La préparation à l’ineffable connaissance de Dieu

Vie de Moïse:

Celui que la nourriture a fortifié, qui a montré sa vigueur dans la lutte avec les adversaires, qui en a triomphé, celui-là accède alors à l’ineffable connaissance de Dieu… C’est le propre de la nature des animaux de se conduire par la seule sensation, à l’exclusion de la raison : ils se dirigent par la vue et c’est l’ouïe d’ordinaire qui meut leur instinct vers quelque objet ; et en général tout ce qui met en jeu la sensation tient beaucoup de place chez eux. la contemplation de Dieu au contraire ne s’exerce ni dans le domaine de la vue, ni dans celui de Pouie, et elle échappe même à l’activité ordinaire de l’intelligence En effet ni l’œil n’a vu, ni l’oreille n’a entendu, ni elle n’est aucune des pensées qui montent d’ordinaire au cœur de l’homme. Mais celui qui va aborder la connaissance des choses d’en haut doit purifier auparavant la place de tout mouvement sensible et animal. Ce n’est qu’après avoir lavé son esprit de toute conception née de l’opinion, après s’être écarté du commerce ordinaire de sa propre compagne, c’est-à-dire de la sensibilité qui est comme conjointe à notre nature, et s’en être purifié, qu’il affrontera enfin la montagne. C’est en effet une montagne escarpée et d’accès vraiment difficile que la connaissance de Dieu. A peine la foule peut-elle parvenir à sa base.