vigne

Tel fut l’esprit de sagesse et d’humilité qui dicta la réponse du Réparateur à sa mère lorsqu’elle lui dit : Ils n’ont point de vin. Car lorsque le Réparateur lui répondit : Femme, qu’y a-t-il de commun entre vous et moi ? Mon oeuvre n’est pas encore venue ; il contempla sa grande puissance par laquelle il devait un jour ouvrir la source des eaux vives dans le ciel, et voir le fruit nouveau de la vigne dans le royaume de son père ; mais les hommes n’étant point encore préparés à partager divinement ces avantages, puisqu’ils sont encore sous le joug de l’apparence, il déclare que son heure n’est point encore venue, et il se borne à laisser opérer son action, devant eux, sur des substances élémentaires ; opération assez frappante pour les remplir d’étonnement, et de respect pour celui qui en est l’auteur ; tandis que la sublime opération divine dont elle est l’image, eût échappé à leurs regards, et fût devenue entièrement inutile pour eux. Nouvel Homme 35

« Bienheureux ceux dont l’homme intérieur est dans les larmes, et dont le coeur est tourmenté par l’abondance de l’amertume ! C’est une preuve que la parole du Seigneur est descendue en eux, et qu’elle y comprime toutes les substances de mensonge ; c’est une preuve que la parole s’est imprégnée elle-même de leurs douleurs jusqu’à en être gonflée ; c’est une preuve qu’ils ont senti les pleurs de la parole de vie qui s’est répandue dans l’âme des prophètes de tous les temps, qui n’a cessé de parler par eux des pleurs des prêtres, des pleurs de la terre d’Israël, des pleurs des voies de Sion, des pleurs du rempart et de la muraille, des pleurs de la récolte de la vigne, des pleurs des habitations des pasteurs, qui s’est transformée en larmes de sang, dans l’oeuvre du Réparateur, qui s’est empressée de recommander à l’homme de laisser librement pleurer la parole en lui, et de pleurer abondamment avec elle, puisque ce n’est qu’ainsi que le péché sortira de lui pour y être remplacé par la joie pure, par le sentiment actif de la liberté de sa nouvelle existence, et par les plus douces et les plus ineffables consolations de la vie. » Nouvel Homme 36

C’est pour cela que mon coeur a été frappé d’une plaie que rien ne peut plus guérir sur la terre, parce que cette plaie est semblable à celle qui a frappé le royaume de la vérité. Aussi je ne chercherai point sur la terre le remède à la plaie de mon coeur. Je le chercherai, ce remède, dans le royaume de la vérité, puisqu’il n’y a qu’elle qui ait pu résister à l’ennemi, et qui puisse guérir toutes les plaies. Le royaume des cieux lui-même pleure, et est rempli de tristesse depuis que le mal a versé son venin, et que le prince des ténèbres s’est assis sur le tribunal : comment le coeur de l’homme ne serait-il pas dans le deuil, et dans les lamies, puisque le royaume des cieux, et le coeur de l’homme sont unis par une alliance qui les rend comme inséparables ? C’est dans cette alliance qui les rend comme inséparables, que se trouve aussi la seule consolation qui soit faite pour l’homme ; car les pleurs du royaume de Dieu, en pénétrant mon être, lui rendront l’intelligence, comme les pleurs de la vigne rendent la clarté à nos yeux corporels. Nouvel Homme 47

Pleurez donc, vigne sacrée, pleurez avec abondance, nous recueillerons soigneusement les pleurs que vous répandrez ; faites pleurer notre être avec vous, puisque si notre être doit être uni a vous dans les consolations, il doit l’être aussi dans votre tristesse. Ce sont vos pleurs qui seuls peuvent guérir la plaie universelle, mais ce sont les pleurs de l’homme qui doivent guérir ses plaies particulières. Plus il pleurera, plus il devra espérer être près de sa guérison, puisqu’il ne peut l’obtenir que par ses pleurs, et ses gémissements ; il ne fait en cela que répéter l’image de votre oeuvre restauratrice ; plus vous pleurez, plus vous annoncez, comme la vigne, une grande récolte, et plus vous manifestez les vertus salutaires du printemps. Nouvel Homme 47

