Homme-Esprit

Cela nous montre également combien l’Homme-Esprit doit se trouver extraligné en étant emprisonné par les éléments matériels, et combien ces éléments matériels ou ce monde-ci est insuffisant pour signaler la Divinité : aussi, rigoureusement parlant, nous ne sortons jamais de l’autre monde ou du monde de l’Esprit, quoique si peu de gens croient à son existence. Nous ne pouvons douter de cette vérité, puisque, même pour faire valoir les preuves que nous tirons de la matière ou de ce monde-ci, nous sommes obligés de lui prêter les qualités de l’esprit ou de l’autre monde. La raison en est que tout tient à l’esprit, et que tout correspond à l’esprit, comme nous le verrons par la suite. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

Mais l’Homme-Esprit a à la fois l’effet, l’usage et la libre direction ou manipulation de toutes ces choses. Je ne veux donner de tout ceci qu’un exemple de matière, et même très commun, mais au moyen duquel la pensée pourra monter plus haut dans celui qui en sera susceptible. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

Cet exemple sera, 1.) un champ de blé qui a en soi-même l’effet de toutes ces lois de la nature. 2.) Un animal broutant, qui a l’usage de ce blé, et qui peut s’en nourrir. 3.) Un boulanger qui a en soi la direction et la manipulation de ce blé, et qui peut en faire du pain ; ce qui indique très matériellement que toutes les puissances de la nature ne sont que partielles pour les êtres qui la constituent, mais que l’Homme-Esprit embrasse à lui seul l’universalité de ces puissances. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

Quant à tous ces droits matériels que l’Homme possède et que nous avons terminés à la manipulation du boulanger, si nous nous portons en pensée dans la région réelle de l’homme, nous pressentirons, sans doute, que tous ces droits se peuvent justifier d’une manière plus vaste et plus virtuelle encore, en sondant et découvrant les merveilleuses propriétés qui constituent l’Homme-Esprit, et quelles sont les hautes manipulations qui en peuvent provenir. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

Sous le rapport spirituel, le danger pour l’homme est encore plus grand, et son insouciance est encore plus extrême ; non seulement l’Homme-Esprit marche sans cesse à côté de sa fosse, puisqu’il est toujours près d’être englouti ou dévoré par l’immortelle source du mensonge ; mais même y en a-t-il beaucoup parmi l’espèce humaine qui ne marchent pas continuellement dans leur fosse ? et l’homme aveugle ne s’occupe pas même des moyens d’en sortir, et ne s’informe pas si jamais il en sortira ! PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

Je me suis également expliqué sur les traditions, en disant que chaque chose devait faire sa propre révélation ; qu’ainsi, au lieu de ne prouver la chose religieuse que par des traditions écrites ou non écrites, ce qui est la seule ressource des instituteurs ordinaires, nous aurions droit d’aller puiser directement dans les profondeurs que nous portons avec nous-mêmes, puisque les faits les plus merveilleux ne sont que postérieurs à la pensée ; qu’ainsi il aurait fallu s’occuper de l’Homme-Esprit et de la pensée, avant de s’occuper des faits, et surtout des faits simplement traditionnels ; que par là nous aurions pu faire germer ou sortir de sa propre révélation, et le baume restaurateur dont nous avons tous un besoin indispensable, et la chose religieuse elle-même qui ne doit être que le mode et la préparation de ce baume souverain ; mais qui ne doit jamais se mettre à sa place, comme elle l’a fait si souvent en passant par la main des hommes. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

Mais l’homme s’abuserait s’il prétendait avancer dans l’oeuvre de l’Homme-Esprit, sans avoir réavivé en lui cette sève sainte qui s’est comme épaissie et congelée par l’universelle altération des choses. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

Je m’appuierai enfin sur les privilèges religieux dont l’Homme-Esprit peut développer en lui les puissants témoignages, sans emprunter le secours d’aucune espèce de tradition, et qui étant inconnus de l’Homme-Matière, prouvent au moins par là que la cause que défend le matérialiste, n’est pas assez instruite pour prétendre, de sa part, à un jugement décisif en sa faveur. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

Si l’Homme-Esprit voulait donc ouvrir les yeux, il reconnaîtrait bientôt en lui-même les secours innombrables que la bienfaisance de la suprême autorité divine fait arriver jusqu’à lui dans le lieu de sa détention. Il verrait que si d’après la petitesse de la Terre, il avait eu tort de la prendre pour le centre des mouvements célestes, cette méprise était pardonnable, en ce qu’il devait être lui-même le centre des mouvements divins dans la nature, et que tous ces torts prennent leur source dans ce sentiment secret de sa propre grandeur, qui lui a fait mal à propos appliquer à sa prison les privilèges qu’il ne devait appliquer qu’à sa personne, et qui même ne laissaient plus que de tristes souvenirs dans sa mémoire, au lieu des traces glorieuses qu’elles auraient dû lui offrir. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

