Les tentations des parfaits.

{{Homélies — 16, 3.}} Il en est qui, ayant le goût de Dieu, sont encore sous l’influence de l’ennemi, et en sont étonnés, ignorant qu’après la visite divine nos pensées gardent leur action sur les mystères de notre vie chrétienne; mais ceux qui y ont vieilli ne s’étonnent pas. De même que les laboureurs, à qui un long usage a donné de l’expérience, voyant que l’année a été fertile, ne déposent pas tout souci, mais prévoient la famine et la disette, et inversement, quand la famine et la disette pèsent sur eux, ils ne désespèrent nullement, sachant que les choses changent: de même en est-il pour les choses spirituelles. Quand l’âme est accablée par diverses tentations, elle ne s’étonne pas ni ne désespère, car elle sait que c’est avec permission qu’elle est soumise aux épreuves et châtiée par le mal ; et au contraire quand elle jouit de la richesse et du repos, elle est sans inquiétude, mais elle s’attend au changement.