Vie de Moïse:
Celui qui participe à la vraie vertu, à quoi participe-t-il sinon à Dieu, puisque la vertu parfaite est Dieu même? Si par ailleurs les êtres qui connaissent le beau en soi aspirent à y participer, dès lors que celui-ci est infini, nécessairement le désir de celui qui cherche à y participer sera coextensif à l’infini et ne connaîtra pas de repos. Et donc il est tout à fait impossible d’atteindre la perfection, puisque, comme on l’a établi, la perfection n’est pas comprise dans des limites et que la vertu n’a qu’une limite,-l’illimité. Comment parviendrait-on à la limite cherchée, si elle n’existe pas ?… Il faut donc manifester une grande ardeur à ne pas manquer la perfection dont on est capable et à acquérir tout ce qu’on peut en découvrir. Qui sait si la disposition qui consiste à tendre toujours à un plus grand bien n’est pas la perfection de la nature humaine?