions irrégulières qui étaient attachées sur ce coupable père du genre humain ; mais elle ne compléta point l’oeuvre de notre alliance avec Dieu, puisque Abel n’était qu’un homme conçu dans le péché et que son frère Seth fut substitué à sa place, pour transmettre aux hommes la continuation et le cours des grâces spirituelles que sa mort avait arrêtées dans ses mains. SECONDE PARTIE. De l’Homme.