Je crois donc que si l’Homme-Esprit suivait attentivement et avec constance le fil secourable qui lui est tendu dans son labyrinthe, il parviendrait à résoudre d’une manière positive tous les problèmes qui existent encore sur la prison où il est renfermé. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

En effet, quoique les merveilles des sciences naturelles, et surtout les merveilles de l’astronomie nous procurent des plaisirs qui nous élèvent pour ainsi dire au-dessus de ce monde étroit et ténébreux, et qui nous font goûter la supériorité de notre pensée sur notre être purement sensible ; cependant ces merveilles elles-mêmes, il faut en convenir, ne satisfont pas à tous les besoins de l’Homme-Esprit ; et il semble que si nous avons le pouvoir de connaître sensiblement la nature par tous nos sens, si nous avons le pouvoir de la mesurer par nos sciences, il nous faudrait un troisième pouvoir qui serait celui de la mettre en jeu. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

Ainsi nos plus fameux savants dans la nature, nos plus fameux astronomes devraient par cette seule observation être persuadés qu’ils ne jouissent pas du complément des droits de l’Homme-Esprit. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

Je terminerai là ce que j’avais à dire sur ce qui concerne les corps astronomiques, et je passerai au but principal de cet ouvrage, qui est de traiter du repos de la nature, du repos de l’âme humaine et du repos de la parole ; repos auquel doit concourir le ministère de l’Homme-Esprit. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

Mais c’est le mot sabbatiser dont il serait essentiel de nous rendre compte, afin de mieux sentir ce que nous devons comprendre par le ministère de l’Homme-Esprit. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

Lors donc qu’il fut dit à Caïn, après son crime, que quand il travaillerait la terre, elle ne lui rendrait point ses fruits, tout nous engage à penser qu’il était question, dans ce travail, d’une autre culture que de la culture commune et ordinaire ; or, cette autre culture, quelle idée pourrions-nous nous en former qui ne rentrât pas dans le véritable ministère de l’Homme-Esprit, ou dans cet éminent privilège qui lui est donné de pouvoir faire sabbatiser la terre ? privilège toutefois qui est incompatible avec le crime, et qui doit cesser et être suspendu dans ceux qui ne marchent pas selon la justice. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

Aujourd’hui, quoique le mode de l’existence de l’homme ait prodigieusement changé par l’effet de la grande altération, l’objet de la création n’a pas changé pour cela, et l’Homme-Esprit est encore appelé à la même oeuvre, qui est de faire sabbatiser la terre. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

Je ne craindrai point de dire que ce glorieux sabbat que l’Homme-Esprit est chargé de rendre à la terre, est de lui aider à célébrer les louanges de l’éternel principe, et cela d’une manière plus expressive qu’elle ne le peut faire par toutes les productions qu’elle laisse sortir de son sein. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

Il est également vrai que quand la main suprême se joint ainsi aux puissances élémentaires, elle a alors plus particulièrement l’homme pour objet dans ces importantes conjonctures, soit pour l’instruire et le réveiller s’il est coupable, soit pour l’employer comme médiateur s’il est ouvrier du Seigneur ; car le ministère de l’Homme-Esprit revivifié s’étend sur tous les phénomènes qui peuvent se manifester dans la nature. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

Comment le Ministère de l’Homme-Esprit revivifié, ne s’étendrait-il pas sur toutes les espèces de phénomènes qui peuvent se manifester dans la nature, puisque notre véritable régénération consiste à être réintégrés dans nos droits primitifs, et que les droits primitifs de l’homme l’appelaient à être l’intermède et le représentant de la Divinité dans l’univers ? PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

Pour comprendre la sublimité de nos droits, il faut remonter jusqu’à notre origine. Mais avant de considérer la nature de l’Homme-Esprit, nous observerons ce qu’en général on peut appeler l’Esprit, dans quelque genre que ce soit ; nous exposerons les sources radicales d’où dérive cette expression, et nous prendrons d’abord ce mot esprit dans les différents sens sous lesquels il peut être envisagé dans nos langues. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

