Réveille-toi donc, homme, chaque jour avant l’aurore pour accélérer ton ouvrage. C’est une honte pour toi que ton encens journalier ne fume qu’après le lever du soleil. Ce n’est point l’aube de la lumière qui devait autrefois avertir ta prière de venir rendre hommage au Dieu des êtres, et solliciter ses miséricordes, c’est ta prière qui devait elle-même appeler l’aube de la lumière et la faire briller sur ton oeuvre, afin qu’ensuite tu puisses du haut de cet orient céleste la verser sur les nations endormies dans leur inaction, et les arracher à leurs ténèbres. Ce n’est que par cette vigilance que ton édifice prendra son accroissement, et que ton âme pourra devenir semblable à l’une de ces douze perles qui doivent un jour servir de portes à la ville sainte. Nouvel Homme 8
Voilà pourquoi nous ne devons méditer qu’en marchant et qu’en faisant notre chemin, les merveilles que le Seigneur veut bien faire briller de temps en temps dans nos ténèbres ; et sans la plus sérieuse vigilance, ces merveilles mêmes peuvent nous devenir funestes en ce que notre ennemi a le pouvoir de s’en emparer et de les employer à sa gloire, quand nous n’avons pas la sagesse de les employer à sa molestation ; mystère d’iniquité qui a comme inondé la terre. Nouvel Homme 9
Ainsi, unité dans l’amour, unité dans l’oeuvre de la pénitence, unité dans l’humilité, unité dans le courage, unité dans la charité, unité dans le dépouillement de l’esprit de la terre, unité dans la résignation, unité dans la patience, unité dans la soumission à la volonté suprême, unité dans le soin de nous revêtir de l’esprit de vérité, unité dans l’espérance de recouvrer les biens que nous avons perdus, unité dans la foi que notre volonté purifiée et unie à celle de Dieu doit avoir son accomplissement dès ce monde, unité dans la détermination à dissiper les ténèbres de l’ignorance dont notre séjour nous enveloppe, unité dans la vigilance, unité dans la constance à la prière, unité dans la continuelle culture des écritures saintes, enfin unité dans tout ce que nous sentons être propre à nous purifier, à nous alléger de ce bas monde, et à nous avancer dans notre royaume qui est le royaume de l’esprit, et le royaume de Dieu ; voilà la loi que nous devons nous imposer. Nouvel Homme 21
Ame de l’homme, songe donc à te soigner, et à te nettoyer avec vigilance, puisque tu es destinée à recevoir un pareil hôte ; songe que tu dois être le miroir de l’éternel, oui, le miroir, et le reflet actif de son amour. Quoique tu ne passes, pour ainsi dire, qu’un jour sur la terre, tu y demeures assez longtemps pour observer, et pour connaître non seulement que tel est le terme de ton existence, mais encore quelle est la voie qui t’est tracée pour te maintenir dans le poste quel qu’il soit, qu’il plaît à la sagesse suprême de te confier pendant ce séjour passager. Nouvel Homme 28
32. Plus le nouvel homme est frappé d’admiration en découvrant en lui de si grandes merveilles et un instrument spirituel si précieux, plus il sent la nécessité de se livrer avec ardeur au soin de nettoyer de plus en plus tous ces canaux, et d’en étudier avec une vigilance infatigable tous les sons, pour que le concert qu’ils doivent former ne produise jamais que l’harmonie la plus parfaite, et pour que les plans de la source suprême ne soient pas dérangés une seconde fois. Nouvel Homme 32
33. Ce soin et cette vigilance sur notre être extérieur, paraîtront si indispensables au nouvel homme, qu’il n’aura pas de peine à les regarder comme les principaux, et peut-être même comme les seuls qui devraient occuper l’homme ici-bas. En effet, c’est cet être extérieur qui est sur la frontière, c’est par là que doivent se manifester la sagesse, la force et la magnificence des habitants du royaume ; c’est là que viennent affluer et aboutir tous les résultats des sages délibérations qui ne doivent cesser de se tenir dans l’intérieur de l’empire ; nous ne devrions avoir d’autres fonctions que de veiller et de concourir à l’exacte exécution de ces sages délibérations, parce que nous ne sommes que les agents de l’Etat, et nous n’en sommes point les législateurs ; nous pourrions nous acquitter fidèlement de notre emploi, sans la moindre inquiétude sur les lumières et la sagesse qui ne manqueront pas dans le conseil, tant que nous n’en interrompons pas la marche et l’exécution par notre négligence à tenir notre poste en bon état. Nouvel Homme 33
« Lorsque le Seigneur sème quelque grain en vous, commencez donc par le recouvrir précieusement de toutes les terres déjà remuées auparavant, c’est-à-dire de la confiance, de la vigilance, et de la constance à veiller à la conservation de ce dépôt précieux. Que jamais les séduisantes amorces de la contemplation ne laissent à votre esprit le temps d’interrompre votre coeur dans son oeuvre ; sans quoi vous mettrez le grain à découvert au lieu de le laisser fermenter dans la terre ; il se desséchera, ne pourra porter aucun fruit, ou bien il sera dévoré par les oiseaux » Nouvel Homme 37
Ce n’est donc que par la plus ardente vigilance, que le nouvel homme saura résister à tant d’obstacles. Car il va trouver en soi-même, et la tradition qu’a reçue sa mémoire, et la loi qu’a reçue son esprit ; et s’il se livre aux oeuvres de sa loi, ou aux oeuvres de l’esprit, la voix de la tradition s’élèvera contre lui, et cherchera à le troubler et à lui faire paraître criminelles les oeuvres de la loi et de l’esprit. Nouvel Homme 43
