Si tu me demandes ma pensée au sujet du Fils unique, désirant savoir si même à lui la nature divine n’est pas visible, elle qui est naturellement invisible, que ceci ne te paraisse pas aussitôt impie ou absurde : nous allons en donner de suite la raison. Autre chose est de voir, autre chose de connaître. Voir et être vu sont le propre des corps ; connaître et être connu, de la nature intellectuelle. Tout ce qui est le propre des corps, on ne peut l’attribuer au Père ni au Fils; ce qui appartient à la nature de la divinité est commun au Père et au Fils. C’est pourquoi ce dernier n’a pas dit dans son Évangile : personne ne voit le Père si ce n’est le Fils, ni le Fils si ce n’est le Père, mais : Personne ne connaît le Fils si ce n’est le Père, ni le Père si ce n’est le Fils. On voit par là clairement qu’aux mots « voir » et « être vu » parmi les NATURES CORPORELLES correspondent, en ce qui concerne le Père et le Fils, les mots « connaître » et « être connu », ce qui se fait par la force de la connaissance et non par la faiblesse de la visibilité. Puisqu’on ne peut attribuer en propre à la nature incorporelle et invisible les termes « voir » et « être vu », l’Évangile ne dit pas que le Père est vu par le Fils et le Fils par le Père, mais qu’ils sont connus l’un par l’autre. Traité des Principes: LIVRE I: Premier traité (I, 1-4): Première section
natures corporelles
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