Oui, pour peu que nous plongions nos regards dans les profondeurs de notre existence intime, nous ne tarderons pas à sentir que toutes les sources divines avec leur esprit universel abondent et coulent à la fois dans la racine de notre être, que nous sommes un résultat constant et perpétuel de l’engendrement de notre principe générateur, qu’il est continuellement dans son actualité en nous, et qu’ainsi d’après la définition de l’esprit que nous avons donnée ci-dessus, nous pouvons aisément reconnaître comment un être qui est susceptible de sentir bouillonner sans cesse en lui la source divine, a le droit de porter le nom de l’Homme-Esprit. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

La connaissance d’une puissance restauratrice nous conduit au recouvrement de la sainteté de notre essence et de notre origine, puisqu’il nous ramène dans le sein de notre primitive source génératrice, ou dans notre éternel trinaire. C’est ainsi que tout dans la nature physique, comme dans la nature spirituelle, a un objet d’accroissement et d’amélioration qui pourrait nous servir de fil dans notre labyrinthe, et nous aider à faire valoir les droits de notre contrat divin ; car, indépendamment de ce que nous trouverions dans ce contrat divin un nouvel aliment à cet insatiable besoin que nous avons de l’admiration, nous y trouverions, en outre, à remplir une des plus nobles fonctions du ministère da l’Homme-Esprit, celle de pouvoir partager ce suprême bonheur avec nos semblables. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

D’après cela, lorsque, depuis la chute nous demandons l’accomplissement de la volonté divine, cette demande a un sens très profond et en même temps très naturel, puisque c’est demander que le contrat divin reprenne toute sa valeur, que tout ce qui est désir et volonté provenant de Dieu vienne à son terme ; et, par cette raison, c’est demander que l’âme de l’homme refleurisse de nouveau dans son désir vrai, et dans sa volonté originelle qui la ferait participer au développement du désir et de la volonté de Dieu, de façon que nous ne pouvons demander à l’Agent suprême que sa volonté arrive, sans demander par cette prière, que toutes les âmes des hommes soient remises dans la jouissance de leur primitif élément, et en état d’être réintégrées dans le ministère de l’Homme-Esprit. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

Aussi l’on peut dire, à la rigueur, que tout s’opère par l’esprit et par l’air dans tous les détails de l’ordre universel des choses ; aussi n’y a-t-il dans la nature élémentaire que l’air qui soit ouvert, et qui ouvre tout, comme dans la nature spirituelle, il n’y a ici-bas que l’esprit de l’homme qui ait ce double privilège ; et c’est parce que l’air est ouvert, que la voix de l’Homme-Esprit a de si grands droits sur toutes les régions. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

Aussi, lorsque Dieu admet un homme au premier rang dans le ministère de l’Homme-Esprit, c’est pour le transformer en un agent pénétrant, vif, et dont l’action soit universelle et permanente ; car la voie de Dieu ne se manifeste pas ainsi pour des oeuvres indifférentes et passagères. Aussi tous les univers rassemblés ne devraient pas balancer à nos yeux le prix d’une semblable élection, si nous avions le bonheur qu’elle nous fût offerte, puisque nous pourrions alors travailler utilement au soulagement de l’âme humaine. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

Il serait bon de lui dire que Dieu est tellement distinct des choses sensibles, quoiqu’il les gouverne, que notre nature terrestre, ni les hommes matérialisés, ne peuvent rien connaître à la manière dont nous devons le faire remarquer des nations, puisque même notre parole spirituelle est inintelligible à nos sens. Aussi devons-nous être entièrement renouvelés des sens et des choses figuratives, si nous voulons devenir les témoins spirituels de la parole, et entrer dans le ministère de l’Homme-Esprit. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

Il serait bon de lui dire que c’est en vain que les hommes du torrent essaient de suppléer à leur éloignement de l’intellectuel, en se rejetant sur le sensible ; que ce sont leurs faux systèmes qui les ont conduits à cette conséquence et à cette hypocrite doctrine ; qu’ils ne célèbrent si hautement ce qu’ils appellent l’humanité, que parce qu’ils prennent le bien-être du corps, pour le bien-être du véritable homme, qui n’est autre chose que l’Homme-Esprit régénéré ; qu’ils font usage de cette prétendue vertu, même envers les bêtes, et qu’ils croient satisfaire par-là à tout ce qui leur est imposé ; qu’enfin ils ne feraient pas un cas si exclusif de tout ce qui concerne l’ordre animal et matériel, s’ils ne se croyaient pas de la même nature. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

