Demander conseil.

Doctrines — 5, 4. Lorsque j’étais au monastère, je m’en remettais pour tout à l’ancien, l’abbé Jean ; car, ainsi que je l’ai dit, je ne voulais jamais rien faire sans son avis. Et voici que la raison me disait : « Il n’a rien à te dire. Pourquoi veux-tu l’ennuyer ? » Et je répondais à cette raison : « Anathème à toi, à ton discernement, à ta compréhension, a ta sagesse, à ton savoir, parce que ce que tu sais, c’est des démons que tu l’as appris». Je m’en allais donc et questionnais l’ancien ; et il arrivait qu’il me faisait parfois la réponse que j’avais prévue. Alors ma raison reprenait : « Quoi donc ? Tu vois, il en est comme je t’avais dit ; n’as-tu pas importuné à contretemps l’ancien ? » Et je répondais à la raison : « Maintenant tout est bien, maintenant tout vient du Saint Esprit. Ce qui vient de toi est mauvais et vient des démons et de la nature mauvaise ». Ainsi jamais je n’ai accepté de me fier à ma raison sans consulter ; et croyez-moi, mes frères, j’étais dans une grande paix, dans une grande sécurité ; au point que j’étais même fâché de me trouver tel.