La seconde résurrection sera de retenir sur les bords du précipice, celles de ses pensées, de ses volontés, et de ses actions qui seraient prêtes à y tomber, s’il n’employait toute sa vigilance à les arracher des mains qui les portaient déjà dans le sépulcre ; mais le même pouvoir dont il se sera servi dans la première résurrection lui sera également utile dans la seconde, et ce seront encore de nouvelles victimes qu’il retirera des bras de la mort. Nouvel Homme 44
En effet, c’est à cette voie que se font connaître les récompenses promises à l’homme de désir qui s’est consumé dans la vigilance, et dans le zèle à garder la citadelle qui lui est confiée ; à cet homme de désir qui s’est promis de ne jamais se livrer à une spéculation de l’esprit, et de l’intelligence, sans avoir auparavant consacré des efforts, et un temps, à quelque oeuvre active de l’esprit ; tant il est persuadé que l’homme doit toujours craindre de ne pas assez agir, et ne jamais craindre de ne pas assez savoir ; et cette sage crainte de ne pas assez agir, établit en lui une vertu tout aussi salutaire, celle d’être toujours prêt à suivre les ordres de son maître, toujours plein de résignation à tous les événements où ses services le peuvent entraîner, enfin toujours heureux, dès qu’il peut se rendre intérieurement le consolant témoignage qu’il a été zélé pour la gloire de ce maître, et qu’il n’a point été en faute, ni en retard dans son service. Nouvel Homme 49
Il leur fera le commandement de ne parler de cette vision à personne, jusqu’à ce qu’il soit ressuscité d’entre les morts ; car si leur vue avait eu tant de peine à en soutenir l’éclat, eux qui y avaient été préparés, comment des oreilles impures et grossières en auraient-elles soutenu le récit ? Il suffit, d’après cette transfiguration, que les disciples du nouvel homme le regardent comme étant le fils de la Divinité, et qu’ils s’attachent à son service avec autant de zèle que s’ils étaient en présence un Dieu. Instruction que le nouvel homme ne peut trop graver en eux pour les maintenir dans la vigilance, et pour que, travaillant de concert avec lui, ils emploient continuellement tous leurs efforts à conserver la mesure, l’ordre, l’activité, et l’amour dans toutes leurs oeuvres, et dans tous leurs mouvements, afin que lui avec eux, et eux avec lui, manifestent de plus en plus, dans une représentation toujours plus parfaite cette unité suprême, dont le nouvel homme, et ses trois facultés sont l’image. Nouvel Homme 51
Jette donc ainsi dehors avec vigilance, et célérité, tes trésors les plus précieux, de peur qu’ils ne deviennent la proie des flammes. Ne perds pas un seul instant ; la maison va s’écrouler, elle peut t’écraser, ou le feu peut te fermer tellement les issues, que tu n’aies plus aucun moyen d’échapper. C’est là le moment de déployer ton intelligence, et ton courage ; et ce moment doit durer pendant toute ta vie terrestre, puisque l’incendie ne doit cesser que lorsque le feu aura consumé jusqu’aux derniers matériaux de l’édifice. Nouvel Homme 54
Consolez-vous hommes de paix, vous n’êtes pas non plus séparés de ceux de vos frères qui habitent une atmosphère pure ; la mort ne sépare que le méchant ; c’est à lui d’attendre que l’on vienne lui apporter des secours ; parce qu’en lui ôtant son enveloppe de mensonge, on lui a ôté ce qui était tout pour lui. Souvenez-vous de la parabole du mauvais riche ; il aurait désiré que Lazare eût pu seulement tremper son doigt dans ses abîmes, pour en tempérer l’ardeur dévorante, et cette consolation lui est refusée. Mais l’homme juste n’est jamais un instant sans que le doigt de Dieu ne se trempe dans son atmosphère ; aussi, tel que l’épi au milieu du champ il voit sans sourciller la faux du moissonneur tout renverser autour de lui, et s’approcher pour le renverser à son tour ; il sait qu’en quittant cette terre il entre dans l’atmosphère de la pureté, et que là, des yeux plus perçants encore que ceux de l’impie, le visiteront avec vigilance pour le préserver, et l’aider à son insu. Nouvel Homme 55
Ne soyons point étonnés, dis-je, qu’il ait un oeil sur chacun de ses yeux, sur chacune de ses oreilles, sur chacune de ses mains, sur chacun de ses pieds, sur son coeur, et sur sa langue ; car c’est le signe de son activité, de sa vigilance, et de sa pénétration ; c’est enfin là le sel qu’il doit selon la loi de Moïse, répandre et mêler à tous ses sacrifices. Nouvel Homme 56
Malheur à ceux qui auront laissé semer en eux le germe de la froideur, et de l’inaction ; il ne pourra manquer de produire un jour des fruits amers et couverts de ronces, dont tous leurs membres seront transpercés ; il ne pourra manquer de livrer tout leur être à des maladies inguérissables. Malheur à ceux qui ne saisiront pas, avec une ardente vigilance, ces éclairs passagers qui nous sont envoyés de temps en temps dans nos ténèbres ! La vie spirituelle qui descend en nous est déjà si faible, en raison de ce corps mortel où nous sommes renfermés ! Elle y vient si rarement ! Elle s’en retire si vite, après avoir allumé en nous le flambeau de notre pensée, que sans la plus active attention, nous devons craindre que la flambeau s’éteigne, avant qu’elle revienne, si nous n’avons pas soin de le nourrir et de l’entretenir ! Nouvel Homme 58