Non, on ne peut le nier, ces sacrifices généralement en usage sur le globe, nous attestent, malgré leurs abus, et peut-être par ces abus mêmes, que depuis la grande altération et depuis que l’homme coupable fut replacé dans la voie de son retour, ils doivent être au nombre de nos privilèges, et être compris parmi les secours qui nous ont été accordés par la sagesse, pour faire revivre autant que possible notre contrat divin, et comme tels, ils doivent entrer dans les connaissances relatives au ministère de l’Homme-Esprit. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

Ce qui arriva à Abraham lors du sacrifice des animaux divisés en deux ; ce qui arriva à Aaron au bout des huit jours de sa consécration ; ce qui arriva à David dans l’aire d’Ornan, ce qui arrivait dans le temple après les sacrifices des grands prêtres, nous indique assez quel objet et quel pouvoir avaient les sacrifices vraiment sacrés et opérés par les élus du Seigneur, qui exerçaient alors, selon les mesures convenables à ces époques, le ministère de l’Homme-Esprit. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

Il y faut ranger la plupart de ces prodiges qui s’opèrent dans l’assoupissement des sens corporels, et non par la renaissance de nos véritables sens, et qui livrent ainsi l’Homme-Esprit à toutes les régions qui se présentent, d’autant que nous avons lieu de croire que le crime de l’homme a commencé par le sommeil, et que c’est pour avoir laissé assoupir autrefois ses véritables sens, qu’il a été plongé dans l’illusion et les ténèbres. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

Il n’est point étonnant que cette sorte de révélation ait rendu nuls tous les sacrifices et toutes les victimes, puisque celle qui s’était offerte avait placé l’homme dans le seul rang qui fût fait pour lui : aussi depuis cette époque l’Homme-Esprit est-il monté au rang de véritable sacrificateur, et il ne tient qu’à lui de rentrer dans les voies de sa régénération, et d’en atteindre, au moins par l’intelligence, le complément, même dès ce monde, s’il sait s’unir de coeur, d’esprit et d’oeuvre à celui qui lui a ouvert les sentiers, et a touché le but devant lui. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

Car, s’il est écrit qu’il faut être saint pour s’approcher de ce qui est saint, il faut aussi être esprit pour approcher de ce qui est esprit ; voilà pourquoi l’homme terrestre n’y peut jamais porter qu’un oeil de ténèbres ou de profanation ; tandis que l’Homme-Esprit doit se rendre compte de tout ce qui est offert à son usage et à sa réflexion. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

C’est aussi là l’emploi de l’homme particulier qui arrive à ce second âge de l’esprit ; et l’on peut dire que ce n’est qu’alors que commence véritablement l’âge de l’homme, ou le vrai ministère de l’Homme-Esprit, puisque ce n’est qu’alors qu’il peut commencer à être utile à ses frères, attendu que dans les âges précédents il n’a été utile qu’à la nature et à lui seul. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

Mais si telles sont les jouissances que le dévouement au Ministère de l’Homme-Esprit nous présente, même ici-bas, qu’est-ce que ce dévouement ne doit donc pas promettre à l’âme humaine, lorsqu’elle a déposé sa dépouille mortelle ? SECONDE PARTIE. De l’Homme.

Lorsque quelques-unes de ces âmes sortent de cet état d’enfance, c’est-à-dire, lorsqu’elles quittent leur corps, et qu’après s’être dévouées ici au vrai Ministère de l’Homme-Esprit, elles se trouvent, après la mort, dans la jouissance de leurs facultés, il n’est pas étonnant qu’elles puissent communiquer quelques-uns de leurs trésors aux âmes encore incorporées, quoique celles-ci ne comprennent ni la raison, ni le moyen de cette communication, tout en en ressentant les effets. C’est ainsi que le corps d’un enfant en bas âge peut sentir les impressions salutaires qu’un corps jouissant de ses facultés lui peut occasionner, quoiqu’il n’en voie pas la source, ni ne la puisse connaître. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

C’est ici, ouvriers du Seigneur, que votre désolation, quelque grande qu’elle puisse être, paraîtra toujours légitime ; mais aussi c’est là où se rassembleront en foule les motifs les plus touchants de ranimer votre zèle par la noblesse et l’importance de l’entreprise, puisqu’il ne s’agit de rien moins que de contribuer au repos du chef de toute la famille, en annonçant à tous ses enfants quelle est la sublimité du ministère de l’Homme-Esprit ! SECONDE PARTIE. De l’Homme.