Il prend le calice, et ayant rendu grâce, il nous dit : « Ce calice est la nouvelle alliance en mon sang, lequel sera répandu pour vous. Je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne jusqu’à ce jour où je le boirai de nouveau avec vous dans le royaume de mon père ; toutes les fois que vous mangerez de ce pain et que vous boirez de cette coupe, vous annoncerez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne. » Parce que le sang de cette coupe, annonce l’effusion du sang matériel du Réparateur, que l’effusion de son sang matériel annonce l’effusion de son sang spirituel, et qu’en même temps cette coupe annonce l’effusion du sang corporel de l’homme pour l’abolition du péché, et l’effusion de son sang spirituel pour sa régénération particulière. Nouvel Homme 60

62. Je suis la vraie vigne, et mon père est le vigneron. Il retranchera toutes les branches qui ne portent point de fruit en moi, et il taillera toutes celles qui portent du fruit, afin qu’elles en portent davantage. Ce que le Réparateur opère sur toute la famille humaine, l’esprit l’opère sur notre fils spirituel pour lui procurer une saine et robuste constitution, et pour lui faire produire des fruits nombreux ; et à son tour ce fils spirituel le doit opérer en nous sur tout notre être. Car ce fils spirituel est notre vraie vigne dont nos facultés sont les branches, comme tout notre être est une branche de la vigne universelle ou de l’éternel Réparateur. Nouvel Homme 62

« Comme la branche de la vigne ne peut point porter de fruit par elle-même, mais qu’il faut qu’elle demeure attachée au cep ; ainsi vous n’en pouvez point porter si vous ne demeurez en moi. Je suis le cep de la vigne, et vous en êtes les branches. Celui qui demeure en moi, et en qui je demeure, porte beaucoup de fruits, car vous ne pouvez rien faire sans moi. » C’est une chose douce et consolante de sentir véritablement que c’est de notre adhérence à l’esprit et à la parole que dépend notre fructification ; de sentir qu’il doit se former en nous un mariage réel de la parole avec notre être divin, et que c’est de là que résulte ce fils spirituel, et ce nouvel homme qui nous fait revoir les belles campagnes de la terre promise. Nouvel Homme 62

Dans l’ancienne loi il était permis de se retirer du combat pour vaquer à ses occupations, parce que ce n’était encore que le temps des dons partiels ; aussi les officiers devaient-ils crier à la tête de l’armée (Deut. 20:5) : « Y a-t-il quelqu’un qui ait bâti une maison neuve, et qui n’y ait pas encore logé ? Qu’il s’en aille et s’en retourne en sa maison, de peur qu’il ne meure dans le combat, et qu’un autre ne loge le premier dans sa maison. Y a-t-il quelqu’un qui ait planté une vigne, laquelle ne soit pas encore en état que tout le monde ait la liberté d’en manger ? Qu’il s’en aille, et qu’il retourne en sa maison, de peur qu’il ne meure dans le combat, et qu’un autre ne fasse ce qu’il devait faire. Y a-t-il quelqu’un qui ait été fiancé à une fille, et qui ne l’ait pas encore épousée ? Qu’il s’en aille et qu’il s’en retourne en sa maison, de peur qu’il ne meure dans le combat, et qu’un autre ne l’épouse. Y a-t-il quelqu’un qui soit timide et dont le coeur soit frappé de frayeur ? Qu’il s’en aille et qu’il retourne en sa maison, de peur qu’il ne jette l’épouvante dans le coeur de ses frères, comme il est déjà lui-même tout effrayé et saisi de crainte. » Nouvel Homme 67

Aussi ceux qui n’auront pas consommé l’oeuvre de leur crucifixion ne seront point admis au festin de l’agneau, et ne goûteront point de ce nouveau jus de la vigne qui est préparé pour le Réparateur, et pour tous ceux qui auront fait mourir leur esprit en son nom, et qui l’auront fait ensevelir dans ce sépulcre nouveau où personne avant lui n’avait encore été mis, parce qu’il n’y avait que lui qui pût pénétrer ainsi le premier jusque dans les sombres demeures de la mort, afin qu’après en avoir dissipé les ténèbres et la corruption, ceux qui voudraient ensuite mourir en lui, et s’ensevelir en lui n’y rencontrassent plus que la lumière, la pureté, et la vie. Nouvel Homme 67