science

Pour coopérer à notre guérison, la vérité possède un médicament réel, et que nous sentons physiquement en nous, lorsqu’elle juge à propos de nous le faire administrer. Ce médicament est composé de deux ingrédients en conformité de notre maladie, qui est une complication du bien et du mal, que nous tenons de celui qui ne sut pas se préserver du désir de connaître cette fatale science. Ce médicament est amer, mais c’est son amertume qui nous guérit, parce que cette partie amère, qui est la justice, s’unit à ce qu’il y a de vicié dans notre être, pour lui rendre la rectification ; alors ce qu’il y a de régulier et de vif en nous, s’unit à son tour à ce qu’il y a de doux dans le médicament, et la santé nous est rendue. Nouvel Homme

Or, ceux qui n’auraient pas senti leur véritable nature, je ne leur demanderais que de se regarder pour être à couvert des méprises. Car dans ce qu’ils appellent l’homme, dans ce qu’ils appellent le moral, dans ce qu’ils appellent le politique, dans ce qu’ils appellent la science, enfin dans ce qu’on pourrait appeler le chaos et le champ de bataille de leurs diverses doctrines, ils trouveraient tant d’actions doubles et opposées, tant de forces qui se combattent et se détruisent, tant d’agents clairement actifs, et tant d’autres clairement passifs, et cela sans chercher même hors de leur propre individu, que sans pouvoir peut-être dire encore ce qui nous compose, ils conviendraient que sûrement en nous tout ne se ressemble pas ; et que nous n’existons que dans une perpétuelle différence soit d’avec nous-mêmes, soit d’avec tout ce qui nous entoure, et d’avec tout ce que nous pouvons atteindre, et considérer. Il ne s’agirait plus ensuite que d’appuyer avec quelque soin sur ces différences pour en apercevoir le vrai caractère, et pour classer l’homme dans son véritable rang en le comparant à une ligne droite à côté de laquelle se peuvent décrire et se décrivent en effet journellement une infinité de courbes, mais dont l’exclusive rectitude ne peut sans un grossier aveuglement se confondre avec ces courbes qui ne sauraient jamais lui ressembler ; ou si l’on veut, en le comparant à la durée inarrêtable qui conserve silencieusement son imperturbable existence au milieu de toutes les révolutions des êtres. Nouvel Homme 3

Ami, tu es peut-être surpris que je te parle si peu de sciences, et que je te parle tant d’exhortation et d’avertissement. C’est que j’ai sondé la science, et que j’ai sondé l’exhortation. La science est grande, elle est fille de la lumière, elle est l’éclat vivant du soleil éternel ; mais elle ne veut pas connaître d’autre organe et d’autre voie que le coeur de l’homme : quand on la force de se présenter par une autre entrée, elle souffre de se voir prostituée, et elle se sauve aussitôt qu’elle le peut. Aussi, homme, mon ami, si l’on t’avait communiqué le tableau universel de la lumière, et le flambeau de toutes les révélations passées, présentes et futures, tu pourrais encore n’avoir pas fait un pas si tu n’avais commencé par ouvrir ton âme à l’esprit de la vie, et à ce médicament actif dont tout ton être a besoin à tous les instants ; et au contraire, si tu ouvrais un instant ton âme à cet esprit de la vie, tu te sentirais marcher comme naturellement dans le sentier de la lumière et de la science. Nouvel Homme 11

D’ailleurs, veux-tu voir par toi-même les effets de cette science si respectable, et combien elle a peu profité aux hommes ? La terre est remplie des monuments de cette science Divine, et des immenses développements qu’elle n’a cessé de fournir depuis le commencement du monde ? Tout a été écrit, dit, publié ; il n’y a point de profondeur ici-bas qui n’ait été sondée, il n’y a point de secret qui n’ait été découvert, point de lumière qui n’ait été manifestée; les hommes regorgent de trésors en ce genre, ils en sont inondés, entourés, encombrés ; et cependant quel chemin leur vois-tu faire dans la carrière de la vérité et de la paix ? Ils croient leur coeur en sûreté, dès que leur esprit voit des rayons de lumière ; et ils ne songent pas que sans le secret et douloureux médicament, ils ne font, avec toutes leurs clartés, que se jeter plus sciemment dans le précipice. Nouvel Homme 11

Car, c’est là la tâche qui nous reste à remplir depuis que la faiblesse de l’homme primitif a laissé pénétrer l’iniquité dans nos domaines ; lorsqu’il mangea de l’arbre de la science du bien et du mal, il rassembla, près l’un de l’autre, son être qui habitait dans la lumière, et son adversaire qui habitait dans les ténèbres ; c’était cette réunion monstrueuse que la sagesse divine voulait empêcher, en le prévenant de ne point manger de cet arbre de la science du bien et du mal, qui devait lui donner la mort ; c’est donc la rupture d’une pareille association que nous devons opérer aujourd’hui, si nous voulons nous mettre en état de manger des fruits de l’arbre de vie, sans commettre la plus abominable des profanations. Nouvel Homme 33

L’enfant au berceau ne connaît pas la main qui le soigne, le sein qui l’allaite. Malgré sa faiblesse et son ignorance, il n’est point abandonné, il ne manque de rien. Pourrions-nous être plus abandonnés que lui ? Il ne repousse point la main qui le soigne, ni le sein qui l’allaite ; nous n’avons pas besoin d’une autre science que la sienne. Voilà pourquoi il est écrit : « Si vous devenez comme de petits enfants, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux ; quiconque s’humiliera et se rendra petit comme cet enfant, sera le plus grand dans le royaume des cieux, et quiconque reçoit en mon nom un enfant tel que je viens de dire, c’est moi-même qu’il reçoit. » Nouvel Homme 55

On nous dira : Malheur à vous qui vous êtes saisis de la clef de la science, et qui n’y étant point entrés vous-mêmes, l’avez encore fermée à ceux qui voulaient y entrer. Parce que, semblables aux faux docteurs, nous aurons couru par mer et par terre pour chercher en nous des approbateurs, sous prétexte d’y chercher des prosélytes, et que quand nous les aurons trouvés, nous les rendrons cent fois plus coupables qu’auparavant ; et parce que non seulement nous ne serons point entrés avec eux dans l’esprit de vérité, mais encore nous l’aurons empêché d’entrer en nous, malgré toutes les sollicitations que nous ne cessons d’en recevoir de sa part. Nouvel Homme 56