Vous pourrez même espérer qu’en faveur de ces témoignages, Dieu vous paiera dès ce monde, non seulement par les joies qu’il versera dans votre âme, mais même par les assistances marquées qu’il vous enverra, et par les oeuvres divines et merveilleuses qu’il fera sortir de vos mains, comme une sorte de récompense, ou comme un retour et un échange des services que vous lui aurez rendus d’avance dans le ministère de l’Homme-Esprit. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

Oui, pour peu que l’homme voulût suivre courageusement la ligne du véritable ministère de l’Homme-Esprit, il reconnaîtrait bientôt qu’il aurait beaucoup moins de peine à se donner, et moins de temps à employer pour faire un miracle, que pour apprendre, dans tous ses détails, la moindre des sciences qui occupent les hommes, et auxquelles ils consacrent leurs jours et leurs sueurs. Ouvriers du Seigneur, voici ces joies et ces récompenses dont Dieu aime à nourrir votre espérance : – Réactions mutuelles de toutes les puissances divines combinées en nous pour y opérer la pénitence ; – Réaction en nous de ces mêmes puissances pour y opérer la résignation ; – Réaction pour y opérer la corroboration ; – Réaction pour y opérer la supplication, de concert avec tous les êtres passés, présents et futurs ; – Réaction pour y opérer la conviction intime et intégrale ; – Réaction pour y opérer la direction de toutes nos pensées, de tous nos désirs et de tous nos pas ; – Réaction pour obtenir la gratification de la parole ; – Réaction pour que nous osions parler à la parole, puisque la parole nous parle ; – Réaction pour que nous puissions prier la parole de s’exaucer elle-même dans les gémissements qu’elle pousse dans le sein de toutes nos misères et de toutes nos infirmités corporelles et spirituelles particulières ; – Réaction pour obtenir l’investiture et la distribution active et effective des forces dominantes, jugeantes, opérantes, justiciantes et justifiantes, que cette parole vivante, émue par sa propre prière, peut faire descendre dans les foyers et les sièges où elle demeure et où elle fermente. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

Il est très vrai que si la parole ne soutenait pas l’univers dans son existence et ne le dirigeait pas dans tous ses mouvements, il s’arrêterait à l’instant dans sa marche, et réitérerait dans la non-apparence ; Il est très vrai que si la parole ne soutenait pas les animaux et les plantes, ils rentreraient aussitôt dans leur propre germe, et leur germe dans l’esprit temporel de l’univers ; Il est très vrai que si la parole ne soutenait pas l’action et le jeu de tous les phénomènes de l’univers, il ne s’en manifesterait plus aucun à nos yeux ; Il est également vrai pour le spirituel, qui si la parole ne soutenait pas la pensée et l’âme de l’homme, comme elle soutient tous les êtres de l’univers, notre pensée retomberait à l’instant dans les ténèbres, et notre âme dans l’abîme au-dessus duquel nous ne surnageons journellement, malgré nos crimes, que par l’incommensurable et miséricordieuse puissance de la parole ; ainsi, à moins de nous dévouer volontairement à la démence, et d’être sciemment nos premiers ennemis, nous ne devrions pas cesser un instant de nous porter vers le principe des choses, et de nous appuyer sans interruption sur la parole, sans quoi c’est renier notre existence et renoncer à être utiles aux diverses régions qui attendent les bienfaits du ministère de l’Homme-Esprit. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.

C’est ce feu là qui doit sans cesse te préparer et te tenir en crainte ; et sans cette préparation continuelle qu’il opère sur ton être, la parole vive de l’angoisse n’entrera point en toi ; tu deviendras pour elle un objet de dégoût, et quand elle voudra t’embrasser, elle sera obligée de détourner la tête parce qu’elle se sentira infectée de l’haleine de ta bouche ; car si l’Homme-Esprit est si souvent infecté de l’haleine qui sort de la bouche de l’homme, comment Dieu pourrait-il la supporter ? TROISIÈME PARTIE. De la Parole.

Je n’ai considéré, pour ainsi dire, jusqu’ici que la littérature de goût, et qui a principalement pour objet notre amusement, et je n’ai fait qu’effleurer ce que nous pouvons appeler la littérature religieuse. Nous allons maintenant nous occuper de celle-ci plus particulièrement, parce qu’elle tient encore de plus près au ministère de l’Homme-Esprit et à la parole. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.

