De la hiérarchie ecclésiastique.
C 1, n. 1. Grâce à cet amoureux désir du beau, qui nous attire à lui et nous fait tendre vers lui, [Jésus] réduit nos multiples variations, il nous parfait en unifiant et en déifiant notre vie, nos habitudes, nos dispositions; il nous donne le pouvoir sacré du divin sacerdoce. Accédant ainsi aux fonctions saintes du sacerdoce, nous nous approchons des esprits qui nous sont supérieurs, en imitant autant que nous le pouvons l’indéfectible constance de leur saint état, et en élevant par là nos regards vers la bienheureuse et divine lumière de Jésus. Devenus capables de contempler saintement ce qu’il nous est permis de voir, illuminés par la connaissance de ces spectacles, suivant la science mystique, nous pourrons être à la fois consacrés et consécrateurs, lumineux et déificateurs, parfaits et semeurs de perfection.
2, 3, 5. Il est clair, je crois, pour qui connaît nos mystères, que c’est seulement par de continuels élans vers l’unité, par la mortification et l’anéantissement de tout ce qui lui est contraire, que les êtres intelligents acquièrent de manière immuable l’état déiforme. Car il ne suffit pas de renoncer à toute malice, il faut encore manifester une inflexible virilité, résister intrépidement et sans relâche à tout funeste relâchement, ne jamais cesser de désirer le vrai, mais tendre vers lui, autant qu’on le peut, avec une indéfectible constance, tâchant toujours de s’élever saintement jusqu’à la sublimité de la perfection divine.
3, 1. Recherchons pour quelle raison… [l’eucharistie] est appelée spécialement communion et synaxe, alors que tout sacrement unifie en les déifiant nos vies dispersées, rassemble dans la conformité avec Dieu ce qui en nous est divisé, nous fait entrer ainsi en communion et en union avec l’Unité. Mais nous disons que la participation aux autres symboles de la hiérarchie ne reçoit son achèvement que grâce aux dons divins et sanctifiants de celui-ci.
3, 3, 3. S’il est vrai que, de la même manière et comme il convient à un homme de Dieu, le pontife transmet avec bienveillance à ses inférieurs le trésor de la science qui appartient à son degré hiérarchique,… bientôt il revient, libéré et affranchi des réalités inférieures, vers Dieu, son principe propre, et pénétrant par l’intelligence jusqu’à l’Unité, il contemple d’un oeil pur les raisons d’être uniformes des rites sacrés ; et ainsi le terme de son abaissement plein de condescendance vers les choses inférieures devient le commencement d’un retour plus divin vers les choses supérieures.
3, 3, 12. [Jésus] a opéré généreusement notre union intime avec lui, en liant notre bassesse à ses perfections divines, à condition toutefois que nous aussi nous adhérions à lui, comme des membres au corps, par la conformité d’une divine et innocente vie… Car si nous désirons nous unir à lui, il nous faut contempler la vie toute divine qu’il a menée dans la chair et tendre, par l’imitation fidèle de sa sainte innocence, à l’état de pureté immaculée et de déification. A ce prix et selon le mode qui nous convient, il nous accordera de nous unir et de nous assimiler à lui.
4, 3, 1. Les secrètes beautés de Dieu, dont la suavité dépasse l’intelligence, échappent à toute profanation et ne se dévoilent de façon intelligible qu’aux hommes de vie intérieure, car elles veulent trouver dans les âmes de pures et parfaites images qui leur ressemblent. En effet l’image de la vertu divine doit reproduire fidèlement l’original, et contemplant du regard de l’intelligence cette suave beauté, se modeler ainsi et se façonner sur ce type merveilleux… Ainsi par une constante et attentive contemplation de la suave et mystérieuse beauté, les peintres spirituels, amis du beau, atteidront à la parfaite ressemblance avec l’ineffable modèle divin.
4, 3, 12. Puisque c’est sur Jésus même, comme sur un autel divin, que s’opère la sainte consécration des pieuses intelligences, puisque c’est là que selon l’Ecriture nous sommes admis à la consécration et mystiquement offerts en holocauste, considérons d’un regard qui n’est pas de ce monde cet autel des divins sacrifices… C’est en effet Jésus très saint qui s’offre lui-même pour nous et qui nous remplit de toute sainteté, excellent intendant qui nous offre généreusement comme à des fils de Dieu les fruits de son sacrifice.
5, 1, 3. Or donc voici quels sont les divins effets de la très sainte célébration des sacrements. Le premier est de purifier les imparfaits ; le second, d’initier et d’illuminer ceux qu’elle a purifiés ; le troisième, qui résume les précédents, de parfaire les initiés dans la connaissance des mystères auxquels ils ont accès… Or il a déjà été traité de la triple vertu que possèdent nos sacrements. Nous avons montré par les Ecritures que le sacrement de la régénération divine purifie et confère la lumière ; que la synaxe et la consécration de l’huile sainte nous consomment dans la science parfaite des œuvres de Dieu, par laquelle il nous est donné de nous élever saintement vers lui et de nous unir intimement à lui.