Les bienfaits du jeûne.

Hom. 2 (sur le jeûne), n. 5. Le jeûne protège les enfants, donne l’équilibre au jeune homme, assure le respect au vieillard, car il ajoute au lustre de ses cheveux blancs. Il est la meilleure parure des femmes, il est le frein des hommes mûrs. Il préserve les unions et entretient la virginité. Tels sont les avantages qu’il apporte aux maisons particulières. Quel effet a-t-il sur la marche de la vie publique? En général il assure le bon ordre à toute la ville et à tout le peuple. Il apaise les tumultes, il chasse les luttes, il impose silence aux querelles. Y a-t-il un maître dont la seule présence fasse taire le bruit des enfants, à la manière dont l’apparition du jeûne réprime le trouble de la cité ? Quel fêtard s’est jamais présenté durant le jeûne? Quel chœur grossier le jeûne a-t-il inspiré ? Les rires efféminés, les chants lascifs, les danses folles disparaissent soudain de la cité, mis en fuite par lui comme par un maître austère. Si tous le prenaient comme conseiller de leur conduite, rien n’empêcherait une paix profonde de s’établir sur terre : les nations ne se dresseraient pas les unes contre les autres et les armées n’en viendraient pas aux mains. Si le jeûne était en vigueur, on ne fabriquerait pas d’armes ; on n’assemblerait pas de tribunaux ; les prisons ne seraient pas habitées ; les déserts ne renfermeraient pas de malfaiteurs, les cités de délateurs ou la mer de pirates.