La principale difficulté ne serait pas, à mon avis, de prouver aux incrédules l’existence de Dieu et celle de l’âme même ; surtout si l’on prenait ses preuves dans l’Homme-Esprit. Aussi nombre de philosophes, en prenant ce flambeau pour guide, ont prouvé ces deux faits par des raisonnements, tels que les demande la secte des athées ; en un mot, par des raisonnements que les esprits positifs peuvent comparer à ce qu’ils appellent des démonstrations par A et B. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.

Ainsi donc s’il y a un A + B pour prouver l’existence de Dieu et l’immatérialité de l’Homme-Esprit, il doit y avoir un A + B pour prouver notre altération, et par suite la chose religieuse qui en est le remède, comme il doit y avoir un A + B pour prouver l’efficacité de ce remède, qui ne peut être que spécifique, puisque si la volonté des êtres libres peut le rendre nul à leur égard, et l’empêcher d’opérer pour eux, ils ne peuvent pas l’empêcher d’opérer contre ; or toutes ces espèces de preuves, quoique différentes, doivent être positives chacune dans leur genre. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.

La première de ces preuves, ou celle qui a pour objet l’existence de Dieu et de l’Homme-Esprit, nous pouvons l’appeler preuve positive, rationnelle ou intellectuelle, parce qu’en effet elle est du ressort de la simple observation réfléchie ou du raisonnement. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.

Quoique nous consommions journellement notre parole à mille objets inférieurs et à mille occupations secondaires qui ne nous avancent point dans le véritable ministère de l’Homme-Esprit, cependant, lorsque nous nous renfermons dans la mesure de nos besoins et de la justice, ces occupations mêmes peuvent nous être utiles comme préservatifs. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.

Quant aux divers noms de l’homme, on l’a déjà vu, le premier nom actuel de l’homme, c’est douleur, affliction : il faut que ce nom résonne dans tout notre être, avant que nous puissions arriver aux portes de la vie et de la parole. Mais le second nom que l’homme trouve aux portes de la vie, c’est la sainteté, dont la racine hébraïque signifie renouveler. Quand il a le bonheur de faire renaître ce nom-là en lui, alors il peut espérer d’entrer dans le ministère de l’Homme-Esprit, attendu que la parole ne demande pas mieux que d’avoir des ouvriers ; et celui qui comprendra la dignité de ce nom, les clarifications qu’il procure, et les délicieux et magnifiques services qu’il nous met à même de rendre à l’universalité des choses, connaîtra ce que c’est que le bonheur et la gloire d’être un homme. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.

Ce second nom engendre dans l’homme tous les autres noms partiels dont sa carrière peut lui offrir le besoin et la propriété dans les divers dons et emplois qui peuvent lui être destinés, et selon les diverses inactions et améliorations qui peuvent se rencontrer sur sa route. Aussi, quand l’Homme-Esprit se livre courageusement au travail de sa régénération, et qu’il développe l’activité des facultés qui sont en lui, il semble que, des divers points de l’horizon spirituel il se rassemble sur sa tête comme autant de vapeurs actives et vivantes qui viennent établir des sources fécondes et abondantes au-dessus de lui. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.

Alors, homme de désir, attends en paix le fruit de ta prière, tu ne tarderas pas à sentir le coeur de ton Dieu pénétrer dans toutes tes essence et les remplir de ses douleurs ; et quand tu te sentiras crucifié par les propres angoisses de ce coeur divin, tu reviendras dans le temps, pour y remplir selon ta mesure et selon ta mission, le véritable ministère de l’Homme-Esprit. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.

Homme-Esprit, la même loi t’est tracée pour l’administration de ton emploi dans les domaines de la vérité. Tu es la terre de Dieu, tu es un fonctionnaire divin dans l’univers. Dieu t’envoie chaque jour, peut-être chaque moment, ou au moins chaque saison spirituelle, la tâche qu’il te destine, selon les conseils de sa sagesse, et selon ton âge et tes forces. Il t’envoie cette tâche, en désirant que tu ne t’épargnes point dans les soins que tu te donneras pour la remplir et en te prévenant qu’il exigera rigoureusement sa rétribution, qui n’est rien moins que le rétablissement de l’ordre, de la paix et de la vie dans la portion de son domaine qu’il abandonne à ton travail. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

Quant aux abus de l’anthropomorphisme religieux par lequel les temples se remplissent de statues humaines qui deviennent si aisément des objets d’idolâtrie et d’adoration pour les hommes simples, ils tiennent au mouvement même qui s’est fait dans le coeur de Dieu, à l’instant de notre chute pour la restauration de l’espèce humaine, mouvement par lequel ce coeur divin s’est transmué en Homme-Esprit. SECONDE PARTIE. De l’Homme.