Gregório de Nissa: philosophie

Avant d’examiner ce sujet, revenons à un point que nous avons laissé de côté et qui allait nous échapper bien que logiquement il ait trait à ce qui précède, à savoir : pourquoi les produits du sol germent d’abord, pourquoi viennent ensuite parmi les vivants les êtres sans raison et enfin, après la formation de ces êtres, l’homme. Bien sûr, nous apprenons par là, – ce qui est à la portée de tout le monde -, que le Créateur a fait l’herbe en vue des vivants et les bêtes des champs en vue de l’homme : avant les animaux, il crée leur nourriture ; et, avant l’homme, tout ce qui doit servir à sa vie. Mais je soupçonne Moïse d’avoir voulu donner à entendre par là une doctrine mystérieuse et, sous des mots cachés, de livrer une philosophie de l’âme que les « philosophes de l’extérieur » ont entrevue, sans la saisir clairement. VIII

Le témoignage des événements passés confirme donc la vérité de toute prédiction du Seigneur : non seulement la Résurrection nous est enseignée par des paroles, mais, grâce à ceux-là même que la résurrection a rendus à la vie, les faits nous donnent la preuve de la promesse. Maintenant, quel argument reste-t-il à ceux qui ne croient pas ? Nous laisserons là tous ceux qui se fondent sur la « philosophie » ou sur de vaines erreurs pour repousser la foi dans sa simplicité et nous donnerons notre assentiment sans réserve aux brèves paroles du Prophète qui nous enseigne la manière dont se fera ce don : « On leur enlèvera, dit-il, le souffle et ils expireront et ils retourneront en leur poussière. Tu enverras ton Esprit et ils seront créés et tu renouvelleras la face de la terre. » Alors le Seigneur trouvera sa joie en ses oeuvres, les pécheurs ayant débarrassé la terre. Comment pourrait-on appeler quelqu’un pécheur, quand le péché n’existe plus ? XXV